Camp Jaha

Chapitre 40

Lundi 18 janvier ; 07 heures 50 - Etablissement de cours.

Le stresse m'envahit tout doucement. Je vais découvrir ma nouvelle classe dans quelques minutes. Heureusement pour moi, je ne vais pas le faire seule. Les deux Murphy et Wells m'accompagnent dans cette nouvelle aventure et Dieu merci. Je serais devenue folle sinon. Ce n'était pas comme si j'avais déjà passé une nuit catastrophique... Chez moi, rien n'est jamais normal de toute façon. Il faut toujours que tout arrive en même temps. Mes cauchemars sont revenus plus fort que jamais. Je m'étais retrouvée en sueur dans mon petit lit à trois heures du matin. J'ai eu de la chance de ne pas avoir réveillé Lexa. J'étais pourtant dans un état lamentable. J'ai carrément dû me lever pour me changer. Je crois qu'elle a remarqué que je n'avais plus le même pyjama ce matin, mais elle ne m'a rien demandé. Elle a compris mon besoin d'espace depuis son rejet. Je ne veux plus avoir affaire à elle tant que je n'aurais pas mis de l'ordre dans ma tête. C'est douloureux, mais il faut voir les choses positivement... J'ai finalement exaucé son souhait de faire lit séparé. Bien que cela m'ait porté préjudice cette nuit, c'est également ce que je veux désormais. C'était une erreur de m'habituer à ses bras. J'aurais dû le savoir. Je m'étais soudainement rappelée les raisons pour laquelle je restais détachée des personnes. Mais il était trop tard maintenant. Trop tard pour regretter ce qui a été fait. Le problème, c'est que j'étais devenue dépendante d'elle. C'est un fait incontestable. Je m'étais retrouvée dans mon lit à regarder le plafond, sans réussir à retrouver le sommeil. Sa respiration régulière a su me calmer en me rappelant que je n'étais pas seule, mais il me manquait quelque chose pour pouvoir dormir. La réalisation que c'était elle, sa présence contre moi qui me manquait, m'a complètement bouleversé. Je n'étais jamais arrivée à un stade pareil avec une personne, même pas Raven. Au lieu de mettre ma fierté de côté en la réveillant ou en la rejoignant, j'ai préféré m'enfermer dans la salle de bain et de me glisser sur le sol. J'étais à la limite d'éclater en sanglots en réalisant dans quelle situation je me trouvais. Tout venait de m'éclater en pleine figure et je n'avais rien vu venir. Je l'avais laissé entrer dans ma vie et j'étais arrivée à un point sans retour. J'aurais pu pleurer tellement mal, mais je ne l'ai pas fait. J'ai pris sur moi, parce que je n'avais pas le droit de le faire. Je m'étais mise toute seule dans cette situation. La fin de ma nuit m'a permis d'avoir une longue réflexion avec mon esprit tourmenté. J'en étais arrivée à finir ma nuit sur ce sol, jusqu'à qu'il était l'heure de rejoindre mon lit. Je ne voulais pas que Lexa remarque mon absence douteuse. Mon stratagème avait marché et il risque d'être très efficace pour les prochaines fois. Je doute cependant que mon corps tienne longtemps de cette manière. J'en chie déjà maintenant. J'ai aperçu des cernes au travers du miroir ce matin et j'ai les yeux qui piquent. Lexa n'a pas pu le remarquer. Je m'étais précipitée dans la salle de bain à peine que le réveil à sonné pour camoufler mon visage de fond de teint.

- Détends-toi Clarke, pouffe Murphy en me sortant de mes pensées. On dirait qu'on va à un enterrement avec toi. Tu sens le stresse à dix kilomètres.

- T'es marrant toi, râlai-je. Vous connaissez tout le monde contrairement à moi. J'ai l'impression de faire ma seconde rentrée dans cette école.

- Même à ton arrivée ici tu n'étais pas dans cet état, se moque-t-il.

- Je m'en foutais d'être ici à l'époque, dis-je en haussant les épaules. Je cherchais à me casser d'ici je te rappelle.

- Ce n'est plus le cas ? me demande Wells.

- Il faut croire que les choses changent.

- La petite Griffin évolue dit donc ! plaisante Murphy. Moi qui pensais qu'on aurait enfin le droit à une rebelle.