L'héritière

Le retour

Cet été-là, il n'y eut pas une journée durant laquelle nous n'avions pas enfourché nos balais. Lucius nous avait acheté les quatre balles de Quidditch pour nous permettre de nous entraîner adéquatement. Drago réussissait à attraper le Vif d'or de plus en plus rapidement. Je n'étais jamais capable de l'attraper avant lui. Il était beaucoup plus rapide et agile que moi sur un balai, quoique je ne lui avouerai jamais. De toute façon, si je voulais faire partie de l'équipe de Serpentard, je ferais les essais pour le poste de poursuiveur. Il y avait beaucoup plus d'action selon moi et je n'étais pas assez audacieuse pour être batteur.

En continuant de nous entraîner jour après jour, Potter ne serait jamais plus rapide que Drago, c'était impossible, et cette pensée me faisait sourire. Je rêvais du jour où il perdrait la face devant les Serpentards.

Un matin du mois d'août, alors que j'étais installée confortablement sur le canapé du salon, Drago vint m'y rejoindre et me lança la nouvelle édition de la Gazette de sorcier. J'avais pris l'habitude de lire tout son contenu pour trouver des indices sur la présence, ou dans ce cas-ci, l'absence de mon père. Pendant près de deux mois, je n'eus aucune chance et ne trouvai absolument rien qui pouvait avoir un lien de près ou de loin avec Voldemort.

« Les descentes du Ministère continuent », dis-je en lisant les gros titres. « Selon des sources sûres, les employés travaillent d'arrache-pied pour mettre la main sur toutes sortes d'objets considérés dangereux et potentiellement reliés à la magie noire. Arthur Weasley nous a même confessé que les descentes seraient toutes dirigées chez les anciens partisans de Vous-Savez-Qui dans le but de protéger les Moldus. Le Ministère craindrait-il alors un retour du Seigneur des Ténèbres? Après plus de dix ans, il serait évident de croire que le tristement célèbre mage noir aurait bel et bien été détruit. Cependant, il semblerait que le Ministre Cornelius Fudge n'ait aucun commentaire à nous faire concernant les questionnements que se pose la population. »

J'arrêtai de lire et levai ma tête vers Lucius qui était assis au bout de la pièce, sirotant une tasse de thé. Il n'avait pas bronché, mais j'étais pratiquement certaine de l'avoir vu baisser les yeux vers son avant-bras.

« Ils écrivent vraiment n'importe quoi dans ce journal », ronchonna Lucius. « Je suis prêt à parier que c'est cette Skeeter qui a écrit l'article. »

Un bref coup d'œil vers la page couverture me confirma ce que Lucius pensait et je hochai lentement la tête. Drago s'était assis au bout du canapé et il jouait avec le Vif d'or, me jetant de rapides regards de temps à autre.

« Avec toutes ces descentes, il ne faudra tout de même pas prendre de chance », continua Lucius, davantage pour lui-même que pour l'un d'entre nous. « Ça m'étonne que ce Weasley n'ait pas encore réussi à venir perquisitionner nos choses au Manoir. Il faudra aller chez Barjow et Burke lorsque nous irons au Chemin de Traverse. J'ai quelques objets qui pourraient intéresser Barjow. »

•••

Le lendemain, nous nous rendions au Chemin de Traverse, arrêtant tout d'abord dans l'Allée des Embrumes. Je n'appréciais pas particulièrement cette rue, mais Lucius n'avait pas voulu que je me dirige seule vers le Chemin de Traverse pour y acheter mes effets scolaires.

Ainsi, c'est derrière Drago que je pénétrai chez Barjow et Burke. Le magasin était plongé dans la noirceur avec seulement quelques chandelles ici et là pour éclairer les objets à vendre. Alors que Drago s'aventurait dans la boutique, je restai aux côtés de Lucius pendant qu'il vendait quelques objets qu'il avait ramenés du Manoir.

« Lucius Malefoy!  Quel plaisir de vous revoir enfin ! Je savais bien que vous viendriez un jour ou l'autre. »

Un vieil homme s'approcha du comptoir, ses cheveux gras tombant sur ses épaules. Son regard lorgna sur moi avant de retourner se poser sur Lucius.