Chapitre 18

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Dimanche 15 novembre ; 13 heures 00 - Parc.

Ce matin, je me suis réveillée dans les bras d'une Charlotte qui était encore profondément endormie. J'avais tellement mal à la tête que j'étais heureuse de ne pas m'être fait réveiller par ses cries. J'ai rapidement compris ma gueule de bois. J'ai dû écrire à Raven pour comprendre comment j'ai fini dans mon lit sans elle. D'habitude, on rentre ensemble. Elle m'a répondu une heure plus tard pour me raconter mes exploits de la veille avec Woods. Je m'en suis voulue tout de suite. Elle va m'en faire voir de toutes les couleurs quand je reviendrais à Seattle. Je m'y prépare déjà mentalement, sachant qu'elle n'ira pas de main morte. Pour changer mes idées, j'ai proposé d'aller au parc à Charlotte avant mon départ. Elle a sauté de joie. J'ai prévenu ma mère qui n'a même pas réagi. Nous sommes encore plus en froid qu'avant. Cette ambiance m'a forcé à manger et partir au parc tout juste après. Me voilà sur un banc à regarder Charlotte jouer avec des enfants de son âge à l'aire de jeu. Je suis contente de pouvoir lui faire passer un dernier bon moment. Elle me regarde souvent pour me faire des signes que je lui rends avec joie. Je sursaute en sentant deux mains se posant non sans délicatesse sur mes épaules.

- BOUH !

- Oh putain, Rae !

Elle éclate de rire en s'asseyant à côté de moi. Je me détends immédiatement en lâchant un soupire de soulagement.

- T'es malade !

- Je n'y peux rien si t'as toujours cette manie de t'effrayer pour un rien, glousse-t-elle. J'adore tellement te faire peur à chaque fois !

Je roule des yeux d'amusements. Et après c'est moi qu'on traite d'enfant. Woods changerait d'avis si elle connaissait Raven.

- Comment te sens-tu depuis hier ? devient-elle sérieuse. Ta migraine est passée ?

- Ouais, après trois comprimés et une bonne douche froide, dis-je la faisant rire.

C'est peut-être ma meilleure amie, mais c'est la première à se foutre de moi. C'est le genre de personne qui rigolerait avant de me demander comment je vais si je me casserais la gueule. Elle se calme et je souris lorsqu'elle salue Charlotte au loin.

- Ton vol est à quinze heures, non ? 

- Ouais, soupirai-je.

- Tu vas manquer à Charlotte, tu sais.

- Je sais... Elle m'a demandé si je peux la mettre dans ma valise ce matin. J'ai bien rigolé.

- Tu m'étonnes, ricane-t-elle. Elle arriverait à rentrer en plus, j'en suis persuadée.

- Sûrement, oui.

Je souris en fixant ma soeur. Elle va énormément me manquer, si elle savait. Si je pourrais, je l'emmènerais. J'espère sincèrement qu'elle arrêtera de faire des bêtises durant mon absence.

- Presser d'y retourner ?

- Pas vraiment, vu ce qu'il m'attend...

- À ce point ? rigole-t-elle.

- Woods m'en veut à mort. Elle m'a écrit ce matin pour me dire de ne pas lui écrire de la journée et qu'on en discutera en face à face ce soir.

- Outch. Elle m'avait pourtant l'air sympa lorsque je lui ai parlé hier.

Elle ne rit pas cette fois-ci. Elle a dû comprendre que je n'étais pas au top de ma forme. Woods me faisait confiance et voilà que je la déçois encore. Je n'en loupe pas une. Qu'est-ce qui m'a pris de l'appeler en pleine soirée aussi ? Même en étant bourrée j'aurais dû savoir que ce n'était pas une chose à faire.

Camp JahaWhere stories live. Discover now