▪︎ SHENANIGANS - Tome 1 ▪︎ TERMINÉ

🌹| 82. Progrès exhortants

Ma gorge se serra brusquement, m'empêchant de finir ma phrase. Ce mot représentait une abomination à mes yeux, un poison mortel. C'était ceci qui l'avait tué. Il m'était difficile d'accepter qu'on lui administre cette substance comme panacée afin de l'endormir, alors que Joe s'en servait pour... Autre chose.

Bien que je sois consciente qu'elle soit différente de celle utilisée par Joe, la prononciation de ce mot me glaça le sang.

- Marisa ne vous a pas transmis l'information ? s'étonna Armstrong.

Je secouai la tête négativement pour confirmer mes dires. Ni Mitch ni Troy n'étaient au courant des décisions prises. Mon côté optimiste s'efforcer de me convaincre que Joe se réveillait, c'était ce qu'il y avait de plus important à retenir.

Durant les jours qui suivirent, les progrès de Joe étaient plus qu'encourageant. Après avoir ouvert les yeux, il parvenait à nous suivre du regard. Ainsi, dès mon entrée dans la chambre, son regard se posa immédiatement sur moi. Malgré l'air shooté qu'il arborait, découvrir ses yeux verts qui me scrutaient réchauffait mon cœur.

Tandis que je pénétrai dans cette pièce qui m'inspirait toujours cette ambiance lugubre, je me tournai vers Troy qui précédait mes pas.

- Je ne suis pas d'accord avec toi, Troy. Le café au caramel est bien meilleur qu'un lait au chocolat !

- Sottises ! On va demander à Joe, tiens !

Mitch leva les yeux en l'air, tout même amusé par notre taquinerie. Lorsque nous nous étions rendus à la cafétéria, Troy s'était offusqué de m'apercevoir prendre un café au caramel. Ainsi avait commencé ce débat infernal.

- Joe, explique à ta chérie qu'elle a tort, que le lait au chocolat est bien meilleure que son fichu café au caramel, s'agita Troy en se précipitant sur Joe qui nous observait avec ce mutisme persistant.

- Abruti, il ne peut pas te répondre, s'exclama Mitch en donnant une tape sur l'os occipital de son crâne.

Tandis que mes pupilles examinaient le visage de Joe, je crus distinguer un faible sourire étirer ses lèvres.

- C'est ça, fous-toi de ma gueule, Joseph ! railla le batteur qui avait également remarqué cette risette.

- Ce sont tes conneries qui l'amusent.

Mitch lança un clin d'œil à Joe qui gardait cette gaieté illuminant son expression faciale.

À ce même instant, une infirmière rousse fit son entrée. Elle venait de manière régulière afin de vérifier que tout allait bien pour Joe.

- J'en vois un qui est content d'avoir de la visite, fit-elle en découvrant ce sourire marqué sur ses lèvres.

La femme se tourna vers moi avec une lueur douce qui illuminait ses iris.

- J'ai constaté une chose. Les réactions de monsieur Adams sont beaucoup plus prononcées en votre présence. C'est votre voix qui doit l'apaiser.

Je lançai un coup d'œil à Joe dont le regard restait braqué sur moi. Peut-être que les propos de Mitch et Troy n'étaient pas totalement erronés. J'étais alors l'unique personne pouvant aider Joe. Ce surnom que je portais ne m'était pas donné pour rien, il me l'avait donné pour une raison précise.

Grâce à moi, il a trouvé en lui cette force pour combattre ces océans déchaînés, regorgeant d'insoutenable douleurs qu'il avait enfouies au fond de son âme. Je lui avais fourni cette puissance à escalader cette façade rocheuse, sortir de ce trou où tous ses espoirs étaient anéantis. Joe voyait en moi cette lumière qui avait coloré sa vie autrefois si sombre, si calamiteuse. J'étais sa LoveLight.