Je vois bien que mes paroles l'ont atteint. Elle ne s'attendait peut-être pas à cette réponse si honnête.

- Je...

Elle était à court de moi. J'avais réussi à la laisser muette. Ce n'est pas quelque chose qui arrive souvent.

- T-tu as raison. On allait vous annoncer notre mariage, mais ça ne veut pas dire que j'oublie ton père. Ne te méprend pas, je l'aimais énormément, Clarke. Nous avons seulement eu quelques différends qui ont valu notre mariage.

- Je sais. J'étais seulement en train de me dire que je ne me rappelais à peine de vous ensemble comme personne ne m'en parlait jamais.

Ma réponse créa un blanc et je compris que ce fut mal interprété. Ils pensaient certainement que j'allais mal réagir. C'est un peu toujours le cas lorsqu'il est question de mon père. Lexa est bien placée pour le savoir, ayant déjà été la victime d'une de mes crises de colère à l'école.

- C'est bon, ça va. Je ne disais pas ça à mal. Vous pouvez continuer, les incitai-je d'un signe de main.

- Non, tu as raison. Enfin, je n'ai pas à t'annoncer notre nouvelle sans avoir parlé de ton père avant. On a fait exprès de ne jamais t'évoquer notre relation avec ton père pour éviter que tu te sentes blessée ou pire, aggraver la situation de l'époque, mais je vois bien que ça te travaille maintenant.

Je ne m'attendais pas à cette réaction. Ma surprise doit se refléter sur mon visage. Ma bouche devient sèche. Je ne savais pas si j'étais prête à entendre cette histoire, mais elle avait raison. Elle me travaillait. J'avais mûri, alors peut-être que j'étais capable de l'entendre enfin. J'en étais sûre lorsque Lexa pressa ma cuisse. Il n'y avait pas de meilleur moment. Elle allait me soutenir si besoin. C'est déjà le cas maintenant avec son toucher.

- Bon, commence-t-elle avec un raclement de gorge. Que veux-tu savoir au juste ?

- Tout. Si nous devons en parler, autant tout dire au même moment.

En réalité, je n'étais pas sûre de pouvoir encaisser plusieurs conversations à ce sujet. Je sentais que tout ceci n'allait pas me plaire, alors autant que je sache tout d'un coup, pour faire passer la pilule qu'une fois, au lieu de plusieurs. Il y avait tellement de questions incomplètes dans ma vie. Il était temps d'avoir les réponses. C'était ce qui me manquait pour pouvoir passer à autre chose et aller de l'avant avec dans notre relation, à ma mère et moi. Elle gigote doucement dans son siège. Elle n'était pas à l'aise. Marcus était s'était silence jusqu'à présent, mais il apporta un soutien à ma mère en lui tenant la main. Il était évident qu'il savait ce qui se passait et ceci me rendant folle.

- Il s'agit d'une longue histoire, mais je pense qu'il est temps que tu l'entendes, débute-t-elle.

J'étais d'accord. Mes progrès sur ma maîtrise de soi se voyait. J'espère seulement que je n'allais pas exploser à la fin. Ma mère inspire fortement à son tour avant de se lancer.

- Nous n'étions pas d'accord sur mes choix professionnels. J'étais jeune lorsque je t'avais eu. Tu n'étais pas prévue... Du moins, pas aussi tôt. À l'époque, j'avais ma tête remplie de projet. Je voulais devenir l'une des meilleures chirurgiennes.

Ma gorge commence déjà à avoir une boule qui se forme. Je sens que beaucoup de choses ne vont pas me plaire dans ce récit.

- Je l'étais devenue. À la fin de mon internat, les gens se battaient pour m'avoir. Cela m'avait pris beaucoup de temps, de persévérance... Au point de délaisser ma famille à la maison.

Je ne m'en rappelle pas. Je ne sais pas quel âge j'avais, mais certainement très jeune. Je devais peut-être même être un bébé.

- J'avais de nombreuses occasions pour partir, mais je ne pouvais pas faire ça à ton père. Il m'avait soutenu dès le début, s'occupait de toi... Et je l'aimais. Partir autant été un désastre total. Je ne pouvais pas lui faire ça. Alors j'étais restée en Australie pour notre famille.

Camp JahaWhere stories live. Discover now