Camp Jaha

Chapitre 2

Lundi 05 octobre ; 18 heures 00 - Chambre Clarke.

Je grogne de mécontentement en entendant une porte claquée. Je retire mes écouteurs qui n'émet plus de musique. Je réalise que j'ai encore réussi à m'endormir et qu'on vient tout juste de me sortir de mon sommeil. Comment je fais pour dormir autant ? Je me le demande quelquefois. Une fille aux cheveux bruns parfaitement lisses vient de rentrer dans la chambre. J'imagine que c'est ma colocataire dont on m'a parlé.

- Oh, excuse-moi si je t'ai réveillé, me dit-elle. Je ne savais pas que tu étais déjà là ! Tu es la nouvelle c'est ça ?

-Hum.

Je fais l'effort de me lever après m'être bien étirée. Cette fille n'y peut rien si je suis de mauvaise humeur, donc je vais essayer d'être aimable pour notre première rencontre. J'ai le droit à un sourire qui m'offre ses dents blanches parfaitement alignées. Je la détaille légèrement. Elle a l'air sympa, c'est déjà ça. Ce n'est pas une pouffe et elle est plutôt jolie. Certainement une fille qui en fait tourner plus d'un.

- Octavia Blake, se présente-t-elle en me tendant sa main.

- Clarke Griffin, répondis-je en la serrant.

- On m'a donné tes affaires, m'apprend-elle.

- Ah bon ?

Je regarde les habits que je viens de réceptionner en fronçant les sourcils. Il y a différentes tenues qui sont à chaque fois données en triple exemplaire. Dites-moi que ce n'est pas ce que je pense... Je la regarde pour en être sûr. Elle porte exactement une des tenues que je tiens.

- Hors de question que je mette ça.

- Désolée, grimace-t-elle. C'est dans le règlement. Tu vas vite t'y habituer, tu verras.

- Je ne crois pas, non. Je ne compte pas rester.

- Oh... Je vois.

J'ai l'impression qu'elle se moque de moi. Elle est tout de suite moins sympathique que je le pensais. Je préfère ne pas relever son attitude où on serait en froid dès le début sinon. Je m'intéresse plutôt à ce que j'ai entre les mains. J'observe l'ensemble avec une mine de dégoût. Des uniformes quoi ! C'est mort pour moi. Ils sont tous de couleur kaki, noir ou gris. C'est aussi terne que cet endroit. À croire qu'ils font tout pour nous démoraliser.

- On t'a dit que tu as une responsable ou quelque comme ça ?

- Je crois, oui. On m'a parlé d'un truc du genre.

- Oh et tu connais déjà le nom de la personne ?

- Non, on ne m'a rien dit, dis-je en haussant les épaules.

- Tu verras demain, j'imagine. Bon, je devais aller voir des amis avant d'aller manger. Tu veux venir avec moi ? Je te présenterais.

- Pourquoi pas, oui, répondis-je après hésitation.

Ce n'est pas forcément une bonne idée, mais je suis ici maintenant. Autant essayer de m'intégrer jusqu'à ma sortie. Je ne compte pas rester seule non plus et faire des nouvelles rencontres ne devrait pas de mal. Il suffit juste que je sois agréable, mais ça risque d'être compliqué vu mon humeur. Octavia me sourit de toutes ses dents pour montrer son plaisir. Je range les uniformes qu'elle m'a rapporté dans mon armoire . S'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on touche à mes affaires. Grâce à ça, j'ai pris l'habitude de tout rangé instantanément. Octavia attend patiemment que je finisse avant qu'on descende. Elle me parle d'une salle que je ne connais pas encore. On atteint le rez-de-chaussée. Je pensais qu'on sortirait, mais elle me guide vers une vieille double porte en bois à gauche des escaliers. Je ne l'avais même pas remarqué en arrivant, pour dire à quel point j'ai fait attention. J'étais sûrement trop occupée à être énervée contre ma mère.