Les pastilles

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Nous étions encore tous regroupés dans la cour extérieure à regarder le reste des feux d'artifice exploser et à acclamer la sortie phénoménale des jumeaux. Je continuais de taper des mains lorsque j'entendis un bruit sourd derrière moi. Je me tournai vers l'origine du bruit pour trouver Harry au sol, tenant son front à l'endroit où se trouvait sa cicatrice. Il était complètement désemparé. Je m'accroupis à côté de lui, imitée par Ron et Hermione.

« Qu'est-ce qu'il se passe? », demanda Hermione, alors que la foule lui laissait davantage d'espace.

« Il retient Patmol au département des mystères. Je dois aller le sauver. »

« Il veut peut-être que tu penses qu'il le retient? Seulement pour réussir à t'attirer là-bas? », supposa Hermione et je savais au plus profond de moi qu'elle avait raison.

« Je dois aller le sauver. Il est la seule famille qu'il me reste. »

Je regardai Hermione et Ron à tour de rôle, ne sachant pas quoi dire. Harry n'avait pas l'air prêt à changer d'idée.

« On vient avec toi », répondit simplement Ron.

Je me relevai et me mis à frotter nerveusement mes mains l'une contre l'autre tandis que Ron aidait Harry à se redresser.

« Je... je ne crois pas que je vais pouvoir y aller », murmurai-je. « S'il me voit... il saura que je l'ai trahi... »

Le trio me jaugea du regard et je sus à cet instant que je n'aurais d'autre choix que d'y aller, bien que je n'eusse aucune envie d'affronter mon père.

« Tu lui as fourni des informations, avoues? » m'accusa Harry. « Tu nous as manipulés depuis le depuis. Tu lui as dit pour Patmol. »

« Non, non! Je vous jure que je n'ai rien fait », me lamentai-je, les larmes aux yeux. « Je ne pourrais jamais trahir George... »

« Prouve-le et viens avec nous. »

Ron me fixait, un air de défi sur le visage. J'essuyai mes yeux, impuissante. Je hochai doucement la tête, à contrecœur. Aller au Département des Mystères était la seule façon de leur montrer que j'étais dans leur camp, même si j'allais fort probablement payer de ma vie pour cette trahison envers mon père.

•••

Je menais la garde dans le couloir près du bureau d'Ombrage. Harry vérifiait avec la poudre de cheminette si Sirius était toujours présent au quartier général. Hermione avait réussi à le convaincre de vérifier son absence avant de nous jeter dans la gueule du loup. Et comme la seule cheminée qui n'était pas surveillée par le Ministère était celle d'Ombrage, il avait fallu faire diversion pour permettre à Harry de s'infiltrer dans son bureau.

« Qu'est-ce que tu fais là? »

Je fis volte-face et tombai nez à nez avec Drago.

« Moi? Je... rien du tout. »

Il plissa ses yeux, sachant très bien que je ne lui disais pas la vérité.

« J'ai vu la jeune Weasley avec la petite blonde à l'autre bout du couloir. Vous manigancez quelque chose. »

« Si je te dis ce qu'il se passe, tu vas vouloir m'empêcher d'y aller. »

Il passa sa main dans ses cheveux et planta son regard directement dans le mien.

« M. Malefoy, ce n'est pas parce qu'elle a été élevée par votre famille que vous devez lui accorder un traitement de faveur. Apportez-la dans mon bureau avec les autres. Elle mérite aussi d'être punie. »

Je serrai mes poings alors que Drago m'attrapait par le bras et me faisait faire demi-tour. Ombrage se tenait juste à côté, un sourire satisfait sur les lèvres.

« Je suis désolé », murmura-t-il dans mon oreille en me traînant doucement vers le bureau d'Ombrage.

J'espérais que Ginny et Luna avaient pu envoyer le signal d'alarme pour que Harry, Ron et Hermione puissent s'échapper et aller sauver Sirius. Cependant, lorsqu'Ombrage ouvrit la porte, tous mes espoirs disparurent. Les autres membres de la Brigade Inquisitoriale tenaient chacun un des membres de l'armée de Dumbledore par leur collet. Drago me dirigea vers les autres et je lançai un regard désolé à Harry. Il était assis sur une chaise et Ombrage lui faisait face, l'obligeant à lui raconter ce que nous tentions de faire, mais Harry restait silencieux.

« Vous ne me laissez pas le choix, alors. Un Doloris vous déliera certainement la langue. »

« C'est interdit! » s'insurgea Hermione.

« Ce que le Ministre de la Magie ignore ne le dérangera pas », répliqua l'horrible femme en couchant le portrait de Fudge sur son bureau.

« Si tu ne lui dis pas Harry, je lui dis! »

« Me dire quoi? »

« Quelle est l'arme secrète de Dumbledore. »

« Vous allez m'y mener, immédiatement », dit Ombrage en regardant tour à tour Harry et Hermione.

Pansy lâcha Hermione pour qu'elle se dirige vers la porte où l'attendait Ombrage et Harry.

« Vous restez tous ici. Je m'occuperai de vous à mon retour », ordonna Ombrage en regardant les membres de sa brigade avant de sortir de la pièce, accompagnée par Harry et Hermione.

Drago relâcha sa poigne sans que personne ne s'en aperçoive. Ron me jeta un coup d'œil et je compris qu'il avait une idée pour que nous puissions nous sortir de cette impasse. Il regarda vers la poche de son pantalon et me fit de subtils signes de la tête, comme s'il voulait que j'y attrape quelque chose. Visiblement, Ron s'était aperçu que Drago avait lâché mes mains.

Je me déplaçai subtilement vers lui et feignis de trébucher en prenant soin d'entraîner Ron dans ma chute. Nous nous retrouvâmes au sol, Crabbe ayant lâché Ron pour éviter de tomber avec nous. Je plongeai rapidement ma main dans sa poche et en sortis plusieurs pastilles mauves et jaunes. Je ne pus m'empêcher de sourire en reconnaissant les pastilles de gerbe que les jumeaux avaient concoctées. Drago m'aida à me relever et Crabbe redressa durement Ron. Je fis mine de prendre les bonbons dans ma poche et en dirigeai un vers ma bouche, espérant que l'appétit de Crabbe et Goyle était toujours sans fond, comme il l'était lorsque nous étions plus jeunes.

« Qu'est-ce que tu manges? » me demanda Crabbe.

« Un bonbon », répondis-je en haussant les épaules.

Crabbe étira son bras et vola les pastilles de ma main, sous le regard amusé de Ron. Crabbe lança un bonbon à Goyle et ils le mangèrent immédiatement. Il ne fallut que très peu de temps pour qu'ils se penchent vers l'avant, lâchant ainsi Ron et Ginny. Ils se mirent à déverser le contenu de leur estomac sur le sol, offrant la meilleure diversion possible pour que Neville et Luna réussissent à se libérer de la prise de Montague et de Nott, avant de leur lancer un sort.

« Petrificus Totalus! » m'écriai-je en pointant ma baguette vers Parkinson, qui se dirigeait vers moi, voyant que Drago ne faisait rien pour nous arrêter.

Ron pointa sa baguette vers Drago alors que les autres sortaient en courant du bureau.

« Ron, non! »

Il me regarda et je continuais de l'implorer du regard de ne pas lui jeter de sort. Il finit par baisser sa baguette et sortit rapidement de la salle.

« Merci », murmurai-je à Drago avant de suivre Ron dans le corridor.

Je courus dans les corridors afin de les rattraper. Je les rejoignis à l'extérieur, complètement essoufflée. Harry et Hermione étaient là également. Ils nous expliquèrent brièvement comment ils ont fait pour se débarrasser d'Ombrage et nous leur racontâmes notre récit par la suite.

« Comment va-t-on faire pour aller au Ministère? » demanda Ginny.

« Par la voix des airs, bien évidemment », répondit Luna, comme si la solution était évidente.

L'héritièreUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum