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Ma vie était un désastre...





D'aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai eu une vie assez tranquille et heureuse. Bien évidemment tout n'était pas toujours rose.

Je suis née au Mali, au Ségou ou Royaume de Ségou comme j'aime dire. Nous ne sommes pas restés très longtemps au Mali. Le travail de mon père là-bas s'était très vite terminé et nous sommes retournés au Sénégal, notre pays de base. Quelques mois plus tard, mon père avait encore été muté au Burkina. Nous avons vécu dans ce pays je dirais une douzaine de mois où peut-être moins. J'avais aimé vivre au Burkina. C'est un pays tellement chaleureux, la vie y est simple et les gens étaient accueillants. J'étais triste de savoir qu'on allait devoir déménager encore, cette fois-ci au Niger.

Je porte le Niger dans mon cœur. J'y ai vécu tellement d'aventures, de joies, d'amitiés... J'ai apprécié vivre là, j'y ai grandi et appris.

Aujourd'hui nous sommes de retour au Sénégal.

J'aime le Sénégal toutefois je n'aime pas y vivre. Je trouve que les gens sont faux, que la vie est stressante. J'aurais préféré rester au Niger.

Mon père est peul mauritanien, ma mère est sénégalaise et moi je suis née au Mali. J'ai la nationalité sénégalaise mais je me considère autant malienne et mauritanienne que sénégalaise. Pour moi, l'essence de ces trois pays coulent en moi.

Peu de temps après notre retour définitif au Sénégal, mon père avait encore été muté au Sierra-Léone. Il avait décidé d'y aller seul. Selon ces dires, nous étions devenus grandes et avions besoins d'attaches. J'imagine qu'il avait raison.

Il s'était donc installé au Sierra-Léone pour son travail. Ma mère, mes deux sœurs et moi vivions dans un appartement au sein d'une cité calme et tranquille.

Les choses se passaient plutôt bien même si le logement était restreint comparé aux endroits dans lesquels nous avions l'habitude de vivre. Mon père disait qu'on allait bientôt déménager pour une maison plus grande. On croyait encore à ses paroles à ce moment là.

Le toit de la confiance avait commencé à s'effondrer petit à petit.

Je me souviens de la première vague.

C'était un vendredi, je venais de rentrer après une longue journée de révision avec mes amies. La terminale m'avait demandé beaucoup d'efforts.

J'ai eu le temps de prendre une douche, me changer et manger un bout avant de replonger dans mes cahiers.

C'est à ce moment que ma mère revint à son tour. Elle était allée à la banque pour récupérer de l'argent que papa avait envoyé.

J'étais trop occupée à essayer de mémoriser mon cours d'histoire pour faire attention à elle. Sauf qu'à un instant, j'ai cru l'entendre pleurer.

- Sumaya !, l'entendis-je m'appeler.

Je me suis précipitée dans sa chambre et effectivement, elle était en larmes.

- Qu'est-ce qui se passe ? Qui est mort ?

Elle m'avait expliqué que la banquière lui avait dit qu'une femme portant le nom de mon père était venue retirer de l'argent dans ce même compte.

A tous cœurs vaillants...Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ