Juste après avoir prononcé ces mots, Janson avait ouvert une porte dans le mur – que je n'avais même pas soupçonnée jusque là. Cinq hommes en débouchèrent et se dirigèrent vers moi, le visage dénué d'émotions.
– J'en ai fini avec toi. Je dois m'occuper des autres maintenant.
À ces mots, je tiltai. Il savait sûrement quelque chose à propos de ma soeur, des autres blocards ou même de Newt.
– Attendez! Est-ce que ma soeur va bien? Qu'est-ce que vous lui faites?
– Chaque chose en son temps Emilie.
– Vous allez regretter toutes vos phrases énigmatiques le jour où je reviendrais pour vous.
– Encore faut-il que tu reviennes, n'est-ce pas?
Alors que mon pouls s'accélérait et que je commençais à m'agiter, on enfonça une seconde aiguille dans la peau, mais cette fois-ci dans mon bras. Je tournai la tête vers l'auteur de cette action, je voulais connaître son visage et pouvoir le reconnaître. Mes yeux découvrirent un visage fin et jeune entouré de cheveux de blé. Il ne dépassait pas la vingtaine. Pendant un instant, je crus apercevoir mon frère, mais ce n'était qu'une illusion.
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Lorsque j'ouvris les yeux pour la je ne sais combien de fois, je m'étais résignée à accepter tout ce qu'on pourrait me faire subir, tant que ça pourrait permettre à tous les autres de ne pas souffrir.
Je me relevai en position assise et c'est à cet instant que je me rendis compte que la lumière était allumée.
– Tu as bien dormi?
Je tournai la tête en tout sens pour en trouver l'origine sans la trouver. Je connaissais cette voix.
– Je ne sais pas si tu es prête à m'écouter mais j'aimerai que tu prennes tout de même cette peine. Pour moi, pour nous.
– Newt, c'est vraiment toi? Où est-ce que tu es? criai-je presque, euphorique.
– Je suis de l'autre côté du mur Emilie, dans tous les sens du terme. Tu peux seulement m'écouter. J'aimerai que tu saches que... que tous mes actes passés n'étaient pas les miens. Je n'aurai jamais fait de mal à Minho ou à toi, tu le sais très bien. Mais aujourd'hui, je dois penser plus grand. Je dois me tourner vers l'avenir, comme nous tous. Le virus Braise est notre ennemi pas WICKED, tu comprends ça? Tout ce que nous faisons, c'est pour le bien commun. Nous cherchons simplement à sauver l'humanité.
Je lâchai un rire nerveux, assimilant peu à peu les mots, sans filtre. Il s'était excusé, soit. Mais il disait être du côté du WICKED, après tout le mal qu'il nous ont fait? Je ne pouvais le résoudre à le croire. Pourquoi reste-t-il avec ceux qui l'ont poussé à tirer sur sa soeur, ou sur son meilleur ami au final?
– Newt, dis-moi que c'est une mauvaise blague. Je peux pas croire que tu sois avec eux.
– C'est pas si simple. Tu me comprendrais si tu savais la vérité. Tu es résolument tournée vers les autres, prête à donner ta vie pour sauver celle des autres. Cette qualité est un poison pour toi, tu dois la travailler.
– Quelle vérité? Dis-la-moi, maintenant.
– Je dois partir, je suis désolé. Je devrais même pas être là à te parler, si je me fais avoir je risque-
Sa voix s'était interrompue subitement, coupant une phrase en son milieu. C'était suspect.
– Newt? Qu'est-ce qui se passe?
– Sois prudente Emilie, pour Lizzy. Elle a besoin de toi!
Ses mots envahirent la pièce et mon esprit. C'était le premier à me donner quelque information sur ma soeur. Je ne savais pas vraiment dans quel sens l'interpréter. Est-ce que je devais simplement prendre soin d'elle comme une grande sœur le ferait ou elle était réellement en danger?
Je ne cherchais pas à communiquer une fois de plus avec Newt, je me doutais qu'il était parti. Son ton pressé signifiait qu'il s'était fait prendre ou, tout du moins, manqué.
Et maintenant? Qu'étais-je censée faire? J'avais envie de défoncer le mur à coup de poings pour sortir d'ici. J'en avais assez d'être cloisonnée entre quatre murs avec un plafond au-dessus de ma tête, sans aucune possibilité de fuite, ni même de liberté. J'en reviendrai presque à regretter le bloc, à ses débuts, avant que tout ne dégénère.
Un clic résonna dans la pièce. Familièrement. Je tournai la tête vers le coin opposé de la pièce, découvrant une nouvelle porte secrète d'où en émergea un nouvel inconnu. Enfin non. Ses traits m'étaient familiers.
– Tu m'excuseras pour ton problème d'hier, j'avais été déconcentré par un énergumène qui essayait de s'introduire dans la zone de contrôle.
– Tu veux dire que c'est de ta faute si je suis restée bloquée la tête en arrière et que je me suis prise une aiguille dans le cou, qui m'a fait atrocement mal?
Il s'arrêta à quelques mètres de moi et passa une main sur sa nuque, sans me regarder. Il haussa les épaules en plongeant ses yeux dans les miens.
– On peut dire ça comme ça. Mais de toute manière ça devait arriver, mais tu ne devais pas être consciente.
– D'accord. Et donc, à quoi servait cette reprogrammation?
– C'est confidentiel.
Je levai les yeux au ciel en un râle prononcé. Je me levai en prenant un peu de temps, dû aux courbatures que j'avais un peu partout et au torticolis que je couvais. Je m'approchais de l'adolescent qui recula d'un pas.
– Tu vas pas me dire que je te fais peur? ricanai-je.
– Étant donné tes capacités, un tant soit peu. Mais bref, à présent que tu es debout, tu peux me suivre. Tu pourras bientôt rejoindre tes amis après quelques tests supplémentaires.
Il fit demi-tour et commença à s'éloigner mais je le retins en posant ma main sur son bras. Je devais savoir certaines choses avant de sortir de cet endroit.
– Attends, je veux savoir comment tu t'appelles.
– Luke.
Je hochai la tête légèrement.
– Et tu n'as toujours pas répondu à ma question. Pourquoi j'ai été reprogrammée?
– Je te l'ai déjà dit, je suis tenu sous secret professionnel. Ce ne sont pas tes affaires.
– Je le saurai un jour ou l'autre.
– Si tu le dis.
Cette fois-ci, c'est lui qui m'empoigna le bras avec une force que je ne lui soupçonnait pas. Il me causera sûrement des bleus.
Il m'attira jusqu'en dehors de la pièce et je pus découvrir l'envers du décor. Des couloirs blancs, immaculés, qui semblaient s'étirer à perte de vue. Quelques scientifiques passaient par-ci par-là, en nous jetant à peine un regard.
– Où est-ce qu'on est? m'enquis-je.
– Tu ne t'en souviens pas?
– On m'a effacé la mémoire, je te rappelle.
– Janson m'a prévenu que tu as pu avoir des flash back.
– J'en ai eu quelques uns...
– Très bien, alors plus de questions. On a à faire.
Je rouvris la bouche pour parler mais Luke me jeta un regard noir qui me défendit d'aller plus loin. Je me contentai de me laisser entraînée de plus en plus profondément dans ce labyrinthe de couloirs, me posant mille questions. J'étais persuadée que Lizzy était ici mais où exactement? Et les autres, où étaient-ils?
On birfuqua dans un couloir à gauche et on déboucha dans un nouveau quartier du bâtiment. Il m'amena vers la première porte à gauche.
– Tu vas d'abord prendre une douche.
Il attrapa une pile de vêtements posés sur une table contre le mur et me les donna avant de me pousser dans la salle d'eau. Il claqua la porte derrière moi. Je me retrouvai d'abord sans repère avant de m'atteler à ma tâche.
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Merci d'avoir lu <3
– Bisou mes griffeurs ♡