Chapitre 43

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Mercredi 03 février ; 19 heures 30 - Self.

Quelle drôle de journée que je viens de passer. Je m'attendais à ce qu'elle soit la pire de ma vie, mais finalement, elle n'était pas si terrible que ça. Elle était même mieux qu'hier. On dirait qu'il a fallu que je la commence dans les bras de Lexa pour que je reprenne de l'énergie. Dire que je m'étais promis de m'éloigner d'elle pour ne plus souffrir de mes sentiments... Cependant, hier soir était une nécessité pour mon propre bien mental, après ce qui s'est passée avec Ontari. Je n'aurais pas fermé l'oeil sans elle. Je n'aurais pas non plus réussi mes contrôles d'économie et de gestion sans son aide. Je dois me résigner : elle m'a encore sauvé la mise et ça, en seulement une soirée. ses révisions sont plus efficaces que ceux de Niylah, même si j'aurais préféré que ce ne soit pas le cas. J'appréciais le faire avec Niylah. C'était devenue notre truc, mais c'était aussi bien de retrouver Lexa.

Aujourd'hui, depuis notre interaction, était le premier jour où nous avons tenu une conversation. Je l'ai remercié ce matin pour m'avoir laissé dormir avec elle alors qu'elle n'était pas obligée. Contre toute attente, elle n'a même pas cherché les raisons, bien que ça a dû la démanger de ne rien savoir. Elle avait remarqué mon état la veille et je doute bien qu'elle a dû se poser des questions. Elle a peut-être mis sa promesse en exécution, celle de ne plus s'immiscer dans ma vie. En tout cas, peu importe les raisons, je lui en suis reconnaissante dans tous les cas. Je n'aurais pas été capable de lui donner les réponses qu'elle attendait.

En prime, je l'ai trouvé différente.  Elle était plus sympathique. C'était comme si hier lui aurait redonné de l'espoir pour que je lui reparle. Elle a peut-être des raisons d'y croire... Je veux dire, j'ai réalisé que l'ignorance n'était pas la meilleure des idées, même s'il le fallait pour que je lui en veuille moins. Lui reparler après ce break m'a rappelé les raisons pour laquelle je l'apprécie et même si elle ne m'offre pas la relation poussée que je voudrais, sa présence à mes côtés m'a manqué.

À part ça, ma journée était plutôt tranquille contre toute attente. Mes perturbateurs ont décidé de me laisser respirer aujourd'hui. Du moins, c'était le cas jusqu'à maintenant. Je suis prise de court lorsque Ontari vient s'asseoir à mes côtés pendant que je parlais tranquillement avec mes amis. Je dois avouer qu'elle est encore plus de courage que je le pensais. Ses amis ne le sont pas autant qu'elle. Ses menaces m'ont tellement fait très peur, que j'ai fait en sorte d'être accompagnée toute la journée. Cela avait l'air d'avoir repoussé ses amis qui m'ont laissé tranquille toute la journée, mais ça n'a pas l'air d'être le cas d'Ontari en ce moment. Elle ose tout de même venir à moi alors que je suis entourée de mes amis.

- Alors Griffin, on m'évite aujourd'hui ?

- Pas du tout.

Je fais une très mauvaise menteuse. Il est vrai qu'à part en cours, nous nous sommes pas vu. Ce n'est pas comme si j'allais la suivre non plus.

- Mes menaces d'hier ont porté leur fruit ?

- Ferme-là, tu veux.

J'aurais voulu la foudroyer de mes yeux, mais j'ai déjà eu du mal à sortir cette petite phrase. Un million de frissons prennent naissance dans mon corps rien qu'en me rappelant la posture où je m'étais trouvée sous ses mains. Personne de mon entourage ne sait ce qui s'est passé. Ce n'était donc pas le moment qu'ils le découvrent.

- Ne prends pas tes grands airs avec moi, petite garce.

- Bon sérieux, pour qui tu te prends, Ontari ? Fous-lui la paix ou je vais chercher Woods ! la menace Octavia.

- Oh non, tu ne le feras pas. Hein Clarke ?

Je serre les dents devant les yeux suppliant d'Octavia. Non, en effet. Je ne peux pas faire ça si je veux éviter pire qu'hier. Je perçois de la curiosité dans les yeux de ma colocataire, mais je reste silencieuse. Je dois garder mon sang-froid. Lexa m'a promis hier qu'elle s'occuperait de son cas et qu'elle cesserait de se mêler de ma vie ensuite. Selon elle, il s'agit d'un sujet bien trop grave pour qu'elle puisse fermer les yeux. Elle m'a également conseillé de ne pas rentrer dans leurs provocations. Le mieux serait que je garde une image vierge devant Jaha, si elle doit aller jusque là. Ontari ricane en me tapotant la tête comme si j'étais un chien. Ma mâchoire se crispe et je ferme les yeux. Juste un peu de patience.

Camp JahaWhere stories live. Discover now