La timidité des cimes

By EponymeAnonyme

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Il pouvait décider de devenir la personne dont lui-même aurait eu besoin étant petit. Merle/OC, hurt/confort... More

Avant de commencer
2. Ça vaut quoi la promesse d'un type en qui t'as pas confiance ?
3. Tu n'apprendras donc jamais.
4. Je voudrais que vous creviez tous !
5. Tu peux arrêter de me dévisager ?
6. Tu vas voir, le Gouverneur, c'est une vraie crème comparé à moi.
7. Qu'est-ce que vous allez faire de moi ?
8. Tout le monde déteste les hôpitaux.
9. J'ai une tête à porter des trucs délicats ?
10. Ça te va si je t'appelle escargot ?
11. Quand on ne peut pas se défendre, il faut au moins pouvoir se sauver.
12. Une grande prison, c'est toujours une prison.
13 . Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu restes toute la nuit ?
14. Ça me ressemble bien de mourir un samedi.
15. C'est pas toi qui vas m'apprendre à coller une pelle dans une tronche !
16. J'ai jamais été aussi contente de te voir.
17. T'aurais quand même pu dire mon nom, juste une fois.
18. Rien était normal aujourd'hui. Pour personne.
19. C'est quand l'bateau coule que les rats quittent le navire, non ?
20. Tu es une grande fille maintenant.
21. Piquer le gibier des autres, moi j'appelle pas ça chasser.
22. Je pleure pas, c'est la pluie.
23. Elle me déteste. Elle déteste tout ce qui a une bite.
24. Bien sûr qu'on fait tous semblant d'être normal.
25. C'est pas comme si c'était important.
26. Les gens qui veulent mourir, ils ne disent pas à demain, non ?
27. Y a pas de doute qu'il y a pas un gramme de méchanceté dans tout ton corps.
28. Quand elle sera prête.
29. J'ai tout raté.
30. Juste ça ?
31. Ne me refais jamais ça.
32. La mélancolie, c'est pas ce que tu crois.
33. Il t'en reste une à tuer pour que le compte soit bon.
34. Les gens comme il faut, ils ne m'ont jamais passionné.
35. Tu perds peut-être des batailles, mais tu gagneras la guerre.
36. J'ai toujours eu envie de t'aider, c'est juste que j'ai jamais su comment.
37. N'importe quoi. Tout sauf le silence.
38. Je pense pas qu'un jour j'vais pouvoir arrêter de m'inquiéter pour toi.
39. Je suis contente d'être aveugle pour pas voir ça.
Note : vacances et bonus
40. Si ça se trouve, les cheveux d'albinos, ça porte bonheur.
41. Merci pour la cigarette.
42. A nous trois, on va peut-être réussir à faire un bon médecin.
43.Est-ce que je suis en train de disparaitre ?
44. Je crois bien que j'ai passé toute ma vie en colère.
45. Salut, les oiseaux ont bouffé ma main.
46. Aujourd'hui, je le tue.
47. Tu es toujours angoissée, pas vrai ?
48. Ça s'appelle la timidité des cimes.
49. Est-ce que quelqu'un était là, pour toi ?
50. C'est parce que j'ai pas un assez grand cœur, c'est pour ça.
51. Super, Kevin, ma journée est juste de plus en plus formidable.
52. Autiste, c'est pas une insulte.
53. J'ai pas fait exprès.
54. Elle est pas fragile. Les fragiles, c'est ceux qui sont morts.
55. C'est à moi.
56. Y a des jours, j'te jure, j'ai l'impression d'être ton Titanic.
57.C'est pas du sexe, ça a jamais été du sexe.
58. Pauvre abruti, si tu voyais ta tête.
59. Tout ce que je fais, je l'fais pour nous deux.
60. On dirait que c'est pas la fin du monde.
61. Les aveugles, ça court pas.
62. Ce qui se passe dehors, reste dehors.
63. Et ouais, c'est à ça que je ressemble.
64. T'es sûre que c'est ta chambre ?
Ceci n'est pas un chapitre
65. Les monstres, c'est pour les enfants.
66. Si y avait un meilleur endroit qu'ici, on y serait déjà.
67. La prochaine personne qu'il va me demander de faire disparaitre, c'est toi.
68. Elle n'a absolument pas confiance en cet endroit.
69. Moi je viens de dehors.
70. Blake brûlera tout si ça peut lui permettre d'être le roi du tas de cendres.
71. Tu n'écoutes jamais ce que je te dis !
72. Depuis quand tu m'appelles Rosie ?
73. C'est vrai ce qu'on dit : les médecins font les pires patients.
74. J'ai déjà dit au revoir à ma maison.
75. Un endroit où il ne faut pas aller.
76. Combien de fois va falloir que je te tue ?
77. Dans cette ville, je suis le seul capable de garder un secret.
78. Quand on est médecin, il faut apprendre à perdre.
79. Vous n'avez pas la moindre idée d'où on vient.
80. Je vous vois parfaitement.
81. Les sentiments, ça s'diagnostique pas.
82. La seule chose que je veux, c'est éviter une guerre.
83. Je peux pas arrêter d'être ton frère.

1. Comment est-ce que tu t'es fourrée là ?

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By EponymeAnonyme


La première fois où il l'aperçut, il ne risquait pas de l'oublier.

Il avait déjà vu toutes sortes de choses saisissantes, mais jamais aucune de cette nature.
Il avait vu des centaines, des milliers de morts-vivants, mais il n'avait encore jamais vu de fantôme.
Et pourtant c'était la première chose qui lui était venue à l'esprit en l'entrevoyant : un putain de fantôme.

L'espace de quelques instants, il était resté interdit, son cerveau comme bloqué, non pas de peur, mais de stupeur, parce qu'il avait sous les yeux quelque chose qu'il ne parvenait pas à identifier. S'il avait lu ou connu Freud, il aurait pu ensuite relier ce bref moment au concept d'inquiétante étrangeté, ce malaise particulier né d'une rupture soudaine dans la rationalité.

Juste après avoir vu l'apparition, il se dit que ce n'était pas réel. Enfin, pas quelqu'un de vivant. C'était forcément un de ces mannequins en plastique de magasins de vêtements. Mais c'était stupide, comment un mannequin serait-il arrivé là-haut ? Et surtout, un pantin de plastique n'aurait pas attiré de rôdeurs. Or, il y en avait quatre, qui tendaient avidement leurs bras dans sa direction. C'était donc bien vivant.

Il n'aurait pas prêté attention à une telle scène normalement. Au contraire, il aurait dû profiter du fait que les morts-vivants étaient occupés à autre chose pour passer sans se faire remarquer. Mais c'était trop tard, sa curiosité était piquée, il voulait comprendre ce qu'il venait de voir. Peut-être qu'il avait halluciné, et que, le temps de prendre ses jumelles dans son sac et de faire la mise au point, l'apparition se serait évaporée ? Mais non, elle était toujours là lorsqu'il la détailla à travers les verres grossissants.

Non, pas un fantôme, mais un être humain en chair et en os. La fille la plus bizarre qu'il eut vue depuis des mois.

C'était une gamine, se dit-il par pur réflexe, parce que son corps semblait très menu, qu'elle avait l'air de porter une espèce de jupe, et surtout à cause des cheveux longs, ramenés en tresse dans son dos. Et ce qui était hors du commun, c'était sa couleur. Ou plutôt, l'absence de cette dernière.
Elle était toute blanche. Il avait déjà vu des femmes très pâles, ou des peaux extrêmement claires, mais là, non, c'était une fille sans la moindre couleur, comme si on l'avait roulée entière dans la farine, blanche quoi. Porcelaine, plus exactement. Ouais, c'était ça, sa carnation avait l'exact ton pastel très légèrement rose de la céramique ou de certains coquillages. Ses cheveux, eux, étaient plus inhabituels encore, ils avaient une teinte d'ivoire délavée qu'il n'avait jamais vue nulle part auparavant, pas même chez les blondes les plus peroxydées.
À part ça, elle avait l'air normal. Une gamine comme les autres, mais qu'on avait fait mariner dans la javel.

Sa blancheur attirait d'autant plus le regard que tout autour d'elle était sombre. Le ciel était d'un gris plombé presque orageux, que reflétaient les flaques du grand parking à l'asphalte anthracite, parsemé de feuilles mortes couleur marronnasse. Même les quatre rôdeurs semblaient boueux, leurs peaux obscurcies par la putréfaction, leurs vêtements salis de terre. Et au milieu de ce tableau morne et lugubre, cette fille était là comme une apparition fantasmagorique.

Il se demanda presque sérieusement s'il ne s'agissait pas d'une fée, ou d'une sorte de créature surnaturelle, parce qu'elle n'avait quasiment pas l'air humaine, en fait. Sa pureté avait quelque chose d'un peu mystique. Il n'était pas franchement superstitieux, mais il repensa irrésistiblement à cette légende urbaine de Dame Blanche autostoppeuse censée entrainer celui qui l'apercevait vers un destin funeste. Ceci dit, s'il s'agissait d'une Dame Blanche, le mauvais présage s'était cette fois retourné contre elle, parce qu'elle était en très mauvaise posture. D'ordinaire, on croisait ses semblables au bord des routes la nuit, pas en haut des cabines téléphoniques.

« Comment est-ce que tu t'es fourrée là ? »
Il avait parlé à voix haute, comme si la gamine qu'il voyait à travers ses jumelles pouvait l'entendre et lui répondre.
Elle était seule, de toute évidence, perchée sur cette boite en verre plantée au bord de ce parking d'hôpital déserté, hors d'atteinte bien que prisonnière des quatre morts-vivants qui l'entouraient et raclaient leurs ongles contre les vitres.

Certaines personnes auraient dit seulement quatre, mais pour elle, ils auraient aussi bien pu être quatre cent, étant donné qu'elle n'avait pas la moindre arme à sa disposition. Elle n'avait absolument rien, en réalité. Pas de sac, pas le moindre objet utile. Elle était recroquevillée, assise au centre du plafond de la cabine, les genoux ramenés contre elle, ses bras nus neigeux entourant ses jambes.
« C'est pas ton jour, aujourd'hui », déplora-t-il.
À vrai dire, à voir son état, c'était peut-être bien pas son jour depuis plusieurs jours. Elle était là depuis au moins six heures, ça il pouvait le dire parce qu'elle était encore trempée de l'averse qui était tombée le matin, et dont lui avait patiemment attendu la fin dans sa voiture, en buvant un de ces espèces de cafés glacés en canette. Peut-être même plus longtemps que ça, à en juger par son expression exténuée. Elle devait lutter pour ne pas s'endormir depuis un sacré moment.
« Depuis combien d'temps t'es là-haut, gamine ? »

C'est à ce moment-là que le petit fantôme bougea. Se redressa plus exactement. Elle déplia lentement son dos, ses bras, et se releva, jusqu'à être debout. Puis s'étira, faisant jouer ses articulations, dans une mimique qui semblait tout sauf agréable. Elle poireautait là depuis une éternité, devina-t-il, et avait mal partout, incapable de trouver une position confortable, condamnée à permuter d'une posture à une autre dans la gamme tristement restreinte que le peu d'espace lui accordait.
Il avait cru tout d'abord que c'était une fillette, parce qu'elle lui avait semblé vraiment petite. Une fois debout, elle était effectivement haute comme trois pommes, mais il voyait mieux son visage, et surtout la forme de sa poitrine qui se devinait sous son teeshirt. Pas une gosse, rectifia-t-il, une adolescente. Sa tresse lui descendait presque jusqu'aux fesses, accentuant encore l'étrangeté de son apparence, et il nota avec surprise qu'elle était pieds nus.
Encore plus bizarre, elle portait une jupe qui lui pendait jusqu'aux mollets. Quelle nana était assez inconsciente pour se fringuer comme ça par les temps qui couraient ?

L'homme eut un demi sourire.
« Petite veinarde, va. »
Il avait su immédiatement, dès l'instant où il l'avait vue à travers les jumelles, qu'il allait lui venir en aide.
Ça allait quasiment de soi. Impossible de détourner le regard de ce petit fantôme de fille abandonné là, totalement vulnérable, comme une poupée de porcelaine dans sa robe de pacotille, prête à se briser. Jamais l'expression « demoiselle en détresse » ne lui avait parue plus appropriée.
Il n'y serait certainement pas allé s'il avait fallu risquer réellement sa peau. Il était courageux, mais pas altruiste pour un sou. Mais quatre rôdeurs... pour lui, ça ne posait pas plus de problème que quatre mouches.

Elle sursauta lorsque le premier coup de feu claqua. Le mort s'affaissa contre la vitre de la cabine, sa cervelle éclaboussant le verre. Les trois balles suivantes éteignirent les trois restants aussi facilement que des bougies qu'on souffle. Il était un excellent tireur depuis sa jeunesse, même devoir permuter de la main droite à la gauche après son amputation ne l'avait pas handicapé bien longtemps.

La fille sembla aussi stupéfaite de le voir que lui auparavant l'avait été en la découvrant elle. Bien normal, se dit-il, lui n'avait jamais vu de fantôme, et elle sans aucun doute jamais de type qui se baladait avec un avant-bras recouvert d'une prothèse en métal prolongée d'une baïonnette à la place de la main.
Un chevalier d'un tout nouveau genre pour une bien curieuse princesse.

« Toi, je parie qu't'as une sacrée histoire à raconter », lança-t-il en guise de salut.
Les yeux écarquillés, l'adolescente le dévisagea. Il ne s'était pas trompé, elle devait avoir dans les quinze, seize ans, sûrement pas beaucoup plus. De près, elle n'avait plus rien d'une apparition mystérieuse et diaphane. Ses habits étaient sales et trempés, sa frange trop longue lui tombait dans les yeux, sa tresse remplie de nœuds et de mèches folles, collées à son front et son cou.
Elle essaya de parler, mais n'émit qu'un croassement rauque, la gorge sèche et douloureuse sans doute d'avoir trop hurlé à l'aide.
« Allez, descend d'ton perchoir. »
Elle s'accroupit à nouveau avec difficulté.
« Je peux pas marcher, souffla-t-elle. Je crois que ma cheville est cassée. Je peux pas poser le pied. »
Effectivement, il avait remarqué qu'elle se tenait bizarrement.

« Ok, viens par là. »

Il fit coulisser la lame de son bras droit et l'ôta, la passant à sa ceinture.

La fille se mit sur le bord du toit de la cabine téléphonique et, après un moment d'hésitation, se laissa glisser.

Il la réceptionna et, plutôt que de la poser au sol, la cala dans ses bras. Elle était absolument glacée et tremblait de la tête aux pieds.
 L'adolescente s'accrocha à son cou fortement et fondit alors en sanglots. Les nerfs.

« Hey, hey, t'inquiète pas, gamine. Pleure pas comme ça. »

Il lui frotta le dos de sa main restante, un peu gêné. Les effusions de sentiments, ce n'était pas son domaine

« C'est bon, tout va bien maintenant. T'es en sécurité, ok ? »

Le plus gros des sanglots sembla passer, mais la fille continua quand même à pleurer.

« Ça fait combien d'temps qu't'es perchée là-haut ?

- Deux jours.

- Ah ouais, quand même. »

Il comprenait mieux le craquage de nerfs.

« Allez, pleure plus, c'est fini maintenant. Calme-toi, d'accord ? »

Elle hocha la tête, le visage enfoui dans son cou.

« T'es toute seule ? T'as quelque part où aller ?

- Non, ils sont tous morts.

- Bon, je vais te ramener avec moi alors.
- Où ça ?
- Là d'où j'viens. On est tout un groupe. Tu es blessée autre part ?

- Non, mais ma jambe me fait très mal.

- J'vais jeter un œil à la bagnole, voir c'que j'peux faire. Mais on a un vrai médecin, elle pourra s'occuper de ça. En attendant, bouge pas trop. »

Alors qu'il marchait, elle sembla se blottir encore davantage contre lui.

« J'ai froid.

- J'ai une couverture dans la voiture.

- Et à manger ?

- Ouais, aussi. »

Elle était légère comme une plume, c'est à peine s'il sentit son poids le temps de retourner là où il avait laissé son quatre-quatre. Et ben, se dit-il, il en avait déjà rapporté, des drôles de trucs, lors de ses missions à l'extérieur, même des gens des fois, mais là, ils n'en reviendraient pas de sa trouvaille.
« Tu as eu sacrément d'la veine que j'passe dans l'coin. »
Elle fit juste oui de la tête, visiblement trop exténuée pour faire la causette.

Arrivé à la voiture, il la posa par terre, la laissant s'appuyer contre la portière, le temps d'aller ouvrir le coffre où se trouvaient ses affaires. Elle était vraiment pas grande, même pour son âge. Juste au moment où il sortait la couverture, une question pointa dans sa tête : comment est-ce qu'une fille aussi petite, avec une cheville en vrac en plus, avait pu monter seule sur le toit d'une cabine téléphonique ?
L'instant d'après, il sentit quelque chose de dur et glacé contre sa nuque. Le canon d'un flingue.

« T'avises pas de bouger d'un millimètre », ordonna l'adolescente, parfaitement d'aplomb sur ses deux jambes, pointant sans la moindre hésitation le revolver qu'elle tenait dissimulé dans le holster à l'intérieur de sa cuisse, sous la jupe.

« Petite pute », lâcha Merle.

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