Compte à rebours

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Je regarde le calendrier, et je remarque qu'on est aujourd'hui le 9 septembre. Et vous savez pourquoi cette date me frappe ? Parce que dans trois mois, presque jour pour jour, ce sera la fin. Le 7 décembre, très exactement, sera notre dernier jour de formation avant les délibérations de l'Agence Régionale de Santé.

Et c'est là qu'on regarde le planning, et qu'on se rend compte qu'il ne reste exactement plus que... quatre semaines de cours. Je ne compte pas les stages, parce que c'est une expérience différente. Mais ça fait extrêmement bizarre de se rendre compte qu'il ne vous reste plus que quatre semaines à passer avec toutes ces personnes que vous ne connaissiez pas avant, et avec qui vous avez passé un an...

Quand j'y pense, ça me file presque le bourdon.

Lundi, on a eu la reprise, après le stage et les vacances. Deux mois sans se voir. Sauf que la reprise, elle a bien commencé, comme qui dirait.

Quelques jours avant le jour J, on reçoit tous un mail du secrétariat indiquant qu'il était possible de commencer à 10h au lieu de 9h, et que ce ne serait pas compté comme un retard. Vous dire qu'il y en a qui ne se l'ont pas fait dire deux fois est un euphémisme. J'ai moi-même considéré l'opportunité. Sauf qu'à 9h, il se passait quelque chose qui avait pourtant été prévu : l'accueil des nouveaux élèves AS.
Comme l'IFPM se met au diapason des calendriers septembre/juin, ils font commencer la promo suivante en avance. Ce qui veut dire que les formateurs auront double de travail pendant trois mois.
Et donc, comme la promo 2017 l'avait fait en janvier pour nous, il était prévu que nous intervenions de 9h à 10h dans leur classe, pour leur parler de la formation, comment ça se passait, et tout.
Sauf qu'à cause de cet email du secrétariat, nous n'étions que trois à être venus à 9h. Et c'était d'autant plus regrettable que ledit mail ne concernait que celles qui avaient des enfants à amener à l'école pour la rentrée scolaire. Mais que l'objet et le contenu de l'email étaient tellement vague que personne ne l'a compris comme ça. C'est uniquement notre conscience professionnelle qui nous a fait venir, moi et les deux autres, pour la rentrée des nouveaux.

Les nouveaux élèves sont à-peu-près comme nous, variés en âge et en expérience. Mais il n'y a qu'en attendant un peu qu'on pourra distinguer les personnalités émergentes. Personne ne s'est enfui en courant au bout d'une semaine, c'est déjà bon signe. On verra mieux comment ça se passe pour eux par la suite.

Pour nous, ça avance, tranquillement, on commence déjà à voir se profiler nos prochains stages et nos prochaines évaluations. Je sais déjà que je passerai mon prochain stage en oncologie, et plus particulièrement la chirurgie gynécologique, ainsi que les sarcomes et autres tumeurs des parties molles. Je m'attends donc à voir des cancers utérins, ovariens, ainsi que ces fameux sarcomes. C'est lors de ce stage, également, quand j'aurai à passer la très redoutée MSP 3... Mais je suppose que les formateurs nous expliqueront bien tout ce qu'il y a à savoir. D'autant qu'une camarade m'a fait savoir qu'elle avait adoré son propre stage en oncologie. 
On verra bien.

Pour les cours, ça a été une drôle de semaine. D'abord, on a commencé par trois jours de cordels. Vous savez, les cordels, ces petits livrets où il fallait chercher nous-même les infos sur une pathologie donnée ? On a fait ça trois jours de suite : les pathologies digestives, le cancer de la gorge et la tuberculose. 
Je ne vais pas mentir, au début, c'est pas plus mal. On a l'impression de commencer doucement. Il faut dire que les cordels sont loin d'être un exercice difficile, on avait beaucoup de temps libre. Sauf que beaucoup de temps libre, au bout d'un moment, on s'ennuie vachement. J'étais presque contente, le troisième jour, quand la formatrice a changé les règles du jeu. Alors qu'avant, on avait juste un thème général (par ex : "l'altération de l'image corporelle", "les anti-migraineux"...) et on devait trouver les infos (on en venait à trouver un article sur internet et à recopier bêtement), là, pour la tuberculose, elle a condensé les recherches autour de questions très précises. Et au lieu de recopier sur la feuille, il fallait faire un PowerPoint et le présenter devant la classe, comme un mini-cours. C'était un peu plus contraignant, un peu plus chronophage, mais j'ai personnellement adoré l'exercice. Certains ont joué le jeu, d'autres moins, mais dans l'ensemble, ça a un peu secoué les puces à tout le monde.

Et puis, comme une bonne chose ne vient jamais seule, qui a-t-on vu revenir nous donner cours ? John B. ! Mais si, le cadre en psychiatrie, qu'on avait vu en début de formation, conteur cabotin par excellence, passionné par son métier et ses patients. Il était de retour ! Et pas qu'un peu, on l'a eu deux matinées entières de suite.
Ça a fait plaisir à tout le monde de le revoir, ses cours sont passionnants. Ce monsieur a l'art indéniable d'être intéressé et intéressant. Non seulement il parle, et vous avez très envie de l'écouter, mais il fait intégrer ses notions par la pratique. Le premier cours sur les émotions, par exemple, il a transformé la leçon en mise en scène. Nous avons décidé d'une phrase toute simple, en l'occurrence "Je t'aime à la folie", et il a soufflé à chacun l'émotion qu'il fallait exprimer. Nous avons donc eu droit à des "Je t'aime à la folie" enjoués, peureux, colériques, méprisants, tristes... et c'est formidable d'avoir vu tout le monde jouer le jeu.
Le second cours était un peu plus académique, il était question de la schizophrénie et des troubles bipolaires. Mais il l'a émaillé de beaucoup d'exemples rencontrés chez ses propres patients, pour illustrer son propos. Moi, je vous le dis, c'est un prof en or.

En plus, il est de retour lundi matin. Ça va être chouette !

Journal D'une Elève Aide-Soignante [TERMINÉ]Where stories live. Discover now