OS56: Comme un trou

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Les événements de cette petite histoire se déroulent quelques semaines après Dragons 3

Des huttes en bois à moitié construites, des tentes plantées à la va-vite dans la terre humide, des vikings se mouvant avec lenteur en affichant des mines déprimées et pas un seul dragon volant dans le ciel gris qui semblait refléter l'humeur des anciens Beurkiens échoués loin de leur île natal. Marchant au milieu de tout cela, Harold essayait d'afficher un large sourire parfaitement faux pour tenter de remotiver ses troupes plus mortes que vives.

-Bonjour Backet !

-Quelle belle journée !

-Tu as une mine radieuse Gundrun !

-Salut Mastok !

Mais seuls des hochements de tête vagues et des "mouais" déprimés répondaient à la fausse bonne humeur du brun qui laissa un long soupir lui échapper. Au loin, il regarda deux enfants assis sous un arbre en train de se morfondre, leurs peluches en forme de dragon dans les mains. Avec dépit, il hocha de la tête avant de songer que la situation n'était décidément plus possible.

Cela faisait des semaines que ça durait et même si les Beurkiens avaient semblé prendre le départ des dragons avec légèreté, cela n'avait duré que quelques jours et désormais, tout était à l'arrêt, mort et ce, depuis plus de six semaines. Contrairement à ce que s'était imaginé Harold en décidant de construire une nouvelle île ici, les travaux n'avancaient pas le moins du monde et aucune hutte n'était réellement construite tant les vikings se sentaient triste et incapable de quoi que se soit sans leurs dragons. Tous vivaient donc dans les tentes peu solides qui prenaient l'eau et tangaient sous le vent, ce qui les rendait encore plus maussades, si possible.

"Nom de Thor... C'est vraiment déprimant." s'écria intérieurement Harold en regardant les jumeaux Kognedur et Kranedur qui semblaient au bord du suicide, assis mollement devant leur tente, la tête basse.

Le brun passa ensuite devant Varek qui pleurer à chaude larme contre la selle de Bouledogue qu'il tenait précieusement dans ses bras. Il n'eut pas le courage d'aller le réconforter et poursuivit donc sa route en faisant de son mieux pour ignorer les larmes, les visages déconfits, les gémissements de peine et les longs soupirs de son peuple à l'agonie.

"J'aurais bien besoin de toi là papa." songea Harold tandis que son cœur se noircissait encore plus à l'intérieur de sa poitrine.

De tout Beurk, il était celui qui souffrait le plus même si il n'en laissait jamais rien paraître. Il avait perdu son père, puis son meilleur ami et maintenant il était à la tête d'une île de dépressifs ingérables. Il était épuisé et en avait marre de faire mine d'aller bien, pourtant il n'en avait pas le choix, il le savait. S'il n'essayait pas de remonter le moral de ses guerriers, qui le ferait pour lui ? Mais là, il en avait réellement marre et avait besoin de soutient. Mais vers qui aller ? Krokmou avait été la principale personne à lui remonter le moral mais il n'était plus là. Harold avait bien sa mère mais il l'avait croisé et elle aussi s'était juste contentait de lui sourire tristement en s'enfermant dans sa propre peine.

"Où est Astrid ?"

Ce fut la seule question évidente et à peu près censée qui traversa l'esprit embrouillé du jeune homme. Si il ne l'a trouvait pas, il n'était pas sur de pouvoir rester en vie encore longtemps. Là, il avait besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer et il savait d'avance qu'Astrid aurait cette épaule dont il avait tant besoin.

Lorsque le brun passa devant Eret fils d'Eret qui était adossé contre un arbre, il se souvint qu'il avait été s'entraîner plus tôt dans la journée avec la Hofferson.

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