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Cœur sur la main











Le médecin a prescrit un repos d'une semaine à Asad. Sa température corporelle avait incontrôlablement grimpé en flèche. J'ai entendu Hamid dire que c'était la crise la plus violente qu'il avait faite depuis fort longtemps. Je m'inquiétais pour lui. J'essayais de ne pas trop m'impliquer afin de ne réveiller aucun soupçon cependant toutes les nuits, je me rendais en cachette dans sa chambre et le veillais. Je mettais une serviette froide sur son front et lui caressais les cheveux pendant une bonne partie de la nuit pour l'aider à s'endormir.

De la cuisine, j'entendais un bruit venant du salon. On aurait dit une dispute. Je me cachai alors derrière le mur et ouvrai les oreilles.

- Tu m'as menti ma Tante ! Tu m'as caché qu'Asad était un malade mental !

- Ce n'est rien de grave Nafissa, il est presque guéri.

- Il a failli tuer quelqu'un l'autre jour !

Nafissa était debout avec Alisha au milieu de la pièce à vivre. Une grosse valise était à ses côtés. Je me demandais si elle avait renoncé à Asad et s'en allait vu qu'elle ne l'aimait même pas.

- Je ne vais pas l'épouser ma tante.

- Quoi ? Mais Nafissa vous...

- Je ne peux pas vivre près de quelqu'un qui se met dans de tels états. Et de toute façon, il ne m'aime pas, il est amoureux d'une autre.

- Qui ? Qui est cette femme ?

- Je ne sais pas. Tu devrais le faire soigner. C'est un fou.

Elle attrapa sa valise et se dirigea vers la sortie. Arrivée à la porte, elle fit volte-face et marcha en direction de la cuisine. Je courrai aux plan de travail et continuai d'essuyer les assiettes en porcelaine comme si de rien était.

- Sumaya c'est ça ?

- Oui, lui répondis-je. Puis-je vous aider ?

- Je rentre chez moi. Je ne vais pas épouser Asad.

- Vous partez ?

- Ce n'est pas réellement à cause de sa maladie. Son coeur appartient à une autre.

- Ah...

- Prends soin de lui.

- Moi ?

- C'est bon, j'ai compris que c'était toi. J'avais déjà des soupçons aux petits regards attentifs qu'il te jetait. Ces soupçons se sont confirmés lorsque je vous ai vu à la bibliothèque.

Je baissai la tête, gênée et mal à l'aise. Je ne savais pas comment me tenir face à ses propos. Maintenant qu'elle a découvert la vérité, que lui vient-il à l'esprit de me faire ?

A tous cœurs vaillants...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant