Journal D'une Elève Aide-Soignante [TERMINÉ]

C'est la rentrée !

Oui, enfin. C'était la rentrée. Aujourd'hui.

Le grand jour est finalement arrivé, et j'ai enfin fait ma rentrée à l'IFAS.

Ah, pardon, j'oubliais : depuis le 1er janvier 2018, on ne peut plus dire IFAS (Institut de Formation d'Aide-Soignante) ou IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers). Maintenant, il faut dire IFPM. Institut de Formation ParaMédicale. Laissez-moi vous dire que pour les malheureuses formatrices qui sont dans le métier depuis des années, et qui ont "IFAS/IFSI" littéralement gravé dans le cerveau, ça va être un peu dur.

Une bonne journée, sincèrement. Une journée "d'intégration", comme elles disent. En gros, comme on a découvert l'institut lors de la "pré-rentrée" en décembre dernier, maintenant, on découvre le contenu de la formation, et je dois dire que c'était très intelligent.

Nous avons eu droit à trois "jeux" en rapport avec trois modules de la formation.

- Jeu n°1/module 1 : accompagnement de la personne dans les activités de la vie quotidienne.
Nous avons été divisés en cinq groupes. Chaque participant remplissait une fiche en donnant six informations : prénom, âge, animal favori, lieu favori, personnage (réel ou fictif) favori, plat favori. La fiche était ensuite découpée en papillons séparés, puis mélangés avec ceux du reste du groupe, et le tout était porté à un autre groupe qui devait reconstituer le "puzzle". Chaque groupe avait droit à douze questions, en cas de doute.
En vérité, en isolant les écritures, c'était un peu trop facile. Mais le but était de prendre note des détails sur une personne. Accompagner quelqu'un revient également à apprendre à le connaître.

- Jeu n°2/module 2 : état clinique de la personne.
Chaque groupe désignait deux "capitaines" qui avaient pour mission, chacun leur tour, d'aller dans une reconstitution de chambre d'hôpital. Ils avaient deux minutes pour mémoriser tous les éléments qu'ils pouvaient, et devaient ensuite remplir un questionnaire.
Le plan bien foireux. Les questions ? De quel côté est posé la perfusion ? De quel côté est la poche urinaire ? Combien de magazines sur la table de lit ? Le parfum du thé ? Quelle quantité d'eau dans la bouteille ? Le titre du livre sur la table de chevet ? Le contenu du tiroir de la table de chevet ? Combien de stores étaient ouverts ? La couleur de la couverture ? La couleur des chaussettes de la patiente ?
Ce jeu avait pour but de nous apprendre à faire attention à tous les détails, en tenant compte de nos sens (le thé à l'odeur, par exemple), mais s'associait au jeu n°1 dans le sens où il y avait dans la chambre des éléments nous permettant d'en apprendre plus sur la patiente (des magazines féminins =/= magazine Hara-Kiri, par exemple)
Mais ce que j'ai le plus appris, ce sont les notions de "droite" et de "gauche" : quand il s'agit du corps du patient, comme une douleur ou un état visuel, l'on parle de SA droite et de SA gauche (douleur thoracique au côté gauche, hématome au bras droit, escarre à la jambe gauche...). En revanche, quand il s'agit de son environnement, ça devient MA droite et MA gauche vues depuis le pied du lit. Une perche à perfusion, placée à la gauche d'un patient, devient placée à droite, de là où je me trouve.
Faut suivre.

- Jeu n°3/module 5 : Relation et communication.
LE PIRE. Et pourtant, je crois bien, le plus important.
Vous voyez ces puzzles constitués de triangles, de carrés, de losanges, et vous les assemblez pour faire un chat, une maison, un bidule ? Imaginez vous les yeux bandés, et vous devez constituer ce bon Dieu de puzzle à l'aveugle, avec juste les indications de vos camarades : "tu prends le grand triangle, tu le mets pointe en l'air, tu prends le carré, il faut qu'un coin du carré touche telle pointe du triangle en étant orienté comme ça...". Mon groupe est tombé sur le palmier et la théière. Autant dire qu'on n'a pas été aidés.
Mais ce jeu était d'autant plus important qu'il soulignait la nécessité d'informations extrêmement précises. Il n'est effectivement pas besoin d'être sorti de Saint Cyr pour comprendre que dans le médical, il n'y a pas de place pour l'à-peu-près.

Le reste de la journée a été plus simple. On a découvert la cantine de l'hôpital, géré par ce bon vieux Sodexo. Ayant connu Sodexo lors de mes années BHV, autant dire que je n'étais pas dépaysée. La qualité est toujours aussi moyenne, mais au moins, au BHV, on avait définitivement plus de choix. Ils ne font même pas le menu "Malin", les imbéciles. Et on voit qu'on est dans un hôpital : même pas de frites. Remboursez !

Ensuite, rapide visite guidée de l'hôpital (on pourra être susceptible d'y faire des stages, après tout), puis retour à l'institut pour la très longue et très chiante lecture du... règlement intérieur ! Youhou !

Mais je crois que je vais la regretter, la lecture du règlement intérieur. Parce que demain, on entre dans le vif du sujet.

Serrons les fesses !