Chapitre 23

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Samedi 05 décembre ; 11 heures 00 - Chambre Clarke et Octavia.

Je commence petit à petit à émerger de mon sommeil. Je suis couchée sur le ventre et je m'étire sans ménagement. J'en profite pour attraper mon téléphone qui traîne sur ma table de chevet. Je suis étonnée en voyant l'heure. C'est la première fois que j'atteins les onze heures à l'école.

- La marmotte est enfin debout.

Je grogne de frustration à l'entente de cette voix. Elle me lâchera donc jamais. Moi qui pensais être au moins tranquille lors de mon réveil du samedi matin. Je ne préfère même pas savoir depuis combien de temps elle est là à m'attendre. Woods ne m'a pas lâché depuis notre séjour chez le médecin. J'étais arrivée au point où j'ai insisté de retourner en cours mercredi matin au lieu de jeudi pour ne plus la supporter. J'étais encore légèrement malade et bien évidemment ma venue n'est pas passée en classe. Mais au moins, Woods m'a permis de rester avec eux pour commencer mes révisions de mes nouveaux contrôles ce jour-là. Cela ne lui a pas empêché de continuer à être sur mon dos. Je regrette presque d'avoir décidé de rester ici ce week-end. Surtout que Charlotte me truciderait si elle savait que je pourrais rentrer. Deux mois auparavant j'aurais été la première à vouloir fuir l'école en courant. Ce week-end est différent. Woods m'a promis qu'on sortira en ville pour faire nos achats de Noël. Ma proposition avait l'air de lui plaire comme elle m'a dit qu'elle en profitera pour acheter les siens également. Je prends le temps de métier une nouvelle fois avant de me retourner sur le dos. Je suis surprise de ne pas la voir à mes côtés comme d'habitude. Je me relève sur les coudes pour la chercher. Je la repère rapidement sur mon bureau avec ses pieds battant dans l'air.

- Tu ne peux pas me lâcher un peu ? gloussai-je en me laissant retomber sur mon coussin.

- T'es liée à moi, que tu le veuilles ou non, se moque-t-elle.

- Surtout cette semaine, soupirai-je en refermant les yeux. Ça fait combien de temps que t'es là ?

- Je viens de revenir il y a un quart d'heure.

Je pose ma main sur mes yeux pour me cacher de la lumière en inspirant longuement. J'arrive de nouveau à respirer par le nez depuis hier. C'est un pur bonheur ! Surtout pour Octavia qui n'arrêtait pas de râler parce que je ronflais. Je suis soulagée que les médicaments font enfin leurs effets. Le médecin n'était pas si con que ça finalement. Il sait faire son boulot au moins. J'en ai encore pour quelques jours d'antibiotique. Si ça tenait qu'à moi, je les aurais déjà arrêté hier, mais Woods tient à ce que je les termine jusqu'au dernier pour être sûr que je m'en sois remis. Je tousse encore un peu et il m'arrive d'avoir la voix enroué, mais sinon tout est partie. Je suis d'ailleurs en train de tousser comme si ma vie en dépendant. Elle est grasse, ce qui est bon signe selon Woods.

- Si tu ne te dépêches pas de te préparer, on devra manger ici.

Cette phrase a eu son effet escompté. En moins de dix secondes, je me retrouve debout, ne me préoccupant pas d'être seulement vêtue d'un vieux t-shirt à mon père. Si on reste ici, elle me fera encore manger de la soupe. Si ce n'est pas le cas, j'ai vu qu'il y a du chou à midi et je déteste ça. Autant manger dehors pour que je puisse enfin manger un vrai repas.  Je me munis de nouveaux habits, puis je contrainte de passer devant Woods pour rejoindre la salle de bain. Contre toute attente, elle me bloque le passage en posant son pied sur la barre de mon lit. J'ai presque failli tomber à la renverse à cause de l'impact inattendu.

- Quoi encore ? marmonnai-je.

- Ouvre la bouche.

Je roule des yeux en acceptant sa culière de sirop. J'ai arrêté de lui tenir tête depuis qu'elle prend trop à coeur de faire mon suivi médical. J'ai l'impression d'être une enfant, mais ça a l'air de lui faire plaisir. Le point positif, c'est que je guéris vite en la laissant faire. Je n'aurais jamais pris autant de sirop et de spray nasal sans elle. Elle me laisse finalement passer avec un petit sourire niais sur les lèvres. Je ne prends pas la peine de fermer la porte de la salle de bain derrière moi comme elle ne peut pas me voir d'où elle est et que j'ai seulement besoin d'un rafraichissement comme j'ai douché hier soir. Je m'habille ensuite et je termine avec mes cheveux. Je me regarde une dernière fois pour vérifier si je n'ai rien oublié. Je reviens à  la chambre où Woods n'a toujours pas bougé. Normalement, je n'ai pas dû être longue grâce à  mes habitudes matinales. Elle n'a pas remarqué ma présence, trop absorbé par son téléphone entre ses mains.

Camp JahaWhere stories live. Discover now