Bad Love - TERMINÉE (en réécriture)

Chapitre 24

Je me suis réveillée dans un lit vide. Je n'ai pas eu besoin d'ouvrir les yeux pour savoir que Keith n'était pas à mes côtés. Je me lève, à la recherche de Keith, ou de quelque chose qui pourrait m'indiquer l'heure. Il faut dire que j'ai légèrement oublié où j'avais posé mon téléphone, puisque mon esprit était un peu.. ailleurs.

J'enfile rapidement des sous vêtements et un t-shirt qui appartient à Keith, puisque ma valise n'est pas ici, et je tatônne la pièce, en espérant trouver mon bonheur.

Je mets enfin la main sur ce qui me semble être le téléphone de Keith, qui indique qu'il est 3 heures du matin. Où Keith peut-il se trouver à cette heure-ci? Il n'y a pas un seul bruit, la lumière de la salle de bain est éteinte. Je décide d'allumer le lustre de la chambre, pour voir s'il ne m'aurait pas laissé un mot pour me dire où il est. Mais il n'y a rien.

Puis en regardant plus attentivement, je remarque que ses vêtements de la veille ne sont plus là. Ils ne sont pas non plus dans sa valise ou dans la salle de bain. Il n'a pas pu aller bien loin sans son téléphone. J'enfile un jogging que j'ai trouvé dans ses affaires et je descends dans le hall de l'hôtel. Il n'y a personne, mis à part une réceptionniste à moitié endormie sur le comptoir.

L'hôtel est plutôt luxueux, donc il dispose de différents services tels que des boutiques, un spa, un bar.. Si ça se trouve, il n'est même pas dans l'hôtel, et je suis en train de le chercher pour rien.

Je décide de demander à la réceptionniste. Peut-être qu'elle l'a vu, car Keith ne passe pas souvent inaperçu.

- Mademoiselle? je demande.

Elle sursaute, surprise. Elle cligne des yeux, et me regarde avec un air désolé.

- Oh, bonsoir. Désolée, je..

- Vous dormiez. J'aurais fait pareil à votre place, pas la peine de vous excuser.

Elle me fait un petit sourire timide.

- Vous désirez quelque chose?

- Oui.. En fait, je recherche quelqu'un. Un un homme aux cheveux bruns, les yeux bleus.. Vous ne l'auriez pas vu, par hasard?

Elle réfléchit quelques secondes.

- J'ai bien vu quelqu'un qui ressemble à celui que vous m'avez décrit. Il est allé au bar.

- Super, merci.

Qu'est-ce qu'il fait dans un bar? Sérieusement?

Je me dirige en pressant le pas jusqu'au bar. C'est une salle gigantesque, avec des fauteuils en cuir de toutes les couleurs, et des lumières tamisées qui donnent une ambiance chaleureuse à l'endroit. Il y a seulement quelques personnes, que des hommes. L'un d'entre eux est carrément en train de dormir sur une table. Je repère tout de suite Keith, attablé au comptoir avec un verre dans la main.

Je m'approche prudemment de lui, et je pose ma main sur son épaule. Il ne réagit même pas. Il sent le whisky à plein nez, je me demande combien de verres il a ingurgités.

- Keith? je demande.

Il me regarde enfin. Ses yeux sont rouges, il fait vraiment peur à voir.

- Tiens, te voila, dit-il d'une voix pâteuse. Fallait j'te dis un truc.

Super, il n'est même plus capable de parler normalement.

Je m'assois sur un tabouret, patiente. Il m'énerve, je ne sais vraiment pas ce qui lui a pris d'aller boire, mais ça ne sert à rien de lui crier dessus.

- Je t'écoute, Keith.

Il prend une gorgée de whisky et commence à parler.

- Moi pas fait pour.. toi. Aurais pas dû coucher avec toi, erreur.

Il est bourré, me dis-je. Je ne dois pas écouter ce qu'il dit.

- .. toi, t'es une fille cool. Tu devrais.. partir. Moi rester seul.

Je ne dis pas un mot. Je sais qu'il est alcoolisé, je sais que je ne devrais pas croire à ce qu'il dit, et pourtant, ça me fait très mal. Je me lève, mais je ne vais pas dans la chambre que je partageais avec lui. Puisqu'il veut rester seul, alors qu'il le reste. Je n'ai pas besoin de perdre de temps avec lui.

Une fois que je suis allongée, seule, dans un lit froid, je ne peux pas retenir mes larmes. Est-ce qu'il regrette d'avoir couché avec moi? Je ne comprends pas son comportement, on était plus proches que jamais, et il lui suffit de quelques verres d'alcool pour rompre. Je n'ai même pas eu le courage de dire quoi que ce soit.

Je m'endors, fatiguée à force d'avoir pleuré. Je pensais que ce séjour nous rapprocherait, et au final, je me retrouve seule.