▪︎ SHENANIGANS - Tome 1 ▪︎ TERMINÉ

🎸| 16. Piégé

Après avoir allumé son joint, il amena ce dernier à sa bouche pour tirer dessus avant de ressortir le contenu dans un épais nuage blanc. Immédiatement, ses muscles se détendirent et il s'allongea sur un banc pour mieux savourer cette sensation qui lui était tant agréable.

Les yeux clos, il essayait d'oublier où il se trouvait, d'ignorer cette répugnante odeur de transpiration qui régnait dans cette pièce. Il essayait d'imaginer un endroit agréable où il pourrait se trouver, mais il n'en voyait aucun. Il était perdu. Il n'y avait nulle part où il se sentait véritablement chez lui.

Ici, se trouvait une blonde qui commençait à l'insupporter et à Jacksonville, des personnes avec qui il n'avait pas envie de taper la causette l'attendaient.

- Beau travail, Joe. Je ne te parle pas des casiers abîmés, mais de ton comportement. Tu comptes la récupérer comment désormais ?

Sans adresser un seul regard à Mitch, son ami leva son bras et lui montra son majeur. Il n'avait pas envie d'entendre cette énième morale suite à son attitude. Il prit une autre dose de cannabis en fixant avec un air absent le plafond tacheté.

Cette question que le bassiste avait soulevée révélait un problème causé par sa faute. Il avait tout fait foiré et il s'en rendait bien compte. Mais en ce moment, il n'était pas d'humeur à assumer sa connerie. Trop de choses en même temps s'étaient passé ce soir-là.

Mitch vint s'installer aux côtés de son ami qui n'émit aucune protestation.

- Joe, tu peux encore y renoncer. Tu sais ?

Le guitariste aux dreads secoua la tête de manière négative. Il espérait que la grande perche ait tort, mais ce n'était pas le cas. Il fallait trouver une autre alternative pour s'en sortir, mais il n'en voyait aucune.

- Je suis coincé, Mitch, souffla-t-il d'une voix étouffée après avoir recraché une fumée blanche qui s'évapora dans les airs.

Son désespoir l'avait amené dans un beau merdier dans lequel il était pris au piège. Ce qui rendait les choses difficiles était que ses sentiments qu'il avait tenté de refouler à maintes reprises s'étaient mêlées à ses affaires.

Et merde ! Pourquoi cet attachement pour cette blonde de fouineuse s'était manifesté alors qu'il avait été invisible depuis toujours ?

Mitch posa une main affective sur l'épaule de son ami et assura :

- Tu auras les idées plus claires lorsqu'on sera de retour chez nous.

Chez nous. Même si à Jacksonville où il possédait un studio miteux, il ne considérait pas cet endroit comme étant chez lui. Après avoir déserté la maison familiale pour loger quelque temps chez son meilleur ami, il avait compris qu'il ne se sentirait nulle part de chez lui.

Partout où il se rendait, il était de trop. Ceci l'avait poussé à opter pour la solitude, mais cette absence de présence était lourde parfois. Cela lui rappelait à quel point il était seul au monde.

- Aller, lève-toi, gros thon, lança Mitch sur un ton taquin.

- J'emmerde la grande perche, répliqua-t-il en écrasant son joint sur le banc avant de le laisser s'écraser au sol.

Ceci laissa une trace de brûlé qui ne fit ni chaud, ni froid au guitariste aux dreadlocks. Il n'était même plus certain de revenir dans cet endroit.

***

Le bruit des gouttes de pluie qui venaient s'écraser contre le rebord de la fenêtre était apaisant. C'était un jour grisonnant et triste, un temps pour rester enfermé chez soi.