Chapitre 132: Le passé de Senpai

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*Plus tard*

Je l'ai déjà dis plusieurs fois mais... on est vraiment très mal. De nos deux derniers concurrents, il a fallut que ce soit contre les deux meilleurs de l'établissement. (baillement) Je crois que je suis vraiment fatigués, et pourtant je n'ai cuisiné qu'une heure et demie, mais j'ai l'impression d'avoir passé tout une nuit à travailler.

Erina : Tu es fatiguée ?

Moi : Un peu... (baillement) Désolé je vais aller me rafraichir un peu

Je suis sortie vite fait de l'arène, puis je suis allé chercher de l'eau bien glacé au distributeur automatique, j'avais un peu soif. Juste après je suis allé au toilette me rafraichir le visage, puis je suis retournée dans l'arène.

A mon retour, je n'arrivais pas à en croire mes yeux. Je suis toujours réveillé, pas vrai ?, Erina m'a pincée la joue, j'ai eu mal donc ce n'est pas du tout une blague. En faite, ce match oppose Isshiki-senpai à Tsukasa-senpai, déjà je les aime tous les deux mais mon préféré reste Isshiki-senpai.

Mais là, je ne m'attendais pas à ça de sa part. Maintenant que j'y pense... le thème de leur affrontement c'est « le lièvre », c'est un lapin, non ?, il n'y a pas de lapin en cuisine japonaise, si ?, je sais que le lièvre est utilisé dans plusieur style de cuisine, surtout la cuisine française donc normalement Tsukasa-senpai part avec un avantage.

Cependant, je suis surprise dans le fait qu'Isshiki-senpai puisse tenir tête au premier du classement tout en gardant le sourire aux lèvres, comme quand nous cuisinons ensemble ou qu'il cuisine pour nous au dortoir. Ce que j'ai toujours aimé le plus chez lui c'est sa joie de vivre et son magnifique sourire qui le réchauffait le cœur parce que je savais qu'il sera toujours là pour moi.

Là, il m'avait déjà surpris avec son idée de faire du Wanmono, ou soupe traditionnelle japonaise. (rires) le connaissant il a fait une soupe vraiment très bonne. Mais je ne pensais pas voir les juges aussi heureux. Parce que oui je ne l'ai pas dit, mais on est passé à la dégustation.

J'avais un peu peur de son choix de plat, c'est pour ça que j'ai dit un peu plus tôt qu'on est mal. A vrai dire, le lièvre est un gibier avec une très forte odeur. Or, la soupe traditionnelle japonaise est un plat qui doit normalement faire ressortir la saveur des ingrédients le plus sobrement et finement possible. Il est tellement délicat à faire que la moindre erreur gâcherait le plat. Bien sûr, le contraire est possible aussi... mais c'est un vrai challenge.

Juge Anne : (large sourire) Nul doute qu'il s'agit bien d'un Wanmono préparé dans les règles de l'art !, cet arôme si pur me rappelle la chaleur et au réconfort de l'étreinte de ma mère

Juge Charme : La douceur et la délicatesse du Kombu Dashi associée aux aromes un peu sauvages du lièvre se marient parfaitement et offrent une saveur totalement inattendue

Juge Histoire : Il n'a extrait que le meilleur en réusissant ainsi le pari d'inclure le gibier dans un plat traditionnel japonais et ce sans la moindre fausse note !

Je vois, le bouillon dashi est une recette japonaise d'une grande complexité, réussir à faire ça... c'est-à-dire s'approprier toutes les nuances et subtilités de ce bouillon... c'est du grand art. C'est du gachi qu'il n'était que 7ème, avec son talent je le voyais bien se classer 3ème ou 2ème au conseil des 10 Maitres.

Isshiki-senpai : (regardant Nene-senpai) Tu sais que de les deux amies d'enfance, tu es la seule à me lancer des missiles avec ton regard ?, tu me détestes au point même d'être horrifiée ?

Nene-senpai : Hein ?, mais je n'ai pas...

Isshiki-senpai : (sourire) Tu as toujours été comme ça depuis notre enfance, tu sais ?, T'étais toujours du genre à faire la tête si tu me voyais faire quelques choses que toi tu ne savais pas faire. D'ailleurs, tu voulais toujours que je t'aide

Nene-senpai : Ah ! ok c'est bon !, pourquoi tu veux toujours remuer le couteau dans la plaie au lieu d'essayer de te mettre un peu à ma place ?!, tu n'as pas changé ... je sais que je ne suis pas aussi douée que toi et que je ne sais faire d'appliquer les fondamentaux à la lettre ! (tremblante) Mais toi, il te suffit d'un éclair de génie pour me ridiculiser...

Isshiki-senpai : Kinokuni, tu devrais te montrer plus indulgente avec toi-même et les efforts que tu as mis en œuvre pour polir ton art. Tu sais, la première personne à m'avoir dit aimer la cuisine c'était Saori-chan, mais si tu n'avais pas été là Kinokuni, alors je ne pense pas que j'aurais continué à cuisiner

Bon, les Juges ont ouvert le couvercle de la soupe, déjà... c'était très beau et ça donnait envie de manger. Une goutte de ce bouillon nous ferait frissonner, mais en plus de ça, cette soupe contient du gibier et du Kombu. Petite infos, le Kombu c'est des algues commestibles. Voyons voir, il a associé des palourdes à son plat ?, qui aurait cru qu'il mélangerait des palourdes avec du gibier de lièvre ?

Traditionnellement, cette soupe traditionnelle est composé de 4 éléments. Tout d'abord le « Suiji » qui est le bouillon servant de base à la soupe, puis le « Suikuchi » qui est l'ingrédient permettant de rehausser les différents arômes, le « Wandane » qui est la garniture principale, et le « Wandzuma » qui est la garniture secondaire accompagnant le « Wandane ».

Dans son plat il a utilisé du Yuzu comme Suikuchi afin d'équilibrer le délicat du tout. En bref son plat et ses saveurs se marient à merveillent. Comme une danse envoutante qui nous ensorcelle.

Nene-senpai : Isshiki, où veux-tu en venir quand tu dis que tu aurais arrêté la cuisine si je n'étais pas là ?, je ne comprends pas. Ah moins que tu te moques encore de moi, ça ne m'étonnerait même pas

Isshiki-senpai : Exactement ce que ça veut dire. Ne soit pas aussi rabat joie. J'avoue que tu dois avoir été vraiment blessée quand tu étais gamine de me voir réussir dans tout ce que je faisais, et j'en suis navré pour toi, vraiment.

Nene-senpai : Ah !, je ne supporte pas ça chez toi !

Isshiki-senpai : Tu m'as sauvé, mais sans jamais t'en être rendu compte. Tu veux que je te rappel ce que j'ai vécu ?

Ce qu'il a vécu, hein ?, même moi à l'époque je ne le savais pas. Quoi qu'il fasse, il avait toujours le sourire aux lèvres devant moi. Il ne passait pas beaucoup de temps à s'amuser à l'époque, mais on adorait être ensemble, encore plus quand ma mère lui apprennait les bases de la cuisine japonaise et que moi je les espionnais.

A la fin des cours, ma mère nous donnait toujours les gâteaux qu'ils faisaient lors des cours. Dire que je n'avais aucune idée d'à quel point il souffrait. En faite, c'est sa mère qui m'a racontée lors de notre week-end à Kyoto, le quotidien d'Isshiki-senpai quand il était enfant.

Le restaurant qui appartient à la famille Isshiki était un merveilleux restaurant de cuisine japonaise traditionnelle datant de l'ère Muromarchi, environ 1370 je crois... en tant que fils ainé de la famille Isshiki c'était forcément lui l'héritier. Il s'entrainait à cuisiner tout le temps, sauf quand il venait jouer avec moi.

Il a toujours réussi à maitriser ce qu'on lui apprenait. Je dois avouer que je l'ai toujours pris pour quelqu'un de parfait sans aucun défaut. A vrai dire, même nos mères discuttaient souvent de la possibilitée qu'on allait se marier un jour tous les deux. Cela n'arrivera jamais mais elles s'amusaient à penser ça.

Mais au fond, Isshiki-senpai a toujours sentit la pression de devoir être à la hauteur, il suffoquait de devoir tout réussir parfaitement. Avant qu'il ne rencontre Nene-senpai, j'étais la seule personne à lui donner de l'air et un peu de joie dans sa vie. Madame Isshiki m'a même avouée que même si elle aimait son fils, elle ne l'a jamais félicité une seule fois pour qu'il continue de progresser. Il devenait petit à petit sans émotions en cuisinant et se forçait à sourire devant moi pour ne pas m'inquiéter.

A la fin de sa formation avec sa famille et ma mère, il n'avait plus cette amour de la cuisine, c'était simplement pour être digne de l'héritier des Ishikki et parce que j'aimais sa cuisine, qu'il continuait de cuisiner. Mais, il n'avait aucune idée de ce que c'était vraiment le sens de « cuisiner ». Après mon départ... il n'a plus sourie une seule fois, même en se forçant.

A suivre... 

Shokugeki no Soma: Une chanteuse devenu chefWhere stories live. Discover now