La cuisine

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J'avais l'impression que George m'évitait depuis la première épreuve et je ne pouvais pas lui en vouloir. Je ne l'avais plus revu ni dans les couloirs ni dans la grande salle, alors que d'habitude, je le croisais partout où j'allais.

Et par-dessus tout cela, Drago avait réellement commencé à fréquenter Pansy Parkinson. Ils étaient toujours ensemble et elle s'assurait d'être bien accrochée à son bras lorsqu'ils me croisaient. Il me parlait encore moins qu'avant, me saluant à peine dans les cours.

Il m'avait fait promettre de ne jamais fréquenter la personne qu'il redoutait le plus alors que lui se tournait vers celle qui avait fait de ma vie un enfer les années précédentes. C'était à ne rien y comprendre. Je n'aurais jamais dû accepter cette promesse. Ou encore, j'aurais dû complètement l'oublier lorsqu'il avait été le moment d'embrasser George. J'aurais dû écouter mon cœur à ce moment-là.

J'étais étendue sur mon lit, et les yeux fermés, je tentais du mieux que je pouvais de retenir mes larmes. La sensation des lèvres de Drago sur les miennes me manquait. Je n'en pouvais plus d'être tenue à l'écart de son toucher, de son regard qui se balade sur mon corps. Je voulais Drago au plus haut point. J'avais besoin de lui dans ma vie. Même s'il était complètement passé à autre chose, je ne pouvais me résoudre à faire la même chose.

J'entendais le vent souffler à l'extérieur. La neige commençait à tomber. J'ouvris mes yeux et regardai l'heure; c'était bientôt l'heure du départ pour Pré-au-Lard. Je n'avais plus aucune envie d'y aller. J'avais perdu la seule personne avec qui je souhaitais y aller. Je me demandais s'il irait quand même. Probablement qu'il irait avec Parkinson, maintenant qu'ils étaient ensemble.

L'imaginer marcher avec elle, main dans la main, me fit me serrer l'estomac. Je me levai rapidement de mon lit, prise de nausées. Il fallait que je passe à autre chose. Je me levai, tentant tant bien que mal d'ignorer mes haut-le-cœur, et je m'habillai chaudement. J'irais à Pré-au-Lard, mais je continuerais de l'ignorer. Après tout, c'était ce qu'il fallait faire...

Je quittai le dortoir. Plus personne n'était dans la salle commune. Je sortis de cette dernière et marchai jusqu'à la cour extérieure. Il ne restait que quelques élèves, soit ils étaient trop jeunes pour les sorties à Pré-au-Lard, soit ils profitaient de la première neige de l'année. J'avais raté le départ pour Pré-au-Lard. Je décidai de m'asseoir sur un banc. Finalement, ce n'était pas plus mal de rester ici. Je pourrais avancer dans mes devoirs. J'avançais beaucoup moins vite sans la présence de Drago. Il me motivait toujours dans tout ce que je faisais. Je soupirai et posai ma tête dans mes mains. Je laissai échapper un sanglot.

« Est-ce que ça va? »

Je levai ma tête après avoir essuyé rapidement les larmes qui coulaient sur mes joues. George Weasley me faisait face. Je fus soulagée de le voir, surtout après qu'il m'avait laissée seule dans les estrades, après que je l'avais repoussé. Je n'aurais jamais pensé qu'il voudrait me parler à nouveau. Mais étant l'idiote que j'étais... je ne lui fis pas savoir que j'étais contente de le revoir.

« Laisse-moi tranquille, Weasley. »

Je me levai et m'apprêtai à partir.

« Je ne te veux pas de mal. Je t'ai entendue pleurer, c'est tout. J'ai bien vu que Malefoy était avec Parkinson maintenant. Je voulais juste m'assurer que tu allais bien. »

Je croisai son regard. Ses yeux marrons me dévisageaient, mais pas avec la même douleur qu'ils m'avaient regardé la dernière fois. C'était de la compassion, cette fois-ci.

« C'est mon... frère. Il me traite comme un frère traite sa sœur », murmurai-je en me laissant à nouveau tomber sur le banc.

Les mots étaient restés coincés dans ma gorge. Dire à voix haute ces paroles me détruisit un peu plus de l'intérieur. Je n'avais pas d'autre choix. Je devais me rentrer dans la tête que Drago était mon frère et rien de plus. Il ne fallait absolument pas que je déplaise à Lucius.

L'héritièreWhere stories live. Discover now