18

730 139 1
                                    

Elle me fit ressentir cela









A S A D








J'avais décidé de lui montrer la bibliothèque aujourd'hui. Je ne l'avais pas revu depuis l'incident qui avait eu lieu dans mon bureau. J'avais été extrêmement violent avec elle, sans le faire exprès. C'était la crise la plus intense que j'avais faite depuis longtemps. Ce jour là, j'étais resté enfermé dans ma chambre durant toute la journée pour essayer de me calmer.

Dans le couloir, je la vois sortir de la chambre d'Aya. Elle se stoppe en me voyant et j'arrive à lire un soupçon de crainte dans ses yeux. Je m'en suis voulu de lui faire ressentir ça.

- Veuillez me suivre s'il vous plaît.

Je presse le pas et pénètre dans l'ascenseur. Elle arriva ensuite et entra à son tour. L'ascenseur s'arrêta au deuxième étage. Il n'y avait que des chambres d'amis, des bureaux inoccupés et la bibliothèque.

Je m'arrêtai devant une grosse porte en bois et l'ouvris. Ses yeux s'agrandirent et elle entra en premier. Elle regardait autour d'elle comme si elle venait de découvrir la huitième merveille du monde contemporain.

- C'est la bibliothèque du manoir. Mon père a toujours voulu que ses enfants aient un amour pour la lecture. Malheureusement, personne d'entre nous aiment vraiment lire.

- C'est magnifique.

- Ça fait des mois que personne n'est entré ici. Je vous vois souvent lire dans le jardin, le soir. Je me suis dit que cet endroit vous plairait.

- J'ai le droit ?

- Ça ne dérangera personne. Vous pourrez venir ici dès que vous le voudrez.

Elle prit un livre scandinave et se tourna vers moi.

- Puis-je le lire ?, avait-elle demandé.

Je l'ai regardé. Je n'arrivais pas à comprendre comment est-ce qu'on pouvait autant apprécier la lecture. Ce n'était pas le genre de femme qui ne souriait que grâce à un sac à main de luxe ou un gros diamant. Elle aimait les choses simples. Cela me fit sourire.

Je hochai la tête. Elle s'installa sur le sofa et souffla sur le livre avant de l'ouvrir. Je sentis qu'elle était transportée ailleurs. Je me surpris à la détailler du regard. Elle avait un physique plutôt banal. Elle n'avait rien des grandes mannequins que j'avais l'habitude de côtoyer. Elle n'était pas mince, pas grosse non plus. Malgré que son uniforme soit suffisamment large, j'arrivais facilement à deviner que ses courbes étaient généreuses et voluptueuses. Une vive chaleur naquit en moi pendant un bref instant. Elle était intriguante et je n'aimais pas ça.

- Je suis désolé.

Elle avait l'air surprise que je dise cela. Ce n'était pas dans mes habitudes de m'excuser mais j'avais du mal à la regarder sachant que j'ai quasiment failli la tuer il y'a deux jours. J'étais un danger, elle ignorait cela.

-Je suis désolé pour ce qui s'est passé dans mon bureau.

- Vous...

- J'ai beaucoup de mal à contenir ma colère. J'en viens souvent à blesser les personnes autour de moi. Je suis désolé pour ce qui s'est passé dans mon bureau, encore une fois.

- Ce n'est pas grave, j'ai été maladroite d'avoir renversé du café sur ces feuilles. Elles étaient importantes ?

- Elles concernaient mon entreprise.

- Ziyad m'a dit que vous restorez des voitures anciennes.

- Oui, j'ai toujours eu une passion pour les choses anciennes.

- Moi aussi !, s'écria-t-elle en se redressant. Mes sœurs se moquaient toujours de moi lorsque j'apportais un livre sur les civilisations anciennes à la maison.

- Vous avez des sœurs ?

- Ma grande sœur vit au Canada et ma petite sœur est  en Afrique avec ma mère.

- Votre père ?

- Il est parti.

Elle avait sorti cette phrase comme si de rien était. C'était l'habitude, je connaissais trop bien.
***

J'étais en retard pour le dîner, comme d'accoutumé. Maman a cessé de me réprimander pour ça.

J'étais d'une humeur massacrante ce soir. J'avais de la peine pour la personne qui me sortirait de mes gonds, véritablement de la peine. Je n'ai pas pensé que ça serait elle.
[...]

- Vous n'êtes qu'une pauvre employée qui essaie de nourrir sa famille en travaillant pour les riches.

J'ai vu quelque chose se casser au fond de son regard. Je me maudissais intérieurement d'avoir dit ces mots mais c'était tellement plus fort que moi. J'avais l'impression que quelque chose prenait tout le contrôle et que j'étais balancé à l'arrière.

Ziyad et Nadia ont tenté de prendre sa défense. Ma mère a prit la mienne mais c'était moi qui était en tort.

Elle n'a pas fait attention. Elle a simplement déposé l'assiette sur la table avant de sortir. Je l'ai vu se diriger vers le jardin, près de la fontaine. J'étais tenté de la suivre toutefois après l'horreur que je lui avais dite, j'étais sûrement la dernière personne qu'elle voulait voir.

J'étais remonté dans ma chambre et m'étais posté face à la fenêtre. On pouvait y voir la fontaine. Je l'aperçus près de celle-ci, ses doigts frôlaient la surface de l'eau. Je ressentais cet effet relaxant. Ma colère s'apaisa petit à petit. J'étais redevenu moi-même, Asad.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○
Je sais, je ne suis pas censé publier aujourd'hui mais je voulais vous faire plaisir so...♡
Dituogr

A tous cœurs vaillants...Where stories live. Discover now