La fuite

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J'atterris sur des feuilles mortes qui jonchaient le sol et j'éclatai en sanglots. Mes cris résonnèrent à travers la forêt, faisant fuir les oiseaux, leurs pépiements se mêlant à ma souffrance.

Je venais d'abandonner la chose la plus précieuse que j'avais; George. J'étais complètement déchirée, mon cœur détruit en mille morceaux. Je me roulai en boule au sol, entourant mes genoux de mes bras contre ma poitrine. Il devait me détester pour ce que je venais de lui faire subir. Il m'avait promis de me protéger, sans se douter que c'était à moi de le protéger lui. De le protéger de la barbarie à laquelle je savais les hommes de mon père capable. De le protéger en le quittant.

Je restai étendue au sol de longues heures. Le soleil avait fini par se coucher, cédant sa place à la lune. Mon seul réconfort était de penser que, peut-être, George regardait lui aussi la lune. La pluie commença à tomber sur moi et je me trouvai soudain ridicule de ne pas avoir pensé à me faire un sac de voyage. L'idée de partir était présente dans mon esprit depuis un bon moment, je ne savais juste pas si j'aurais le courage de quitter mon confort pour m'assurer de la sécurité de George et de sa famille. Le fait d'être prisonnière à l'extérieur du Terrier m'avait poussé à mettre mon plan à exécution.

Je me levai et me mis à marcher à travers les arbres. J'avais transplané juste derrière le Manoir, dans la forêt où nous avions passé tellement de temps, Drago et moi. Nous venions toujours jouer ici avant d'aller à Poudlard, quand nous n'étions pas en train de voler sur nos balais.

J'étais complètement trempée par la pluie lorsque je vis la silhouette du Manoir se former devant moi. Si j'étais suffisamment vigilante, peut-être que je pourrais voler des provisions et des vêtements de rechange. Je n'avais aucune idée d'où j'irais ensuite, mais je devais fuir très loin. Je n'étais pas en sécurité ici. Au moins, avec la sortie que je venais de faire, George et sa famille seraient en sécurité. Ils ne savaient rien de mon plan et c'était pour le mieux.

J'aboutis dans la cour extérieure du Manoir et levai les yeux vers le deuxième étage. La lumière était allumée dans la chambre de Drago. Je me cachai dans un buisson et lançai une roche contre sa fenêtre. Je voulais être sûre que c'était bel et bien Drago qui se trouvait dans la pièce avant de sortir de ma cachette.

Il pointa son visage à la fenêtre, sa chevelure blonde bien coiffée, toujours habillé dans son costume noir. Lorsqu'il regarda vers le sol pour trouver qui avait lancé la pierre à sa fenêtre, je sortis à découvert et je vis sa mâchoire s'ouvrir sous le choc. Il quitta prestement sans me faire aucun signe. Mon estomac se serra et je fermai les yeux, attendant que les Mangemorts viennent me chercher. Il était pratiquement sûr que Drago était en train de tout raconter ce qu'il venait de voir en ce moment. Comment avais-je pu être idiote à ce point? Je venais tout simplement de me jeter dans la gueule du loup...

La porte du Manoir s'ouvrit et je me jetai à plat ventre dans le buisson, comme si cette cachette ridicule m'empêcherait de me faire attraper.

« Leila, c'est moi. »

J'écartai les branches et reconnus effectivement Drago. Je sortis du buisson et me plaçai devant lui, jouant nerveusement avec mes doigts.

« Qu'est-ce que tu fais ici? »

Son regard était dur, mais son ton de voix était doux, comme s'il savait que quelque chose s'était passé pour que je revienne ici.

« Je me suis sauvée. Je laissé George avec sa famille... Ses parents n'avaient pas assez confiance en moi. »

J'avais parlé si faiblement que Drago avait dû s'approcher pour bien m'entendre.

« Rentrons. Tu pourras tout m'expliquer », me dit-il en tendant sa main vers moi. « Tu n'as rien à craindre, il n'y a que ma mère et moi à la maison. »

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant