Une page qui se tourne

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Et pourtant, le livre n'est pas terminé pour moi. Mais une page s'est bel et bien tournée avec cette dernière semaine.

La fin des cours.

C'était la dernière semaine, la semaine de conclusion, celle qui marquait, pour le reste de la promo, la fin de la formation et la récompense pour leur labeur.

Ça a été une drôle de semaine, honnêtement. parce que, d'un côté, il y avait l'idée que, ça y était, c'était bientôt fini. Plus que quelques jours avant de devoir, soit retourner à son ancien travail, soit en trouver un.

Et puis, de l'autre, il y avait les tout derniers cours. Pas vraiment des cours, en fait, plutôt des "bonus", des interventions complémentaires. La première portait sur la contraception et l'IVG, la seconde sur les AS en maternité. Pas de prise de notes, pas de diaporama PowerPoint, juste les intervenantes qui expliquaient en quoi consistait leur travail.
Les AS en maternité, ça a surpris. On était tous convaincus qu'il n'y avait que des auxiliaires de puériculture. Mais, apparemment, ils commencent à reprendre des AS dans les services.
Personnellement, plus que les cours en eux-même, j'ai été particulièrement contente du retour des intervenantes. Celle sur la maternité, notamment, avait dû batailler avec la promo précédente, plus préoccupée par ses portables que par ce qu'elle avait à dire. Notre formatrice nous a expliqué, plus tard, qu'elle n'avait jamais vu des élèves aussi attentifs et impliqués. Et, pour une fin de formation, ça fait chaud au coeur de voir qu'on finit sur une bonne note.

Un autre "cours" très intéressant, ça a été sur les candidatures et les entretiens. Bon, en ce qui me concerne, j'ai déjà l'expérience de ces choses-là. Mais il est toujours bon d'avoir des petites mises à jour sur la question. Là où c'est devenu plus intéressant, c'est quand la directrice adjointe s'est jointe à nous pour nous faire travailler les entretiens avec la formatrice. Une malheureuse âme devait donc se dévouer pour jouer le jeu devant tout le monde. Autant dire qu'il n'y avait pas foule.
Je ne vais pas mentir, j'étais intéressée par l'exercice, mais très intimidée. C'est vraiment en mode "oh, et puis zut ! " que j'ai fini par me proposer. J'ai donc joué la candidate pour un poste d'AS en chambre mortuaire, parce que c'était ce que je savais/voulais faire.
L'inconvénient de l'exercice, c'est qu'il était fait sur le vif, je n'avais donc pas eu le temps de me préparer. C'était de l'improvisation totale. L'avantage de l'exercice, c'était qu'il permettait de voir où résidaient mes forces et mes faiblesses. J'étais donc de trois-quart dos devant la promo, la moitié "face" à moi devait évaluer mon langage corporel, et la moitié derrière moi devait se concentrer sur ma façon de parler.
Le problème, quand je stresse, c'est que je parle beaucoup. "Hyperloghorrée", a dit la formatrice. La directrice adjointe a même avoué qu'elle ne pouvait pas en placer une, et qu'elle se demandait si elle devait me couper la parole. Mais ma gestuelle était ouverte et ronde, ma voix claire, et mes connaissances du métier visé précises. Elles m'ont cependant encouragé à étudier mes qualités et mes défauts, question sur laquelle j'avais séché. Mais, dans l'ensemble, elles étaient unanimes : elles m'auraient embauchée. Ce qui est l'essentiel, n'est-ce pas ?

Là où la promo a pas mal péché, par contre, ça a été pour les blasons.
Vous connaissez les blasons ? Concrètement, ce sont les armoiries. On le représente généralement comme un bouclier. Les IFPM sont friands de ce type d'exercice en fin d'année. Grosso-modo, il consiste à créer le blason de la promo, la somme de ce qu'elle est, de ce qui la représente. La formatrice nous avait distribué des modèles vierges, et il fallait, en se basant sur une situation rencontrée en formation, déterminer ses difficultés, ses ressources, ses qualités... et imaginer son blason personnel. Puis, en rassemblant les blasons personnels, la promo devait décider de son blason final.
La vérité, c'est que très peu de personnes l'ont fait avec sérieux, voire l'ont fait tout court. Au point que, au moment de la restitution, le formateur censé nous les faire présenter a dû nous accorder une heure supplémentaire pour les finir.
À la fin, ça n'a pas vraiment servi à grand-chose, nous n'avons été que six à passer au tableau. Et je me félicite de ma participation, car c'est moi, sans me vanter, qui ait eu l'idée qui a donné ensuite le blason de la promo.

Journal D'une Elève Aide-Soignante [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant