Retour de flamme

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Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais j'avais titré l'une de mes entrées "Il y a des jours où tout va mal... pour les autres ". Parce que c'est vrai.

Sauf qu'aujourd'hui, je pourrais allègrement titrer ce chapitre avec l'inverse : "Il y a des jours où tout va mal... pour moi ". Parce que c'est vrai aussi.

Que s'est-il passé ? Allez-vous me demander. Et vous avez raison, la curiosité est naturelle.

Le pire, c'est que je n'avais pas fait d'entrée la semaine dernière, parce que j'estimais ne pas avoir grand-chose à raconter, et je voulais attendre la semaine suivante, histoire d'en avoir plus à dire.

Et j'en ai plus à dire, ça, c'est le moins qu'on puisse... dire, justement.

La semaine dernière ? Tranquille. Presque ennuyeuse. Beaucoup de cordels à travailler, donc beaucoup de temps "libre". Le problème du temps libre, c'est que bien qu'appréciable, on tourne en rond quand on en a trop. Arrivé le troisième jour de cordel d'affilé, j'avais bien envie de reprendre les cours.

Eh bien, laissez-moi vous dire que ce cher temps libre, je vais maintenant en avoir à profusion.

Ce lundi avait pourtant commencé normalement. Levée à l'heure, prête à l'heure, le scooter qui roule, tout allait bien. J'avais même prévu les lunettes de soleil, parce que j'avais remarqué qu'à cette heure-ci, il était un peu bas et que j'avais tendance à l'avoir dans les yeux.

Je sors donc le scooter du parking, je roule. Hardie, je m'autorise même du remonte-file quand je vois la longue file de voitures dans une rue où je passe. D'ordinaire, je ne fais pas de remonte-file, je n'aime pas ça, je trouve ça trop risqué. J'ai toujours la crainte de la voiture qui déboîte ou de celle qui arrive en face. Mais, exceptionnellement, quand j'ai vu la longueur de la file, je me suis dit "bon, tant pis ", et j'ai remonté la file.

J'enquille donc dans une autre rue, ça roule pas trop mal, je quitte enfin cette zone de haute concentration routière et je file sur mon 50 cc. 

À un moment, l'avenue que je prend part en fourche, et je prend la rue de droite. Là, suivez bien.

L'avenue A part donc en fourche et se divise pour donner l'avenue A et la rue B. À l'entrée de la rue B, une rue C arrive par la droite. Du coup, le trottoir où se rejoignent les rues B et C forme une petite courbe. Et devant la rue C, la chaussée est un peu déformée.

J'arrive donc par l'avenue A, je vais à droite dans la rue B. Et là, voilà ce qui se passe.

Je contourne la déformation de chaussée par la droite, parce que ça m'énerve de rouler dans des déformations de chaussée. Ce n'est pas confortable, mon scooter rebondit comme un dingue, et j'ai toujours la trouille de déraper et de me casser la figure.

Je contourne donc cette déformation. Et là, à ce moment, je me retrouve avec le soleil en face. J'ai pourtant des lunettes de soleil, mais il est tellement bas que je l'ai en plein dans les yeux, et que dans ces conditions, tes lunettes te servent un peu à rien.

J'ai été aveuglée, quoi ? L'espace d'une seconde ? Toujours est-il qu'une seconde, c'est suffisant pour te faire perdre le fil de ta trajectoire. Et que quand j'ai pu revoir la route, j'ai juste eu le temps de voir la courbe du trottoir se précipiter vers moi.

Je n'avais pas le temps de réagir, elle était trop près. À peine un mètre, un mètre cinquante tout au plus, le temps de réaction, tu t'assoies dessus. J'ai tout juste eu le temps de sentir la catastrophe arriver.

Ma roue a heurté la bordure de trottoir, déséquilibrant le scooter, qui a basculé sur le côté et fini sa course dans une glissade d'une dizaine de mètres environs.

Journal D'une Elève Aide-Soignante [TERMINÉ]Where stories live. Discover now