Chapitre 16 - Andrew

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— Vous le savez aussi bien que moi, réponds-je avec une pointe d'insolence. Une femme a été violemment agressée. Ça a fait la une des journaux locaux.

— Les informations liées à cette affaire sont confidentielles. Vous comprendrez que nous ne puissions pas répondre à votre question, annonce celle dont les cheveux roux sont noués en un chignon fait à la va-vite.

J'acquiesce. Je n'attendais pas une autre réponse de sa part.

— Sauriez-vous être plus précis sur le modèle de la voiture que vous avez croisée sur ce chemin ?

— Comme je vous l'ai dit, elle était noire, sa carrosserie m'a paru usée. Je pencherai pour une vieille Ford, mais je n'en suis pas sûr. Je crois que du scotch masqué le logo et certains numéros de la plaque arrière.

— Vous confirmez les chiffres et lettres que vous avez vus ? Un. Chiffre caché. Lettre D. Un. Chiffre caché. Huit. Chiffre caché. Neuf.

— Oui, c'est ce que je pense avoir lu.

Les inspecteurs hochent la tête sans rien laisser paraître de leurs avis ou de leurs sentiments.

— Merci, Monsieur Thompson pour votre appel à la police et d'avoir répondu à nos questions. Nous reviendrons vers vous si besoin, annonce l'inspectrice Evans. L'affaire étant confidentielle, nous vous demandons de ne rien ébruiter dans la presse.

J'approuve d'un signe de tête.

— Bonne fin de journée, ajoute l'inspecteur Brown tandis que je regagne mon véhicule sur lequel j'ai accepté que des prélèvements de terre soient réalisés. Et allez l'Irlande !

— Tu crois que c'est le moment ? soupire sa collègue en disparaissant sur le sentier éclairé par les lampes de la scientifique.

La nuit est tombée.

Dois-je rentrer chez moi et tenter d'oublier cette fin de journée ou rendre visite à Juliette et lui offrir le bouquet qui attend sagement sur ma banquette ? Et si je la vois, dois-je lui dire ce qui est arrivé ou pas ? L'indécision me gagne.


           La route est barrée dans le sens menant à Cork, je prends la direction de Blarney qui n'est plus qu'à cinq minutes en voiture. Alors que je longe les maisons de la rue des Campbell, je m'arrête à un passage piéton afin de laisser traverser un groupe d'individus. Je reconnais le père de Juliette et lui aussi me reconnaît. Il m'invite à me garer ce que je fais.

— Andrew ! Quelle bonne surprise ! s'exclame-t-il en essuyant la sueur sur son front.

— Bonjour, Monsieur Campbell. Vous courrez ?

— Oui pour ne pas rouiller. Je ne suis plus tout jeune alors je m'entretiens ! plaisante-t-il. Encore merci pour le ballon dédicacé.

— Je vous en prie, réponds-je en donnant le change.

— J'ai beaucoup apprécié notre échange quand je suis venu rechercher ma fille et ma mère à la soirée que vous donniez à l'occasion des fiançailles de votre soeur. Vous ne m'avez pas dévoilé la stratégie offensive qui sera mise en place durant le tournoi des Six Nations... mais c'est de bonne guerre !

— C'est surtout confidentiel, souligné-je amicalement.

— Je me doute ! Je me doute, mon garçon ! Vous rendez visite à ma Juliette ?

Le possessif ne m'échappe pas.

— Je souhaitais prendre de ses nouvelles de vive voix, expliqué-je en sortant le bouquet de mon véhicule.

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