Bad Love - TERMINÉE (en réécriture)

Chapitre 2

Quand je me lève le samedi matin, Jaden et Silla sont déjà levés. Jaden est graphiste, et il a créé sa propre boîte depuis déjà quelques mois. C'est difficile de trouver des clients, mais il s'accroche et je sais qu'il finira par se faire connaître.

- Salut vous deux, dis-je pleine d'entrain. Vous avez prévu de faire quelque chose aujourd'hui?

Jaden relève la tête de son café, qu'il fixe depuis que je suis arrivée dans la cuisine. Il a sûrement pris une cuite hier, c'est un éternel fêtard.

- Crie pas aussi fort, râle-t-il. J'ai l'impression que ma tête va exploser.

- C'est bien fait pour toi. Tu n'as qu'à pas passer autant de temps en soirée.

Il me tire la langue et retourne à la contemplation de son café.

- Et toi, Silla?

- Je vais aller faire un tour en ville pour trouver de nouveaux tissus. J'ai une idée gé-niale !

C'est sûrement la énième fois que je l'entends dire ça. Il faut dire que Silla a un style assez.. bizarre. J'ai bien essayé de lui dire de faire des créations un peu plus simples, elle ne m'écoute pas.

Je me saisis d'une tasse et je me sers un bon café.

- J'ai appris qu'on aurait un nouveau voisin, me dit Silla. Il paraît qu'il est canon.

Elle affiche un énorme sourire. Silla couche avec tout ce qui bouge. Je ne la juge pas, mais j'aimerais vraiment qu'elle se pose, parce qu'elle a déjà 26 ans.. et qu'elle est particulièrement bruyante au lit.

- Silla.. Si ça se trouve, c'est un vieux pépé de 65 ans. Ou une femme.

- Arrête de toujours dire des trucs pessimistes. C'est peut-être le prince charmant, tu tomberas amoureuse de lui, vous allez vous marier et vous allez nous faire des dizaines d'enfants.

Je lui balance une serviette à la figure. Elle me répète tout le temps que je devrais sortir plus souvent et faire des rencontres, mais elle devrait d'abord apprendre à gérer ses relations avant de s'attaquer aux miennes.

Je suis très heureuse toute seule. À vrai dire, ma vie sentimentale se résume à quelques amourettes d'adolescence, et je n'ai pas envie d'en changer. Je préfère de loin consacrer tout mon temps à mon boulot.

J'ai bien essayé de construire quelque chose, mais les hommes ne cherchent pas à me connaître. J'ai une bonne paire de seins et des jambes de mannequin, et c'est tout ce qui les intéresse.

- Tu sais ce que je pense du Prince Charmant, Silla.

- Je sais. N'empêche que si tu tombes vraiment amoureuse du voisin, tu me remercieras jusqu'à la fin de ta vie.

Je lève les yeux au ciel et je vais dans la salle de bain pour prendre une douche rapide, puis j'enfile une chemise à carreaux, un jean et des converses.

- Tu vas où? me demande Jaden.

- Chez mes parents.

- Je peux venir?

Il me regard avec un air d'enfant. Jaden a perdu ses parents il a y de nombreuses années, et il a toujours considéré mes parents comme les siens.

- Tu n'as pas besoin de me demander la permission. Mes parents t'aiment presque autant que moi.

Il fonce dans sa chambre en souriant et revient deux minutes plus tard vêtu d'un jean et d'un vieux pull que même mon arrière grand-père n'aurait pas osé porter.

- Quoi? dit-il en voyant que mon regard se porte sur son pull. Tu l'aimes pas?

- Il est horrible.

- Moi je le trouve trop cool.

Je hausse les épaules et je m'empare des mes clés de voiture, puis nous descendons au parking souterrain.

Le trajet dure une vingtaine de minutes, mes parents habitent dans une petite maison en périphérie de la ville, car le dynamisme du centre-ville commence à les fatiguer.

Mes parents, Kate et Ben, nous ont accueillis à bras ouverts, malgré le fait que je ne l'ai pas prévenue de mon arrivée.

J'ai une relation plus que fusionnelle avec mon père. J'ai absolument tout partagé avec lui, et encore aujourd'hui, c'est à lui que je parle en premier.

On a fini par déjeuner avec eux, mais Jaden doit repartir car il a un rendez-vous avec un potentiel client.

Je le dépose et je retourne enfin chez moi. Je remarque que la porte d'à côté est encombrée par des cartons. Puis soudain, elle s'ouvre et un homme sort de l'appartement.

C'est un grand brun au teint hâlé, et son maillot laisse apparaître des muscles saillants. Mais ce qui m'a frappé, c'est son regard. Ses yeux d'un bleu profond me paralysent sur place. Je me sens incapable de faire le moindre mouvement tant que son regard reste posé sur moi.

Quand enfin il se décide à tourner la tête pour s'emparer d'un carton, je me ressaisis.

- Salut, t'es le nouv..

- Ferme là, j'ai pas envie de te parler.

Il claque la porte. Super, je suis tombée sur un voisin super canon, comme l'avait dit Silla, mais il est d'une impolitesse..

Je sens que nos relations de voisinage vont être électriques..