L'héritière

Le lac

À partir de cette soirée-là, je laissai la bague que m'avait achetée Malefoy dans un tiroir de ma table de chevet, bien décidée à ne plus lui laisser le pouvoir qu'il croyait avoir sur moi. Malgré toutes les tentatives qu'il faisait pour intimider George ou m'insulter dans les cours, je l'ignorais ce qui semblait le frustrer davantage. J'avais tout raconté à George, tout ce qu'il m'avait dit, et il n'était pas fâché et il n'avait pas montré une once de jalousie et je lui en étais reconnaissante. Ça faisait changement de ce que je vivais d'habitude. Il m'avait simplement écouté et m'avait réconfortée.

Je passais tout mon temps libre avec George. Et Fred, bien évidemment. Ils étaient inséparables; toujours à préparer la prochaine farce alors que je faisais mes devoirs. Malefoy avait remplacé Rusard comme cible de leurs plaisanteries et je ne fis rien pour les en empêcher, leur expliquant même comment atteindre Malefoy. Même s'ils essayaient chaque jour que je participe à leurs blagues, je gardais mes distances. Je n'avais pas envie d'envenimer encore plus la situation avec Malefoy.

« Tu es sûre que tu ne veux pas participer à ce tour-ci? » me demanda une énième fois Fred.

Je baissai mon livre de métamorphose, ma main libre jouant négligemment dans les cheveux de George qui était étendu sur mes cuisses. Il n'était pas rare qu'ils me fissent entrer dans leur salle commune, leur dortoir étant devenu notre lieu de prédilection.

« Sûre et certaine. J'ai assez de problèmes avec lui comme ça. »

« J'aurai essayé », ajouta Fred en haussant les épaules.

« Tu essaies tous les jours, laisses la souffler un peu », ricana George.

« Merci » lui dis-je en me penchant pour déposer un baiser sur ses lèvres.

George agrippa mon visage dans ses mains pour prolonger notre embrassade et je laissai tomber mon livre, Fred soupira en arrière-plan.

« Dites-le si je vous dérange. »

« Tu nous déranges » dis-je en même temps que George.

Fred nous tira la langue avant de se diriger vers la porte du dortoir: « Je vous donne 15 minutes », ajouta-t-il en sortant de la pièce. George se dépêcha de verrouiller la porte d'un coup de baguette pendant que je lançais mon livre plus loin sur le lit.

« Je croyais qu'il ne partirait jamais », murmura George en s'assoyant sur le bord du lit.

Je montai à califourchon sur lui, embrassant son cou à maintes reprises: « Je pensais exactement la même chose », susurrai-je à son oreille, suçotant son lobe d'oreille. Il gémit faiblement et je détachai sa robe de sorcier.

« Hmm... Ça devrait être interdit d'être aussi excitante, Leila... »

« Shhh. On n'a pas beaucoup de temps », répliquai-je en plaquant mes lèvres contre les siennes.

•••

La poignée de porte tourna et George eut à peine le temps de recouvrir mon corps d'une couverture que Fred entrait dans le dortoir.

« Vous savez, j'ai entendu Ron parler avec Harry et Hermione. Il n'a toujours pas résolu l'énigme de l'œuf », énonça Fred en se laissant tomber au pied de son lit, nous fixant du regard.

George tentait du mieux qu'il pouvait de s'habiller sans que son frère ne voie son corps nu.

« Tu sais, George, on est des jumeaux identiques. Identiques. »

« Ce n'est pas une raison. Tourne-toi. En plus, Leila aussi est nue. »

Fred secoua sa tête et nous fit dos. Je me rhabillai rapidement et repris mon livre de métamorphose.