Bilan de stage

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Tout d'abord, histoire d'évacuer le plus gros de l'information, laissez-moi vous raconter l'essentiel : j'ai validé mon stage, avec une note de 14/20. Ce qui est heureux, car j'aurais mal pris le fait d'avoir eu à me farcir de tels spécimens de patients pour rien.

Cette semaine n'a pas été longue, contrairement à cette idée répandue selon laquelle la dernière ligne droite est la plus longue, etc... Mais j'ai compté les heures et les jours avec une patience dont je ne me serais pas crue capable. Et, enfin, j'ai vu la lumière au bout du tunnel.

J'avoue ne pas comprendre comment l'équipe soignante peut supporter telles conditions de travail depuis tout le temps qu'elle est là. Personnellement, au bout de deux semaines, je commençais à saturer. Non pas que les soignantes ne saturaient pas, bien au contraire, elles saturaient pas mal. Mais il faut soit avoir une patience à toute épreuve, soit être en fin de carrière et n'en avoir plus rien à faire. Du moins, c'est ce que j'en pense.

D'ailleurs, pour ne rien cacher, deux membres de l'équipe étaient sur le départ, quand j'ai fini mon stage. Elles partent toutes les deux début juillet pour un autre service.

Une troisième, je ne sais pas trop ce qu'elle envisagera de faire. Son cas a été particulièrement difficile. Elle a changé d'étage, elle officie maintenant au 1er, mais je ne sais pas si elle voudra revenir au 2ème ou changer de service à plus ou moins long terme.
La gendarmerie est venue chercher un patient, au cours de la semaine. D'après ce que j'ai appris, il avait eu des gestes "très déplacés" vis-à-vis d'une infirmière. C'est une vacataire, un peu plus mise dans la confidence, qui me racontera que le patient lui avait saisi le poignet pour poser sa main sur son sexe.
Oui, ça va jusque là, leurs conneries. Une patiente a été admise dans le service, elle a pour habitude de déambuler dans le couloir dans sa chemise d'hôpital. Pour sa sécurité, les infirmières ont dû lui recommander de se couvrir un peu plus...
Un autre patient a dû se faire recadrer par le médecin. Il avait été insistant avec une infirmière de nuit, lui demandant nom de famille, numéro de téléphone, adresse... Le remontage de bretelles avait été tel qu'il aurait affirmé que si c'était comme ça, il ne ferait que prendre ses médicaments et ne dirait plus que "bonjour" et "au revoir". Ce qui tombait bien, car c'était tout ce qu'on lui demandait.

Avec tout ça, vous pensez bien que j'ai fini mon stage et suis partie sans me retourner une fois.

La seule chose positive que je garde, c'est que ça reste un très bon terrain de stage, et que l'équipe y est formidable. Il est juste à destination de soignants et de stagiaires qui n'ont pas froid aux yeux et de la punchline à revendre.

Autre point positif, c'est la vacataire avec qui j'ai fait mes deux derniers jours. Vous ne devinerez jamais : elle a fait sa formation d'AS dans le même IFPM que moi ! Elle a connu mes cadres formatrices, et quelques intervenantes. Vous admettrez que le monde est petit.

Donc voilà, je viens de finir mon troisième stage de la formation. J'en suis quasiment à la moitié.

Lundi, je reprends les cours. Et on commence bien : évaluation normative de module 2.

Moi, je vous le dis, vivement les vacances.


Journal D'une Elève Aide-Soignante [TERMINÉ]Where stories live. Discover now