Précédemment:
Emilie devait savoir quel boulot elle devra faire à l'avenir mais elle doit encore faire ses preuves en tant que coureuse grâce à Minho. Elle a aussi fait une gaffe et lui et Alby sont au courant qu'elle est la soeur de Newt. Enfin, elle a gravé son nom sur le mur du labyrinthe.
— Debout la marmotte !
— Grmbl... grognai-je, encore à demi endormie.
— Tu ne veux plus aller dans le labyrinthe ?
L'entente du mot labyrinthe avait mis tous mes sens en éveil et je me relevai brusquement. Je tanguai quelques instants et ma vue se brouilla dû à mon mouvement brutal. Ben se tenait devant moi, un sourire sur le visage face à mon état. Je ne lui en tins pas rigueur lorsque je repris pleine possession de moi-même. Je jetai un regard autour de moi et constatai que tous les blocards dormaient encore.
— Viens, je dois te donner ton matériel ! me pressa le garçon, impatient.
Je me levai hors de mon lit, enfilai mes chaussures et le suivis tandis qu'il se dirigeait d'un pas rapide vers la cabane des coureurs. C'était un véritable privilège, j'en étais consciente. J'y pénétrai à la suite de Ben et découvris l'endroit, les yeux brillants. C'était plus petit que ce que je me l'imaginais, mais c'était particulièrement chaleureux et désordonné.
Il y avait des cartons contenant des plans qui encombraient le sol. Il y avait en tout 8 boîtes. Je regardais discrètement à l'intérieur quand Ben me tapota l'épaule. Je sursautai imperceptiblement mais il n'avait rien vu. Je me retournai et je pris maladroitement le matériel qu'il me tendait.
J'accrochai un équipement équipé de plusieurs poches sur le haut de mon corps. Je pris un certain temps à bien le placer car, étant conçu pour les garçons, j'étais assez désavantagée au vue de ma poitrine.
Ben plaça un couteau et une machette dans les poches de l'équipement. Je retirai un élastique de mon poignet et m'attachai les cheveux en une queue haute avec celui-ci.
— Tu ne t'es jamais vue pas vrai ?
Je me tournai vers Ben, soudain particulièrement intéressée, et lui répondis par la négative.
— Viens !
Je le suivis alors qu'il nous amenait jusqu'à une pièce du QG des coureurs où il y avait un miroir. J'étais fébrile. Je connaissais la couleur de mes cheveux et de ma peau mais aucunement mon apparence physique.
Je m'approchai du miroir et je me vis. J'eus un léger choc en me voyant — j'avais l'impression de revoir une ancienne connaissance. Je m'inspectai sous toutes les coutures : j'avais des cheveux châtains clairs et des yeux bleus. J'étais de taille moyenne et j'avais quelques formes. Je me donnais aux alentours de 16 ou 17 ans. Je continuais à me regarder alors que je réajustais mon tee-shirt et ma coiffure.
— Allez viens au lieu de t'admirer, on le sait que tu es belle ! ricana Ben.
Je lui jetai un regard noir qui, j'espérais, dissimulait mes joues rougies. Le sourire aux lèvres, il quitta la pièce puis sortit hors de la cabane des coureurs alors que je le suivais à la trace. Je courus à sa hauteur et on se dirigea tous deux vers le self.
De bonne humeur, j'ouvris la porte brutalement, ce qui fit sursauter les quelques blocards en train de manger. Je ris avant de partir à la rencontre de Siggy. Il me donna un sandwich pour le repas du midi ainsi que des pancakes pour mon petit-déjeuner. Je m'installai ensuite à table, à côté de mon frère et devant Minho.
— Alors bien dormi ? débutai-je, pour briser le silence.
Ils me répondirent tous avec entrain, même si j'avais remarqué leurs yeux fatigués. Je souris avant de m'attaquer à mes pancakes mais ces derniers avaient disparu. Je passai ma langue sur mes lèvres. Ça va chauffer.
Instinctivement, j'attrapai mon frère par les cheveux et positionnai un bras près de ses hanches, prête à le chatouiller.
— La bouffe, c'est sacré ! Alors que celui qui m'a volé mes pancakes se dénonce de suite ou je me venge sur Newt ! (j'ajoutai à l'adresse de Winston qui ricanait) Et je ne plaisante pas !
Tous me fixaient avec des yeux rieurs. Je me mis à mon tour à les fixer, un par un, essayant de déceler le moindre petit indice. Finalement, je demandai à Newt, toujours avachi à demi sur le banc. Il ne me répondit pas, tentant peut-être de conserver un semblant de dignité bien que cela était peine perdue. Je commençai alors à le chatouiller sans retenue. Il craqua au bout de quelques secondes et avoua qu'il était le coupable mais je ne m'arrêtai pas pour autant.
— Emi... Emilie... Je t'ai... d-dit que... c'était... m-moi... J'ai... avoué..!
— Justement ! Et ils sont où ?
Il pointa le banc à côté de lui avec difficulté. Je relevai ma tête et suivis du regard la direction qu'il me montrait. En effet, il y avait mes chers pancakes. Je lâchai brusquement Newt qui tomba en arrière en poussant un petit cri enfantin qui fit rire les blocards à l'unisson.
Je récupérai mon assiette et la reposai devant moi. Sans les lâcher des yeux, je commençai à manger mes pancakes. Mon frère se releva enfin et se rassis sur le banc à côté de moi. Je lui affirmai :
— Remercie-moi, au moins maintenant, tu es bien réveillé !
Il ronchonna, ce qui me fit rire. Je finis de manger au bout de quelques minutes et me levai de table, suivie de Minho et de Ben. Alors que je donnai mon assiette vide à Siggy, j'attrapai une bouteille d'eau qu'il avait déposée pour moi.
Je saluai les garçons avant de sortir hors du réfectoire. J'adoptai un trot léger en direction des portes du labyrinthe qui étaient en train de s'ouvrir. Je m'arrêtai devant ces dernières alors que les coureurs déjà présents y pénétraient. Ben se plaça à ma hauteur, attendant que je pénètre à mon tour entre les murs du labyrinthe.
— Prête pour ton stage ?
— C'est parti ! m'exclamai-je, gaiement.
Je m'élançai dans les couloirs, Ben sur mes talons. Il accéléra légèrement pour courir à mes côtés.
— Surtout, mémorise bien les couloirs. Tu me montreras le chemin du retour.
J'acquiesçai, le souffle court. Je sentais la pression peser sur mes épaules mais je savais que j'en étais capable.
— Sors ton carnet et note le trajet qu'on suit. Si on tourne à gauche, à droite, etc.
— D'accord.
Je sortis mon carnet qui était rangé dans une des poches de mon équipement. Je le regardai du coin de l'oeil : il griffonna quelques indications dans son calepin avant de le remettre à sa place. Je recopiai ses gestes et notai les directions que nous avions prises puis le rangeai à son emplacement initial.
On continua à courir à une allure raisonnée, afin de ne pas nous essouffler trop rapidement. Il saisit sa machette et coupa des morceaux de lierre pour les laisser sur le chemin derrière lui.
— C'est pour savoir par où nous sommes passés, au cas où, m'expliqua-t-il en rangeant son arme.
Il tourna la tête vers moi, un air calme sur le visage.
— À ton tour.
— Quoi ?
— Prends ta machette et entraîne-toi à couper du lierre.
Il ralentit puis s'arrêta et je fis de même. Je pris ma machette personnelle et la tins fermement dans ma main droite. Je m'entraînais d'abord à le couper à l'arrêt, en marchant et enfin en courant, comme l'avait fait Ben avec une grande aisance. Ce n'était pas une tâche aisée, mais après plusieurs essais, j'y parvenais avec une facilité qui m'étonnais moi-même. Ben, le sourire aux lèvres, me félicita:
— Pas mal pour une débutante !
— Merci, soufflai-je, touchée.
Il continua à m'expliquer certaines choses nécessaires à connaître en tant que coureuse. Je m'entraînai encore à couper du lierre puis on reprit la course et je m'appliquai à tout noter dans mon calepin. On finit par s'arrêter pour manger. Commençant à être à bout de souffle, j'étais soulagée de pouvoir faire une pause. J'avalai mon sandwich en quelques bouchées et bus près de la moitié de ma bouteille.
— Allez la nouvelle ! Tu nous guides !
— J'ai un nom tu sais... soupirai-je.
Il ricana doucement. Je me remis debout et étirai mes jambes avant de me remettre à courir. Je rangeai mes affaires et commençai à repartir. Ben me suivit, courant un peu en retrait.
Je trouvai le chemin aisément et on foula le sol du bloc bien avant la fermeture des portes. Ben se dirigea au pas de course vers la cabane des coureurs et je le suivis. On entra et il s'affaira à la retranscription des plans. Quant à moi, je regardai furtivement ce qu'il faisait par dessus son épaule, tandis que les autres coureurs entraient à leur tour. Minho arriva en dernier et se dirigea directement vers Ben pour lui parler.
— Alors ?
— Elle a toutes les qualités requises pour devenir coureuse.
— Bien. (Minho se tourna vers moi) Emilie, tu es officiellement une coureuse. J'irai voir Alby et Newt pour leur dire.
— C'est aussi simple que ça? Tu as le droit de prendre la décision seul?
— Je suis le maton, j'ai tous les droits.
— Merci beaucoup Minho.
Je lui souris, heureuse et soulagée. Il m'adressa un petit sourire en coin avant d'à son tour s'occuper de remettre au propre ses indications du jour. Je sortis et courus voir Newt pour lui annoncer moi-même.
— Emilie ! Pourquoi tu souris comme ça ?
— Je suis enfin une coureuse !
Son regard s'attrista bien qu'il me souriait.
— Pourquoi tu n'es pas heureux pour moi ?
— Je le suis ! Je ne veux juste pas que tu te blesses ou même pire.
— Mais je ferai attention et je ne suis plus une enfant, j'ai même quasiment le même âge que toi !
Mon frère s'énerva rapidement, en fronçant les sourcils. Ses yeux devinrent sombres et troublés.
— Tu as vu que je boîtais ? (j'acquiesçai) C'est dans le labyrinthe que je me suis fait ça, et bêtement ! Je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose !
Toute once de joie disparut de mon être. Je me rapprochai de mon frère, sachant pertinemment que mon visage reflétait ma peine et la compassion pour lui.
— Oh Newt...
— Lâche-moi !
Newt se détourna de moi et commença à s'éloigner loin de moi alors que des larmes glissaient le long de mes joues. Je partis en courant à l'opposé de la direction qu'il prenait, vers mon endroit fétiche, le lac.
Arrivée sur place, je m'assis dans l'herbe et me pris la tête entre mes mains. J'essayai de me calmer et de gérer mon trop-plein d'émotions mais je n'y parvins pas.
Je pris ma machette, me levai et m'avançai vers un arbre. Je me mis à le taillader avec hargne, même si je savais que je ne devrais pas. Quand j'eus fini de me défouler, l'arbre ne ressemblait plus à grand chose.
Je retirai l'équipement de mes épaules et le jetai à terre avec force ainsi que ma machette et me laissai ensuite tomber à mon tour.
— Bordel ! criai-je.
— Ça va Emilie ? s'inquiéta Minho, qui sortit hors des bois au même instant.
— T'es con ou quoi ? Tu vois bien que non !
— Excuse-moi, je ne voulais pas...
Son ton blessé me toucha profondément.
— Non, non. C'est moi. Je n'aurais pas dû m'énerver sur toi Minho, tu n'y es strictement pour rien. Désolé, j'ai des crises de colère parfois, j'ai du mal à gérer mes émotions.
Minho s'approcha doucement pour venir s'asseoir à côté de moi.
— Pourquoi on est ici ? Qu'est-ce qu'on a fait de mal pour subir ça ? me plaignis-je, en baissant les yeux.
— J'en sais pas plus que toi tu sais.
— Je veux sortir. Je veux rentrer chez moi, maintenant.
— Je vais tout faire pour que tu sortes d'ici, je peux te l'assurer, me promit-il.
Je levai les yeux vers Minho et lui souris. Je me blottis dans les bras du coureur, la tête posée sur son torse, tandis qu'il caressait mes cheveux avec tendresse.
Je fermai mes yeux, rassurée par sa présence. J'étais sur le point de m'endormir lorsque je l'entendis murmurer « je ferai tout pour toi ». J'eus à peine le temps de lui répondre « moi aussi » avant de m'enfoncer dans un rêve, épuisée par ma journée.
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Vous en pensez quoi qu'elle soit devenue une coureuse ?
Et de la relation Minho-Emilie ?
Merci pour les votes et les vues sur ma fiction♥
— Bisou mes griffeurs ♡