Je hais ce module

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Non, sérieux, je crois bien que je hais ce module. Le module 2. Celui sur l'état clinique de la personne. Avec ses interminables cours d'anatomie-physiologie. "L'anat-phy", comme on l'appelle.

C'est horrible. C'est du bourrage de crâne. Une succession de cours qui durent chacun 3-4 heures avec des schémas à retenir par coeur. Le système cardio-vasculaire, le système endocrinien, système digestif, système reproducteur, système nerveux, appareil urinaire... bref, n'en jetez plus, la coupe est pleine. Allô, mon cerveau, tu es toujours là ?
Pourtant, ce n'est pas le plus difficile. C'est du "par coeur". Mais la quantité de travail et le rythme imposé, on a toutes un peu beaucoup de mal à suivre.
Mais bon, c'est peut-être aussi la faute aux jours fériés. Et Dieu sait que le mois de mai en est truffé. Il faut bien rattraper ces jours non travaillés, non ?

Le seul module que j'arrive à apprécier, en ce moment, c'est le module 3. Celui sur les soins. Pourtant, il fait partie de ceux qui ont à vocation d'être parmi les moins simples. Mais laissez-moi vous parler des "cordels".

Les cordels, c'est quoi ?
Si vous avez été en vacances au Brésil, vous avez peut-être vu, vendus sur les marchés, ces petits fascicules de quelques pages épinglés à des rangées de ficelles ou de cordes. On appelle ça des folhetos. Ils appartiennent à un genre très particulier qu'on appelle la "littérature de cordel", de la ficelle qui les présente, "cordel" voulant dire "ficelle" en portugais.
En gros, n'importe qui peut écrire un folheto. N'importe quel poète, dans un élan lyrique, peut rédiger un texte. Et ça peut traiter de n'importe quel sujet, plus particulièrement socio-économico-politique. Un peu tombés en désuétude depuis quelques décennies avec l'émergence de la radio et du numérique, ils restent une forme autrefois très répandue de transmission de savoir, d'idées et d'opinions.
C'est cet aspect qui nous intéresse, car l'IFPM a récupéré le format dans le but de nous transmettre le savoir sur les soins. Plutôt que nous bourrer le crâne d'informations théoriques, ils ont jugé plus intelligent de nous faire chercher nous-même les informations voulues.
Nous avons eu, par exemple, une première session au sujet de la maladie d'Alzheimer. Un dossier nous était remis, présentant la situation d'une personne et l'histoire de sa maladie. Partant de là, une liste de termes-clefs nous était demandée de rechercher : "espace snoezelen", "PASA", "IRM", "désorientation temporo-spatiale", "déambulation", "atelier mémoire", "théralène"... etc. Et pour chaque mot-clef, il fallait rédiger un cordel.
Le but étant, par la recherche active, de faciliter notre compréhension et notre mémorisation de ces informations.
Bon, la mémorisation, je ne vais pas vous mentir, ça reste très aléatoire, mais il faut bien admettre que ça fait beaucoup de bien de ne pas avoir à rester 4 heures assise sur une chaise à prendre des notes devant un PowerPoint.
Nous avons une autre session de prévue pour cette semaine. Le thème ? Le diabète ! Je sais déjà que je vais adorer celui-là.

Il nous reste une semaine de cours avant le début de notre prochain stage. Mais surtout, une semaine avant les évaluations formatives. Je les hais déjà, ces évaluations. On va paniquer toute la semaine, réviser en catastrophe, faire nos examens blancs, tout ça pour partir en stage quatre semaines.
Et, en retour de stage, qui sera là ? Nos évaluations normatives, bien sûr.

C'est pas drôle, sinon.

Journal D'une Elève Aide-Soignante [TERMINÉ]Where stories live. Discover now