26

780 130 1
                                    

Son rire me fit du bien









Je tournais en rond dans ma chambre tel un lion en cage. J'attendais que ma petite sœur me rappelle et qu'elle me dise que Tante Marianne avait accepté de les héberger. C'était une amie assez proche de ma mère. Je priais de toutes mes forces qu'elle ait accepté. Mon téléphone se mit à sonner et je décrochai avec une rapidité hallucinante.

- Qu'est-ce qu'elle a dit ?, demandais-je directement.

- Elle a refusé, me répondit ma sœur avec une toute petite voix.

- Quoi ?

- Elle a refusé Sumaya. Elle a fait une scène devant tout le monde. Elle nous a traité comme des moins que rien.

- Mais...mais Tante Marianne était une amie de mama, qu'est-ce qui s'est passé ?

- J'en sais rien et je m'en fous ! Ce que je sais c'est que ma mère et moi sommes à la rue.

- Ok...ok écoutes-moi attentivement Amina, tu as un peu d'argent sur toi ?

- Oui mais c'est pas grand chose.

- Très bien. Trouves un hôtel pas trop cher et...

- Un hôtel ?

- Oui, c'est juste en attendant que vous trouviez un autre logement. Je vais vous envoyer de l'argent dans pas longtemps.

- D'accord.

Elle raccrocha et je me remis à refaire le tour de la pièce. Mes économies ne seront jamais assez suffisantes pour leur permettre de trouver un appartement. C'était mal parti.

Soudainement, une pensée a jailli semblable à un éclair dans ma tête. L'enveloppe de Driss !

J'ai couru vers le sac dans lequel elle était avant de la sortir. Tous ces billets m'ont donné mal au crâne. Driss avait dit que je pourrais le lui rendre le jour où on se verrait mais que si j'en avais besoin entre-temps, il me donnait le droit de le prendre. Je pensais que je n'aurais jamais à le faire, que je n'avais pas besoin de l'aide de qui que ce soit. C'est avec peine que j'ai mis ma fierté de côté, je le faisais pour elles. J'ai pris l'enveloppe avant de courir au service d'envoi d'argent le plus proche.
***

De retour dans ma chambre, je me suis couchée sur mon lit et fixai le plafond. C'était dimanche, je n'avais pas cour.

J'ai aussi passé un coup de fil à Khadija. Je voulais qu'elle soit au courant de ce qui se passe à la maison, de la manière cruelle dont notre père est en train de traiter notre mère et Amina. Khadija n'a pas une très bonne relation avec notre mère. Elles se disputent constamment donc ma grande sœur a pris ses distances. C'est en partie pour cela qu'elle a fait tout son possible pour partir au Canada. J'espère qu'elle mettra ses ressentiments de côté pour cette fois.

Je sentis mon téléphone vibrer contre ma peau. En regardant l'écran, je vis que c'était un numéro inconnu. J'ai tout de même décroché.

- Oui ?

- Habillez-vous et descendez, je vous attends devant la résidence.

A tous cœurs vaillants...Where stories live. Discover now