In your eyes

OS81: Le souhait d'Astrid

Cette nouvelle histoire se déroule peu de temps après Dragons 3

L'ennuie. Un ennui mortel même. Voilà ce qui emplissait l'âme et le corps de la jeune Astrid Haddock. Avachie dans l'un des fauteuils de la salle à vivre de sa nouvelle maison, elle pesait là sans rien faire, étrangement démoralisée. Elle regarda avec lassitude les haches accrochées au mur en face d'elle mais aucune envie ne lui vient. Pour la première fois de sa vie, elle ne voulait pas se battre ou du moins, elle ne le voulait plus.

Le départ des dragons, l'adieu à Tempête, sa meilleure amie, la construction de Nouveau, son récent mariage avec Harold et sa nouvelle vie avaient changé quelque chose en elle. Désormais, elle ne souhaitait plus être la plus impitoyable guerrière de l'île. Elle avait passé vingt et une années à s'entraîner, à se battre et à se montrer violente et elle ne voulait plus de cela. Maintenant que sa coéquipière était partie avec les autres dragons, elle n'avait plus la motivation de s'épuiser en s'entraînant ou de patrouiller. De toute manière, aucune menace ne venait plus déranger la paisibilité de Beurk et de ses habitants. Plus de chasseurs de dragons, plus de trappeurs, plus d'ennemis et donc, plus de problèmes. Ho, bien sûr, une équipe de surveillance sur-entrainée avait été mise en place pour protéger l'île en cas de danger mais Astrid ne désirait pas se joindre à celle-ci.

Non, décidément, se battre ne l'attirait plus, elle qui avait passé sa vie à cette activité d'une violence inouïe voulait maintenant l'abandonner définitivement pour se concentrer sur une nouvelle vie, plus calme et sereine.

Quittant enfin le siège dans lequel elle s'était installée, la jeune femme se dirigea jusqu'à l'escalier qui menait à la chambre qu'elle partageait avec son époux depuis maintenant près de trois mois. En silence, elle monta les marches une à une avant de se rendre dans la large pièce pour s'y enfermer. D'un pas lent, elle se s'avança jusqu'à la coiffeuse qu'Harold avait fait faire exprès pour elle, peu de temps avant leur mariage. Avec le plus de grâce possible, elle prit place face à la glace pour la première fois de sa vie. Jamais elle n'avait osé s'installer à sa coiffeuse, ayant peur de paraître trop féminine et fragile. Pourtant voilà qu'elle s'y sentait maintenant parfaitement à sa place.

Incertaine, elle prit la brosse à cheveux qui trainait sur le meuble et commença à démêler ses longues mèches blondes avec lenteur. Avec curiosité, elle s'empara ensuite d'un flacon de parfum qui avait été soigneusement déposé sur la console. Elle l'ouvrit lentement et huma la senteur. Jamais de sa vie elle ne s'était parfumée, encore une fois, se sentant trop masculine pour cela. Finalement, après un moment d'hésitation, elle versa un peu du parfum délicat sur ses mains avant de venir l'étaler dans ses cheveux. L'odeur qui se dégagea alors de ses mèches blondes lui plu infiniment et elle songea avec satisfaction que ce n'était pas si mal de sentir "la femme".

Après s'être mis encore un peu de parfum dans le cou et sur les poignets, la jeune femme tressa soigneusement ses cheveux en venant même y ajouter quelques perles, essayant de nouvelles choses. Le résultat la contenta et elle s'empressa donc de chercher une belle tenue pour aller avec cela.

"Nom de Thor ! Il n'y a quasiment que des tenues de guerrières là dedans." songea-t-elle amèrement en regardant sa garde-robe.

Connaissant ses goûts typiquement viking, Harold avait fait faire principalement à sa femme des tenues pour le combat, n'ayant jamais imaginé qu'elle puisse vouloir mettre autre chose. Pourtant voilà que la jeune femme retournait l'armoire, cherchant désespérément une robe. Astrid poussa un petit cri de victoire en mettant enfin la main sur des jupons blancs et un corset parsemés de perles.

-Cela devrait faire l'affaire ! s'écria-t-elle joyeusement avant de commencer à enfiler les vêtements.

Elle eut toutes les peines du monde à serrer convenablement son corset mais quand cela fut fait, elle trouva le résultat magnifique. Ravie, elle tourna sur elle-même et regarda avec satisfaction ses jupons voleter au-dessus du sol.