OS57 : Sanglant mystère

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Cette petite histoire se déroule environ trois mois après le mariage d'Astrid et Harold (Dragons 3)

Installé dans son fauteuil dans la salle à vivre de sa belle hutte, le jeune chef de Nouveau Beurk lisait tranquillement, profitant de la chaleur qui se dégageait de la cheminée allumée lorsque la voix inquiète de sa femme l'interpella.

-Harold ?

Lâchant son livre des yeux, il leva le regard vers elle et constata qu'elle était aussi blanche qu'un linge, l'air mal en point et nerveuse.

-Tout va bien ?

Elle sembla vouloir éclaté en sanglots face à sa question et il comprit aussitôt. Cela faisait déjà la troisième fois que ça leur arrivait depuis le depuis de leur mariage, quatre mois plus tôt, et Harold ne savait que faire dans cette situation.

-Tu as tes règles ? lui demanda-t-il pour confirmer son hypothèse.

Honteuse, elle approuva vivement en mordant l'intérieur de sa joue.

-Je te l'ai déjà dit Astrid, ce n'est pas un drame. Tu vas juste dormir dans la chambre d'ami et puis voilà. lui souffla gentiment Harold, comprenant parfaitement ce qu'elle ressentait et tentant de la rassurer.

Les traditions voulaient depuis toujours que les femmes menstruées soient impures et qu'une fois mariée, leurs époux ne devaient pas les toucher, de peur d'être contaminé. Alors, quand Astrid avait ses règles, elle gardait ses distances avec Harold et ne dormait pas avec lui, de peur de le souiller. Pour sa part, il trouvait cela plutôt absurde mais la laissait faire, sachant à quel point ses menstruations la mettait à fleur de peau et à quel point elle en avait honte. Et puis, lui aussi avait reçu ces enseignements comme quoi il ne fallait pas toucher les femmes "impures" après tout.

-Tu as ce qu'il te faut ?

Sa question sembla déboussoler la blonde qui approuva finalement d'un signe de tête malgré le sang qu'elle sentait couler entre ses jambes. Elle ne voulait pas que son mari sache qu'elle n'avait absolument rien pour se protéger. Avant son mariage, c'était sa mère, Brenda, qui se chargeait d'aller lui chercher de quoi se protéger quand ses règles arrivaient mais maintenant qu'elle était mariée, Astrid avait trop honte de se rendre elle même à la laverie où les femmes de Beurk se procuraient les linges permettant de retenir leur sang mensturel.

-Astrid tout va bien ? Tu es vraiment pâle ?

-Oui, oui.

À sa voix tremblante, Harold comprit que cette histoire de menstruations et de femmes impures commençait vraiment à prendre trop de place dans sa tête et il s'en inquiétait de plus en plus. Tout les mois, durant les cinq jours que duraient ses règles, elle lui interdissait de l'approcher, restait seule enfermée dans la chambre d'ami et mangeait à peine et il ne trouvait plus cela vivable. Alors, il quitta son siège pour aller à la rencontre de sa femme mais elle se recula brusquement, craignant qu'il la touche.

-Astrid...

Sachant qu'il allait encore lui reprocher sa superstition, elle le coupa, l'empêchant d'aller plus loin :

-Je vais aller préparer ma chambre ! Je te dis à demain !

Et elle fila sans demander son reste, laissant son mari consterné seul dans la pièce. Elle s'empressa de se rendre dans la seconde chambre de la hutte et s'y enferma avant d'inspirer un grand coup pour calmer les battements rapides de son coeur et les crampes qui lui tordait douloureusement l'estomac. Dans un long gémissement, elle se laissa tomber dans le lit dans la pièce mais se redressa aussitôt, craignant de tâcher les draps propres.

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