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Elle est la flamme que je n'ai jamais osé éteindre















A S A D










Je n'ai pas passé la nuit avec elle hier et je l'ai évité pendant deux jours d'affiliée. C'est excessif, je sais. En plus de la bipolarité, j'étais également atteint du trouble explosif de la colère. Je voulais d'abord m'assurer d'être calme et posé avant de la revoir. Je m'en voudrais éternellement si jamais, à cause de ma maladie, je lui faisais du mal.

- Comment va-t-elle ?, demandais-je à Youssef.

Je l'ai engagé afin qu'il garde un œil sur elle. Je ne voulais en aucun cas qu'elle sorte seul, en taxi qui plus est. Bien sûr, elle ignorait que quelqu'un la surveillait. La connaissant, elle m'en voudrait sûrement mais j'étais prêt à prendre ce risque si cela garantissait sa sécurité.

- Elle va bien, monsieur.

- Elle est sortie aujourd'hui ?

- Oui, elle est partie à son entretien à l'entreprise de M.Davenport.

- Hum...très bien.

Je raccrochai et au même instant, de petits coups retentirent sur la porte.

- Entrez !

Ma secrétaire entra et se plaça devant moi.

- La réunion a commencé, M.Aslaniya. Vous êtes attendu à la salle de conférence.

Je soupirai et me décidai à assister à cette réunion.
***

Il était déjà tard lorsque je rentrai à la maison. Le manoir était plongé dans le silence et la pénombre. Je montai directement à ma chambre en essayant de faire le moins de bruit possible. En ouvrant la porte, je m'attendais à la voir couchée sur le lieu mais au lieu de ça, elle dormait sur le canapé, habillée d'un t-shirt trop grand pour elle, les cheveux attachés en un chignon fait à la hâte.

J'ai rapidement pris une douche et m'habillai d'un bas de survêtement gris et d'un pull de la même couleur. Dans la chambre, je m'installai sur le rebord du lit et l'observai longuement. J'avais l'air d'un psychopathe à la reluquer ainsi. Au bout d'un moment, une brutale réalité me frappa de plein fouet : je ne pouvais plus me passer d'elle. Ces deux derniers jours ont été un véritable supplice, je la voulais désespérément mais je ne pouvais prendre le risque de la blesser. J'ai fait le choix de rester loin.

Je l'ai finalement porté sur le lit sans me soucier qu'elle se réveille puisqu'elle avait un sommeil profond. Je la couvris de la couette et me couchai derrière elle, je la serrai fortement contre moi.
***

Un petit rayon pénétra la pièce à travers le rideau blanc. Une journée ensoleillée s'annonçait. Je n'avais dormi que très peu cette nuit, trop occupé à réfléchir. Sumaya se mit à gigoter dans mes bras, signe qu'elle allait se réveiller. Je plongeai ma tête dans le creux de son cou et y laissai de petits baisers. Elle grogna faiblement et se tourna vers moi. Ses yeux rencontrèrent les miens et je ne saurai expliquer le sentiment que j'y vis, un mélange de joie, de colère et une pointe de tristesse je dirais.

A tous cœurs vaillants...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant