La préparation

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Après les vacances de Pâques, Molly avait obligé Ginny à rester chez Muriel, sous prétexte que Poudlard n'était plus un endroit sûr, et elle avait totalement raison. Les directeurs des quatre maisons n'avaient plus aucune autorité sur ce qu'il se passait entre les murs de l'école, les Carrow et Rogue contrôlaient tout dans les moindres détails. L'étude des Moldus était dorénavant une matière obligatoire, afin de démontrer la suprématie des sorciers et de prouver que les Moldus étaient répugnants et ne méritaient pas de vivre. La Défense contre les forces de Mal était devenue le cours des forces du Mal et ils apprenaient à utiliser les sortilèges impardonnables, comme me l'avait déjà mentionné Luna.

Poudlard était dorénavant un centre de formation pour futurs Mangemorts.

Deux semaines étaient passées depuis que j'avais avoué à George que pour vaincre Voldemort, je devrai probablement y laisser ma propre vie. Je ne l'avais jamais vu autant concentré à trouver une solution. Muriel possédait une énorme bibliothèque et George en avait fait le tour, cherchant le moindre indice permettant de surmonter cet obstacle.

« C'est de la foutaise, j'en suis certain! » avait-il dit un soir, après avoir terminé de feuilleter le dernier livre.

J'étais étendue sur le ventre, un livre de soins mineurs ouvert devant moi. Il se jeta sur le lit et posa sa tête dans le creux de mon dos et m'entoura de son bras.

« Ça fait deux fois que tu fais le tour de tous les livres, Georgie. S'il y avait eu quelque chose, tu l'aurais trouvé. »

Fred était assis sur le sol et faisait courir Junior en rond à l'aide de ses doigts.

« Si seulement on avait eu accès à la bibliothèque de Poudlard... Il doit y avoir quelque chose quelque part! » s'exclama George en voulant frapper le matelas du creux de sa main, mais il frappa ma fesse, m'arrachant un cri de surprise. « Désolé, princesse. »

Je m'étais tournée vivement pour lui faire face. Il avait un sourire sur les lèvres.

« Avoue, tu as fait exprès. »

« Peut-être bien », ricana-t-il. « J'avais besoin de me défouler. »

Je m'avançai, pris son visage avec ma main et serrai ses joues pour former une bouche de poisson avec ses lèvres.

« Tu devrais te défouler plus souvent », murmurai-je en l'embrassant.

« Tu sais quoi, Junior? Je crois qu'ils ont oublié qu'on était aussi dans la chambre. »

« Je vous rappelle que je suis là moi aussi. »

J'éclatai de rire lorsque je m'aperçus que j'avais effectivement oublié que Ginny était elle aussi dans la chambre. Je me laissai tomber sur le dos et George se réinstalla, la tête posée sur mon ventre.

« Vous étiez sur le point de traumatiser Junior », dit Fred en prenant mon Boursouflet dans sa main.

« Il a vu bien pire, Freddie », répliqua George.

« Pauvre petite bête! » s'indigna faussement Fred et il frotta son nez contre le museau de Junior.

Soudain, George, Fred et Ginny plongèrent la main en même temps dans leur poche et en sortirent un faux Gallion. Sans en avoir eu un, je pus le reconnaître facilement. C'était de cette façon que l'Armée de Dumbledore avait réussi à planifier les réunions il y avait deux ans. George me tendit la pièce pour que je puisse lire le message à mon tour.

« Il faut avertir les autres. Réunir le plus de monde possible. »

George et Ginny hochèrent la tête suite aux propos de Fred. Je passai mon pouce sur la fausse pièce de monnaie. C'était l'heure de la guerre, l'heure de vaincre mon père une bonne fois pour toutes. J'aurais dû me sentir nerveuse, car si la fin de mon père approchait, j'étais plus près de la tombe que je ne l'aurais voulu. Cependant, j'étais sereine, simplement parce que j'étais avec George et que je savais qu'il ne laisserait jamais rien m'arriver.

L'héritièreWhere stories live. Discover now