A tous cœurs vaillants...

Per dituogr

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Asad était en train de frapper le mur en béton. Ses mains étaient en sang. Il cognait de toutes ses forces. ... Més

Avant-propos
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Per dituogr

Pardonnes-toi tes erreurs










Cinq jours, c'est le temps qui s'est écoulé depuis la dernière fois. Je n'avais pas remis les pieds au manoir. Je sais que j'aurais été chassée comme une voleuse. Nadia ne m'a pas appelé, je considère donc que j'ai été renvoyée.

J'étais couchée sur mon lit, fixant le plafond. Je venais de terminer la prière d'Asr où j'ai imploré le Seigneur de prendre soin d'Ayman. Je ne me le pardonnerai jamais si un quelconque mal lui arrivait.

Mon téléphone se mit à sonner. C'était Driss, comme s'il avait senti que j'avais besoin de lui.

- Allô ?

- C'est quoi cette voix ? Tu as pleuré ?

Je lui raconte la situation du début à la fin. J'espérais qu'il me consolerait comme lui seul sait le faire, qu'il me donne des conseils.

- C'était un accident Maya.

- C'était surtout à cause de moi. Je ne comprends pas comment j'ai pu être aussi bête. Je m'en veux tellement Driss. S'il lui arrive quelque chose...

- Ne dis pas ça Maya, il ira mieux inshaAllah. Je pense que tu devrais y aller.

- Au manoir ?

- Oui. Tu devrais y retourner et parler avec Nadia. Expliques-lui ce qui s'est passé et si elle souhaite te renvoyer, elle n'a qu'à le faire clairement.

- J'irai demain.

- Non ! Vas-y tout de suite. Ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd'hui.

- J'y vais alors. Merci Driss, je ne savais pas quoi faire.

- Je suis là pour toi petite sœur, l'oublies pas.

- Merci.

Je raccrochai et enfilai une tenue simple avant de grimper dans le premier taxi que j'aperçois.

Je priais de tout mon cœur pendant le trajet que Nadia accepte de m'écouter et qu'ils ne me fassent pas enfermer en prison.

Devant la grande maison, je sonnai à la porte principale parceque cette fois-ci je n'étais pas venue en tant qu'employée. Anna m'ouvrit la porte, elle paraissait étonnée de me voir.

- Bonjour Anna, est-ce que Nadia est là ?

- Elle est au salon principal. Entre.

Elle se décala et je pénétrai à l'intérieur de la maison. J'allai directement vers le salon. Nadia, Alisha, Hamid et Ziyad y étaient. Je me réjouissais que toute la famille ne soient pas là. Je n'aurais certainement pas supporté tous ces pairs d'yeux braqués sur moi et guettant mes moindres faits et gestes.

- Bonjour, dis-je faiblement.

- Bonjour Sumaya, vous allez bien ?, me répondit Hamid.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Ça ne te suffit pas d'avoir empoisonné mon petit-fils ?

- Alisha !, s'exclama son mari. Laisses-la parler.

Je le remerciai du regard, me demandant toujours comment un homme comme lui avait pu épouser une femme comme Alisha.

- J'ai déposé la bouteille d'eau de javel sur la table de la cuisine parceque Selena me l'avait demandé. Elle m'a dit qu'elle en avait besoin pour ses corvées. J'aurais dû lui demander si elle comptait l'utiliser au même moment ou pas. Je suis vraiment désolée Nadia. J'aime vos enfants et jamais je ne leur ferais du mal intentionnellement. Je comprendrais si vous décidez de me renvoyer.

- C'était juste un accident Nadia, intervint Ziyad. Maya passe quasiment tout son temps avec les enfants. Elle ne leur ferait jamais de mal.

Sa mère lui jeta un sale regard pour m'avoir défendu.

Nadia restait silencieuse. Elle ne disait rien pendant plusieurs minutes. J'ai très vite fait ma déduction. Je tournai les talons afin de rentrer chez moi et d'annoncer à ma mère que j'avais été renvoyée pour avoir mis la vie d'un enfant en péril.

- Attendez !

C'était Nadia qui me retenait.

- Vous n'êtes pas renvoyée Sumaya mais je veux que vous fassiez plus attention à l'avenir.

- Oui, je vous le promets. Est-ce que je...je pourrais voir Ayman ?

Elle hocha la tête et je me dirigeai au premier étage, dans sa chambre. J'empoignai la porte et ouvris. Il était couché sur son lit, serrant sa petite peluche dans ses bras.

- Ayman ?

Il tourna la tête dans ma direction et je vis son regard s'illuminer à ma vue.

- Maya ! Tu es venue !

- Je suis désolée mon coeur, je t'ai mis dans cet état.

- Je savais que tu viendrais.

Je me suis installée près de lui. Il posa la tête sur mes cuisses et je lui caressai les cheveux. Sa respiration devint calme et régulière. Il s'était endormi.
***

Les jours qui ont suivis, je m'étais occupée d'Ayman comme d'un prince. Je faisais attention à tous les détails le concernant. Nadia m'avait fait confiance et je ne voulais pas la décevoir.

Anna était malade. Elle allait être absente pendant toute la semaine. Selena et moi étions obligées de nous partager son travail. C'était à moi de nettoyer la chambre d'Asad. J'étais restée tellement de temps sans y entrer que j'avais oublié la couleur sombre des murs. Je toquai à la porte et il me hurla d'entrer. Il était dans la pièce rattachée à la chambre, le bureau. Je commençais rapidement à ranger le lit dans un silence de cimetière. Je ne voulais pas parler et prendre le risque qu'il se mette en colère.

J'époussetai les meubles, passai l'aspirateur et nettoyai les vitres des fenêtres. Je me suis ensuite attaquée à la salle de bain. Tout était déjà propre donc cela se fit promptement. Je devais aussi nettoyer son bureau mais il était à l'intérieur et j'avais peur de l'approcher.

- Je dois nettoyer votre bureau, monsieur.

Ses yeux me scrutaient dans un silence assourdissant. Il se leva ensuite de sa chaise et vint à moi. Je reculai jusqu'à ce que mon dos rencontre le mur. Il se contentait de m'observer.

- Votre présence m'apaise.

Je ne comprenais pas ce qu'il essayait de faire mais dans tous les cas, il avait réussi.

- Éloignez-vous de moi.

Au lieu de se pousser, il fit un pas en avant. Je sentais son souffle sur mon visage. On aurait dit une petite souris face à un prédateur. Le prédateur, c'était lui.

- Vous me plaisez atrocement Sumaya.

Il se recula finalement et sortit de la chambre. J'étais seule avec mon cerveau qui avait du mal à interpréter les mots que je venais d'entendre.

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