XXVI

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Durant toute la soirée et même une partie de la nuit, Marie avait passé son temps à répéter les mêmes choses inlassablement. Le conseil que William présidait était composé de Pierce et de quelques membres importants des familles Oloway et Knight. Jeffrey et Carl parlaient au nom de leur Chef Tristan Knight, Oriane et Katia au nom de leur Chef Ariane Oloway, et Amélia et Raeger étaient les conseillers de William. Ils étaient tous réunis autour d’une grande table, au siège de l’entreprise des Pierce à San Francisco.
En tant qu’être humaine normale, on remettait sans cesse la parole de Marie en question et cela agaçait la jeune femme malgré les regards d’encouragements de Lucille lorsqu’elle devait se répéter à nouveau.
_Et pourquoi avez-vous aidé cette jeune fille ? Lui demanda Raeger, qui visiblement n’avait aucune confiance en elle. Si j’ai bien compris, vous l’avez aidé à s’enfuir du dit « C.A.T.P » sans même savoir pourquoi, vous l’avez caché elle et Mathias chez une amie dont la fiabilité est douteuse, et vous avez été jusqu’à quitter votre pays pour l’accompagner... Pardonnez-moi, mais il me semble que nous avons toutes les raisons de nous méfier.
_Ça suffit, Raeger ! S’emporta Lucille. Comme vous nous l’avez si bien énoncé, Marie a largement prouvé qu’elle est digne de confiance, alors cessez de la tourmenter !
Marie gratifia Lucille d’un regard reconnaissant et des chuchotements se firent entendre dans la salle.
_Bien que j’ai un profond respect pour vous, il  me semble que c’est votre mari qui préside ce conseil, fit Raeger d’un ton irrité.
_Et je suis d’accord avec ma femme, intervint William en prenant la main de Lucille. Cessez donc de tourmenter Marie, nous avons bien mieux à faire.
Vexé, Raeger ne répondit pas et se contenta de se tasser dans son siège en lançant un regard d’avertissement à Marie. Cette dernière ne détourna pas les yeux et attendit qu’il eut fini de la fixer.
_Bien, reprit William. Maintenant que nous avons mis au clair ce détail, nous pouvons nous concentrer sur la raison de notre présence à tous.
_Que voulez-vous que nous fassions ? Lança Oriane. C’est en France et de plus, nous avons déjà assez de problèmes ces temps-ci.
_Nous n’allons tout de même pas abandonner ces enfants ! S’indigna Carl.
_Je n’ai pas dis cela, répliqua Oriane, j’ai seulement suggéré que nous devrions peut-être nous en occuper une fois que les tensions avec les Cooper se seront calmés et que les Stone se seront enfin manifestés.
_Chantal est, ou était, une Cooper, fit remarquer Raeger.
Toute l’assemblée se tourna vers lui. William se redressa et le pria de continuer du regard.
_Peut-être que Tyler est mêlé de près ou de loin à ce complot, lâcha-t-il.
Amélia, la doyenne de ce conseil, toussota et prit la parole.
_Si cette théorie s’avère être exacte, cette affaire doit être soumise au conseil des Cinq.
_Le conseil des trois, plutôt, ironisa Jeffrey.
_C’est vrai qu’avec l’isolement de Tyler et la disparition de Katelyn, nous pouvons le renommer comme ça, l’appuya Katia.
_C’est Tyler qui est à l’origine de la fuite des Stone ! Cracha Raeger. Ses ambitions démesurées finiront par nous révéler au monde entier.
Marie releva un sourcil. Pendant le trajet, Lucille et William lui avaient brièvement expliqué la situation délicate dans laquelle ils étaient avec les Cooper. Ils lui avaient assuré que ça ne serait pas le sujet dont ils allaient parler, mais que les tensions récentes n’empêcheraient pas quelques dérivations.
_Tyler est le Chef des Cooper, contra Jeffrey. Il a autant sa place au conseil que William !
Furieux, Raeger se leva d’un bond en faisant basculer sa chaise.
_Raeger ! Intervint William. Jeffrey n’a pas tord, car malgré sa manière peu encline à la paix de diriger sa famille, Tyler reste le Chef des Cooper et à autant de droits que moi.
D’un geste rageur, le jeune Pierce ramassa sa chaise et s’assit.
_Un titre qui ne lui revient absolument pas, ne put-il s’empêcher d’ajouter.
_Raeger...
_Il a raison, intervint Amélia.
_Mais ce n’est ni lieu ni le moment pour en parler !
_Si Tyler est bien derrière l’enlèvement de votre fils et la séquestration de plusieurs adolescents, alors ça l’est.
De toutes les personnes assises dans cette pièce, Amélia était bien la seule à pouvoir tenir tête ainsi à son Chef. Raeger pouvait lui aussi se rebeller, mais Amélia détenait la sagesse d’une personne âgée et c’était à cause de cela que William l’écoutait tant.
Amélia soutint le regard dur de son Chef tandis que toutes les personnes présentes hochaient la tête, et même Lucille lança un regard rempli de sous-entendus à son mari.
Marie, quant à elle, restait en retrait car elle sentait qu’elle n’avait plus rien à voir avec la discussion.
_Ce n’est qu’une hypothèse, soupira William. Nous ne pouvons pas accuser impunément le Chef des Cooper ainsi. De plus, nous nous basons seulement sur la famille à laquelle appartenait leur geôlière ! Elle aurait très bien pu être une Knight, une Oloway ou une Pierce.
_Chéri... Fit Lucille. Il s’agit de notre fils. Je sais que Tyler était le frère de ton ami, mais nous nous devons d’envisager toutes les possibilités.
Elle jeta un coup d’œil à l’assemblée, hésitant à poursuivre. Tout le monde avait les yeux rivés sur elle.
_Tyler n’est pas Édouard, asséna-t-elle. Il est mauvais, il l’a toujours été, et son ascension au titre de Chef l’a transformé en véritable tyran.
Marie, qui écoutait d’une oreille attentive sa voisine, fut surprise de savoir que William avait été proche du frère du prétendu tyran. Si c’était réellement le cas, il devait aussi le connaître personnellement.
_Très bien, céda William dans un énième soupir.
_Ah, le pouvoir des femmes... Fit Jeffrey, moqueur.
William l’ignora et poursuivit.
_Pour porter une telle accusation, il faut que nous trouvions des preuves concrètes. J’enverrais un message aux Pierce de France pour qu’ils aillent à Quimper et mènent l’enquête.
_Je suis certain que Tristan acceptera de vous donner un coup de main, dit Carl.
_Nous en parlerons nous aussi à notre Chef, renchérit Katia. Ariane à beaucoup d’affection pour les Pierce.
_Que faisons-nous d’autres ? Demanda Raeger.
William se tourna vers lui.
_Rien, pour l’instant.
_Mais, Chef...
_Raeger, nous ne pouvons rien faire de plus.
Pour la seconde fois de la soirée, Raeger se leva furieusement et tapa la table de son poing.
_Nous savons tous que Tyler traque les Stone ! Comment pouvons-nous rester de marbre alors qu’il a littéralement lancé une chasse à l’homme ? Enfin, à la femme... Des conflits ont éclaté aux quatre coins du monde à cause de cela et ont engendré des disputes entre les familles qui font pour certaines de sérieux dégâts ! Auriez-vous aussi oublié qu’il a juré de tous nous dominer ?
Personne ne lui répondit tout de suite. Raeger fixa chacune des personnes présentes tour à tour, attendant que quelqu’un prenne la parole. William se taisait, car il savait que le jeune homme avait raison. Il attendit la réaction des porte-paroles de Tristan et d’Ariane.
_Ce ne sont que des rumeurs... Hésita Jeffrey. Nous ne savons pas ce qu’il se passe réellement et Katelyn a disparu sans donner d’explications.
_Elle a disparu le jour où Tyler a été nommé Chef, rappela Oriane. C’est la preuve qu’elle savait ce qu’il préparait.
_Ça fait un an que personne ne fait rien, intervint Amélia d’une voix lourde de sens. Nous avons abandonné les Stone à une traque sans fin, et sans justification, qui plus est. Je suggère à William d’organiser une rencontre avec Tristan et Ariane pour trouver une solution à ce problème.
_Si, il y a bien une justification, dit Katia.
Jeffrey leva les bras au ciel.
_Ne me dîtes pas que vous croyez à cette rumeur sans aucuns fondements !
_C’est plutôt la traque des Stone qui est sans fondements ! Répliqua Oriane d’un ton cinglant.
_Katelyn ne fait que se terrer quelque part, avez-vous la moindre preuve de ce que vous avancez ?
_Tyler a ordonné à tous les Cooper de se lancer à leur recherche !
Jeffrey se leva à son tour, et il fut suivit par Oriane et Katia. Ils se toisèrent du regard, puis Raeger s’en mêla aussi.
_Il faut être aveugle pour ne pas voir que Tyler essaye de réaliser son seul rêve irréalisable !
Carl fit signe à son coéquipier de se calmer, mais ce dernier l’ignora royalement et se tourna vers le Pierce.
_Et pourrais-tu éclairer de ton immense flamme ce fameux rêve ? Railla-t-il.
_William, fait quelque chose ! Chuchota Lucille.
_Il faut que je connaisse la position de chacun, répliqua son mari.
Lucille lança un regard apeuré à Marie et elle lui pressa le bras. Tout comme elle, elle avait peur que la situation ne dérape. La jeune femme regarda Lucille avec un air entendu, puis se tourna vers Raeger et attendit sa réponse.
_Il veut devenir un Five ! Lança-t-il finalement.
Marie vit le visage de Jeffrey se décomposer et celui de Carl blanchir. Visiblement, les deux Knight ne s’attendaient à cette réponse.
_Tout le monde le sait et personne ne fait rien depuis un an alors que c’est un crime, continua Raeger. Tyler doit être jugé et condamné pour ça.
_N’allons pas à l’extrême, s’interposa une fois de plus Amélia. Je suis d’avis que Tyler n’est pas net vis-à-vis des Stone, mais qu’il fasse cela pour devenir un Five est tout bonnement impossible. Le sortilège qui a été lancé il y a une centaine d’année ne peut être rompu que par Katelyn, et jamais elle n’acceptera cela.
_De plus, ajouta Jeffrey, Tyler n’a aucun sang Stone, alors même s’il réussissait à briser le sort il ne pourrait pas être un Five.
_Nous ne savons pas de quoi il est capable, et il possède les quatre autres éléments, rétorqua Raeger d’un ton sec. Il est bien plus puissant qu’on ne le pense.
Carl se leva à son tour.
_Je vous conseille d’être un peu plus respectueux lorsque vous vous adressez à nous, Pierce.
Raeger lança un regard à son Chef, qui l’incita clairement à se calmer. Il se contenta donc de fusiller Carl du regard, qui affichait un petit sourire satisfait.
_Nous ne sommes pas ici pour nous quereller, dit William. Rasseyez-vous, mes amis, et débattons plus pacifiquement.
Tous se rassirent et se jaugèrent du regard. Finalement, ce fut Oriane qui rompit le silence qui venait doucement s’insinuer entre eux.
_Vous avez raison, William. Où en étions-nous ?
_Au rêve irréalisable de Tyler, dit Raeger.
_Du prétendu rêve irréalisable de Tyler, corrigea Jeffrey.
Les garçons se levèrent à nouveau et recommencèrent à débattre sur ce sujet, mais certes plus calmement.
_Pourquoi Raeger à l’air aussi remonté contre Tyler ? Chuchota Marie à Lucille.
Lucille jeta un coup d’œil à son mari avant de répondre.
_Raeger a une petite amie, expliqua Lucille. Ils devaient se marier cette année, mais elle a disparu avec le reste de sa famille. C’est une Stone. Il n’a aucune nouvelle d’elle depuis le début de la traque et n’a aucune idée de l’endroit où elle se trouve.
_Le pauvre homme... Murmura Marie en regardant attentivement Raeger.
Maintenant qu’elle savait cela, elle voyait très  clairement un homme blessé. Les yeux d’ambre du jeune homme s’embrasaient un peu plus à chaque fois qu’il parlait.
_C’est aussi pour ça que William ne le reprend pas trop, continua Lucille. En temps normal, il l’aurait déjà sévèrement sanctionné pour son manque de diplomatie.
Marie acquiesça, prise d’une soudaine pitié. Elle jeta un coup d’œil à William qui regardait son conseiller d’un regard désapprobateur, mais qui gardait cependant le silence.
Amélia et Carl commencèrent à tenter de calmer leurs amis, car leur éclat de voix s’intensifiaient peu à peu. Oriane et Katia échangèrent un regard lassé et soupirèrent d’ennui.
Puisque son mari ne faisait rien, Lucille décida de s’imposer avant que leur discussion ne se transforme en joute verbale et qu’ils finissent par en arriver aux mains.
_Messieurs ! Dit-elle d’une voix forte tout en se levant. Veuillez cesser ce débat qui ne mènera à rien et vous rasseoir, je vous prie.
À l’étonnement de tous, Raeger fut le premier à obtempérer, et il fut suivi de près par Jeffrey. Ils ne se quittèrent pas du regard lorsqu’ils se rassirent, puis William prit la parole.
_Bien, maintenant que ce différend est réglé, nous pouvons conclure. Comme je l’ai dit plus tôt, nous mènerons donc une enquête en France avant d’entreprendre quoi que ce soit d’autre. Katia, Oriane, Carl et Jeffrey, j’aimerais que vous fassiez savoir à Ariane et Tristan que je souhaite m’entretenir avec eux sur Tyler, mais veillez à ne pas ébruiter la raison de ma demande et précisez que notre rencontre doit se faire secrètement. Si nos soupçons envers Tyler s’avèrent être fondés, il ne doit se douter de rien. Ai-je votre soutien ?
D’un même mouvement, les Oloway et les Knight hochèrent la tête. Amélia et Raeger redressèrent le menton, dans l’attente d’un ordre de leur Chef qui ne tarda pas à arriver.
_Raeger, j’aimerais que tu te rendes en France pour superviser les recherches. Je sais que la situation te touche particulièrement, alors je suis persuadé que tu feras tout pour mener à bien cette mission et démêler le vrai du faux.
Il se tourna ensuite vers Amélia, qui avait froncé les sourcils pendant l’annonce du départ de Raeger.
_Amélia, j’aimerais que tu partes à la recherche de Katelyn. Dans le cas où notre théorie sur Tyler est exacte, nous devons retrouver les Stone avant lui.
Raeger écarquilla les yeux. Il était évident qu’il voulait se mettre lui-même à la recherche des Stone, et il comprit que la mission que lui avait donné William n’était qu’un subterfuge.
Amélia acquiesça d’un signe de tête et le jeune homme contesta :
_Chef, pourquoi...
_Je sais ce que ça représente pour toi, Raeger, le coupa William, mais j’ai bien peur que ça ne te concerne trop personnellement pour que je puisse te confier cette tâche.
Devant l’air dépité de son conseiller, William hésita. Le coup de coude pas très discret de sa femme finit par le convaincre, et il ajouta :
_Cependant, tu pourras rejoindre Amélia lorsque ta mission sera accomplie. Ça te va ?
Le vigoureux hochement de tête de Raeger satisfit le Chef des Pierce et Lucille, qui regarda le jeune homme d’un œil bienveillant. Ce dernier la remercia du regard avant de répondre à son Chef.
_Merci, William.
Marie haussa un sourcil. Elle comprit qu’en réalité les deux hommes devaient être proches.
_Amélia, reprit William, mon fils Lucas t’aidera à retrouver les Stone. Cette aide ne sera pas de trop. Je te remet aussi l’autorité nécessaire pour aller quérir l’aide de n’importe quel Pierce.
Lucille hoqueta, mais ne dit rien. Elle parlerait de la potentielle participation de leur fils en privé.
_Vous devriez faire venir Mathias et Alison à votre entrevue avec nos Chefs, dit Jeffrey.
Cette fois, Lucille se tourna vers son mari après avoir lancer un regard de désapprobation à Jeffrey.
_C’était mon intention, en effet, affirma celui-ci sous le regard courroucé de sa femme. Le témoignage de l’année de séquestration de mon fils est primordial, et l’assistance d’Alison aidera peut-être.
Tout comme Lucille, Marie désapprouvait la décision de William, mais les deux femmes ne pouvaient rien faire et ne pouvaient pas non plus nier l’importance de leur participation.
_Cette séance est donc terminée, acheva William. Merci à tous d’être venu.
Il se leva et le reste de l’assemblée fit de même. Marie resta à l’écart lors des adieux, de peur de se faire rejeter par Raeger. Oriane et Katia vinrent lui dire au revoir, mais elle fut ignorée par les Knight. Amélia lui serra la main aussi en lui adressant un petit sourire compatissant, suivit d’un mouvement de tête vers Raeger. Une fois que tous furent sortis de la pièce, William se laissa choir sur son fauteuil et Lucille se rua vers lui.
_Mais qu’est-ce qu’il t’a pris de mêler notre fils à ça ? Rugit-elle. En perdre un pendant plus d’un an ne t’a pas suffit ?
_Ils ne resteront pas des enfants éternellement, répliqua William, piqué.
En colère, Lucille ne répondit pas. Elle se tourna plutôt vers Marie, qui s’était elle aussi rassise.
_Vous vous en êtes très bien sortie, la félicita-t-elle. Rester calme face à Raeger est admirable.
_Ne lui en voulez pas trop, ajouta William. Depuis la disparition de sa fiancée, il n’est plus lui-même et ne fais confiance à personne sauf à moi.
_Je comprends, les rassura Marie avant de bailler. Je suis épuisée, il est temps de rentrer, non ?
À vrai dire, Marie était impatiente de revoir Alison et de s’assurer que les deux frères ne lui avaient pas causé d’ennuis.
William eut un petit sourire.
_À l’heure qu’il est, mes fils doivent encore faire la fête. Nous rentrerons demain, en fin de matinée, histoire de leur laisser le temps de faire le ménage.
Lucille, qui apparemment n’était pas au courant de ce détail, se laissa tomber sur un fauteuil tout en fusillant William du regard.
_Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Ragea-t-elle. Et comment sais-tu cela ?
_J’ai entendu Lucas inviter une bonne centaine de personnes au téléphone, rit William. Je me suis dis que c’était en l’honneur de son frère et que je ne pouvais pas lui refuser ça. J’espère seulement qu’il n’y aura pas de drogue.
Sa dernière phrase eut pour effet de scandaliser Lucille et Marie, qui échangèrent un regard paniqué, l’une pensant à ses fils et l’autre pensant à Alison. Le regard moqueur de son mari fit lever les yeux de Lucille au ciel et Marie comprit qu’il s’était moqué d’elles. Exactement comme le faisait Mathias.
_J’ai réservé deux chambres d’hôtel, annonça William en se relevant. Marie, je vous ai réservé la suite présidentielle.
Croyant à une deuxième plaisanterie, la jeune femme ne fit qu’éclater de rire.
_Ma chère, je crains que mon mari ne dise la vérité, fit Lucille en riant à son tour.
Sa réplique eut pour l’effet de couper le souffle à la jeune femme. Après avoir fini de rassurer Marie qu’ils lui offraient avec bonheur cette chambre, ils se levèrent et s’en allèrent rejoindre leur hôtel.

Five 💫Where stories live. Discover now