A tous cœurs vaillants...

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Revenge

Je sentais une main caresser la mienne. J'ai lentement ouvert les yeux ou du moins celui que je pouvais ouvrir. Driss était là. J'ai essayé de me redresser afin de le serrer dans mes bras. Il m'en dissuada en un seul regard.

- Qui t'as fait ça Maya ?

- Je me suis faite agresser.

- Tu mens ! L'infirmière m'a bien dit que l'homme qui t'a conduit aux urgences t'avait trouvé dans les bois hors de la ville. Comment tu t'es retrouvée là-bas alors que tu étais censée être chez Charlie ?

- Driss...

- N'essaie même pas de me cacher des choses, Maya. Regarde l'état dans lequel tu es...

La porte s'ouvrit à ce moment sur le médecin qui était une femme à la peau mate. Je remerciai le Seigneur de me sauver de l'interrogatoire de Driss. Je ne voulais pas lui dire que c'était Charlie qui avait fait ça, qu'il avait fait semblant durant tout ce temps juste pour se rapprocher de moi et mieux préparer sa vengeance.

- Bonjour mademoiselle, vous allez bien ?

- J'ai mal.

- Votre corps est en état de choc. Je dois vous dire quelque chose, dit-elle d'un air grave.

Je la fixai, espérant un peu de pitié de la part du destin. Ce qu'elle allait me dire ne me plairait pas, c'était certain.

- Les analyses ont montré la présence de sperme sur certaines parties de votre corps. Il n'y a pas eu de pénétration mais tout de même, vous avez été victime d'un abus. Je suis dans l'obligation de vous recommander des examens complémentaires.

J'avais eu la sensation de recevoir une grosse gifle venue de nulle part, me clouant au sol. J'essayais d'interpréter ses mots, de les intégrer. Était-ce une farce ?

- Portez-vous bien, déclare-t-elle en ressortant.

Un long silence prit place après son départ. J'étais restée stoïque, vide de réactions. Un gros bruit me tira de ma transe. Driss venait de jeter la chaise à l'autre bout de la pièce. Il faisait les cent pas en se tenant la tête. C'est là que je pris réellement conscience de ce que le médecin avait dit.

- Je veux rentrer.

- Ils ont d'autres examens à te faire, me répondit-il.

- Ramènes-moi à la maison Driss.

- Maya tu...

- Je veux rentrer !, hurlais-je soudainement.

Je me suis mise à crier, à pleurer. C'était peut-être une étrange façon d'exprimer ma peine et ma colère. Je me sentais si enragée contre moi-même. Ce n'était pas lui le fautif, c'était moi.

Driss vint s'asseoir sur le lit, tout près de moi. Il me serra fortement dans ses bras malgré ma réticence au début. Il me caressait le dos en murmurant des mots qui me calmèrent. Je voulais juste rentrer chez moi. J'étais fatiguée et j'avais mal.
***