Chapitre 8 - Andrew

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— Non, merci. Vraiment ? s'étonne-t-il en jetant un coup d'œil en direction de Scarlett qui me mange du regard.

— Elle est pas mal. Blonde, de grands yeux bleus. Sportive comme toi. Elle bosse dur pour monter les échelons dans son cabinet d'avocats. Elle est plutôt drôle...

Je me tourne pour éviter que la principale concernée ne lise sur mes lèvres. Puis je pose ma main sur l'épaule de Declan.

— Je t'arrête tout de suite. Tu n'as qu'à l'épouser si elle a tant de qualités à tes yeux.

Il soupire en secouant la tête.

— Je dis ça pour toi, mon pote. Faut penser à te remettre en selle. Ça fait quoi ? Un an que tu es célibataire. Tu ne te sens pas seul ?

Et c'est reparti pour un tour.

— Scarlett est un petit canon, c'est vrai. Mais ce que tu ne dis pas c'est qu'elle est opportuniste, fourbe, versatile... qu'elle déteste perdre. Que c'est une fille à papa qui monte les échelons dans le cabinet d'avocats de son oncle... Qu'elle est plus intéressée par la notoriété de mon nom que par ma personne... Qu'elle est prête à tout pour être numéro un, même à mettre de la crème d'épilatoire dans le shampooing de sa rivale... Et que lorsqu'elle n'a pas de monnaie, elle en pique aux pauvres mendiants, que...

Il y a tant à dire son sujet !

— OK. OK. J'ai compris, grimace Declan. On a tous des défauts...

— Des défauts comme les siens, je vais m'en passer, répliqué-je en lui tapant dans le dos amicalement avant de me diriger vers Colm qui goutte aux amuse-gueules.

— Bonjour Colm ! m'exclamé-je en serrant la main qu'il a maladroitement essuyé sur son pantalon. Comment allez-vous ?

— Parfaitement bien ! assure-t-il les yeux remplis d'étoiles. Encore un grand merci pour l'invitation.

— C'est un plaisir de vous avoir à mes côtés après tout le travail que vous avez fourni.

— Juliette a offert à son père le ballon de rugby que vous lui avez dédicacé ! Il était aux anges !

— À la bonne heure ! D'ailleurs, dis-je l'air de rien. Où est Juliette afin que je puisse la saluer et la remercier pour tout le travail abattu ?

— Je crains qu'elle ne reste à la maison, ce soir, intervient Mary en nous rejoignant un verre de champagne à la main. Elle ne se sentait pas très bien, se désole-t-elle en affichant un sourire contrit.

Mary Campbell, une septuagénaire qui ne fait pas son âge malgré de longs cheveux poivre et sel et les quelques rides qui donnent à son visage beaucoup de caractère et de sagesse. Je l'ai vu bosser d'arrache-pied et réaliser des compositions florales magnifiques. Je comprends mieux d'où Juliette tient son talent.

— Est-ce qu'il y a quelque chose que je pourrais faire pour Juliette ? l'interrogé-je soucieux.

— Elle a juste besoin de souffler un peu. Au calme.

Je cache la déception que me procure cette nouvelle. En croisant Juliette, hier soir sur un parking, j'ai bien compris qu'elle n'était pas en forme. En la voyant déambuler ce matin dans la maison, je pensais que ça allait mieux. Que sa peine s'était estompée. Ce n'était pas le cas. À présent, je regrette de ne pas avoir écourté ma séance avec le kiné pour aller discuter un peu avec la jeune femme. Je me revois la prendre spontanément dans mes bras pour la réconforter. Immédiatement, son parfum fruité me revient en tête et l'espace d'une poignée de secondes, je me perds dans d'agréables chimères.

Savage loveWhere stories live. Discover now