L'héritière

L'invitation

Cela faisait déjà quelques semaines que Drago et moi nous nous voyions dans le plus grand secret, même si je n'oserais jamais lui dire que je voulais cesser cette relation secrète. George ne se doutait de rien, heureusement.

De plus, je commençais à être en mesure de me rapprocher de Potter. Depuis l'événement qui s'était déroulé en métamorphose, j'avais réussi à me rapprocher de Ron et d'Hermione. Je sentais que je réussirais à briser la carapace de Harry, mais ça allait être un peu plus ardu. Au moins, il ne se sauvait pas dès que j'arrivais, ce qui était déjà un bon début.

Le plan commençait à fonctionner, et heureusement, car je n'avais plus la force d'être torturée par mon père. J'avais tellement envie de me révolter contre lui, mais comment m'y prendre? J'étais faible comparée à lui, et surtout j'étais seule. Je ne pouvais pas impliquer Drago plus qu'il ne l'était déjà et je ne pouvais surtout pas lui demander de se révolter contre ses parents. Je ne pouvais pas non plus en parler à George, sans quoi, il est très probable que je ne survive pas à la torture de mon père.

À la demande de Potter, j'avais dû tout expliquer ce que j'avais vu lorsque j'avais pris le portoloin l'an dernier. Je ne leur avais pas dit que j'avais vu mon père ni les Mangemorts, mais je leur avais décrit la scène exactement comme Potter l'avait fait, ce qui m'avait donné davantage de crédibilité auprès d'eux. Le plus ardu, c'était de toujours penser à cacher la marque des Ténèbres. Hermione m'avait un jour parlé de fond de teint, un produit moldu pour cacher les imperfections de la peau. Je lui en avais demandé, prétextant une acné que je sentais imminente et j'étais maintenant en mesure de cacher adéquatement la marque.

Parkinson et Daphné se faisaient un plaisir de me rabaisser dans les couloirs dès que je le croisais. Depuis notre chicane à Daphné et moi, elle avait commencé à fréquenter Pansy, au grand plaisir de cette dernière. Il m'était difficile d'être insultée par mon ancienne meilleure amie, même si je le méritais. J'avais été atroce avec elle. Heureusement que George et Fred étaient là pour moi dans ces moments, car je ne savais pas pendant combien de temps encore j'endurerais leurs remarques ridicules avant d'exploser.

Je réalisais davantage chaque jour à quel point ça avait été difficile de me séparer de George malgré que mon père m'eût obligée à écrire ce message. Plus je passais de temps avec lui, plus notre relation me manquait. J'essayais de me convaincre que rester amis était le mieux pour nous et que Drago était celui qu'il me fallait. George continuait de tenter des rapprochements et je le laissais faire, car au fond de moi, c'était ce que je désirais le plus. Chaque petit rapprochement me valait une nouvelle cicatrice. Mon ventre en était recouvert et mon père s'était désormais attaqué à mes cuisses. La souffrance en valait la peine si elle me permettait de me rapprocher de George.

Noël approchait à grands pas et je redoutais le moment où je devrais retourner au Manoir et subir la présence de mon père. Il ne me laissait plus jamais le moindre moment seul, étant toujours en train de me surveiller. Comme s'il n'avait pas confiance en moi. Il avait raison, me glissa une petite voix dans ma tête. Tu cherches toujours le moyen de te rebeller.

Je secouai la tête et me concentrai à nouveau sur mon livre de botanique. Je m'étais installée dans la grande salle pour faire mes devoirs lorsque George vint me rejoindre, accompagné de Fred et de Ginny.

« Alors, Leila, as-tu quelque chose de prévu pour les vacances de Noël? » me demanda Fred.

« Parce que sinon, on a peut-être une idée qui pourrait te plaire », renchérit George.

« En fait, c'est mon idée », rétorqua Ginny en s'assoyant devant moi.

« On sait que ce n'est pas la joie avec les Malefoy ces temps-ci, avec tout ce qu'il s'est passé avec Drago. Alors on s'est dit que tu aimerais passer Noël séparée d'eux pour une fois », me dit George, un grand sourire s'affichant sur son visage.