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Une obsession malsaine















Salim entra dans la pièce et vint s'asseoir sur le fauteuil en face du mien. Pendant plusieurs minutes, il ne dit rien, fixant ses pieds en tripotant ses mains.

- Je tenais à m'excuser, dit-il d'un coup.

Je clignai des yeux plusieurs fois et me pinçai légèrement le bras pour m'assurer que j'étais bien éveillée et que c'était bien Salim.

- Pourquoi ?

- Je sais que c'est Zahra qui a mis le feu au manoir et que c'était intentionnel. En réalité, c'était toi qu'elle visait et c'est ma faute.

- Ta faute ? Mais comment...

- Zahra détestait le manoir, ma famille et moi. Dès le début, elle a clairement dit à ses parents qu'elle ne voulait pas de ce mariage mais ils n'ont rien voulu savoir. J'imagine que s'allier avec Arwan était une belle perspective de vengeance pour elle. Malheureusement, c'est toi qui a été leur victime et j'en suis navré.

- C'est très noble de ta part de t'excuser de ce que ta...ton ex femme a fait toutefois tu n'as rien fait de mal Salim, ce n'est pas de ta faute.

Son regard se dirigea alors à mes bras, dont les bandages venaient fraîchement d'être retirés, ce n'était pas très beau à voir.

- Ne me regarde pas avec cet air de pitié, je vais bien.

Il hocha la tête d'un air entendu avant de se lever pour ressortir. Arrivé à la porte, il se retourna.

- Tu devrais aller voir Asad.

Puis il s'en alla.

Je restai là sans ciller, à réfléchir à tout ce qu'il avait dit. J'ai surtout remarqué son attitude calme et l'aura de tranquillité qu'il arborait dorénavant. J'ai l'impression que depuis le départ de Zahra, Salim se sent beaucoup mieux, la preuve que cette femme était véritablement un poison qui le tuait à petit feu.

Au bout de ce moment de réflexion, je me levai et me rendis à ma chambre. La porte était fermée à clé mais j'entendais du bruit qui provenait de l'intérieur, des objets qui se cassaient. Mon cœur battit plus vite lorsque je réalisai ce qui se passait. Je savais que cela ne servirait à rien que je lui demande d'ouvrir, il ne m'écoutera même pas. Alors je me laissai tomber contre la porte et décidai d'attendre là, assise par terre, qu'il se calme.
***

Une heure? Non, disons plutôt deux heures. J'étais assise là depuis plus ou moins deux heures. J'étais en train de somnoler lorsque la porte s'ouvrît brusquement. Je tombai en arrière puisque j'étais appuyée contre elle.

- Que fais-tu là ?, demanda-t-il sans aucune émotion sur le visage.

Je l'observais de la tête au pied, à la recherche d'une blessure qu'il se serait infligée à lui-même.

- C'est aussi ma chambre, non ?, répondis-je en entrant dans la pièce.

Le vase et quelques cadres photos étaient brisés, à part ça il n'y avait pas eu d'autres dégâts.

A tous cœurs vaillants...Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ