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Les aider à retrouver leur rire










Je me réveille suite à de gros bruits qui s'échappent de la chambre d'à côté. Je tâte maladroitement ma table de chevet et attrape mon téléphone.

9h39

Je me lève et me dirige directement sous la douche. Une fois ma toilette effectuée, j'enfile une robe, mets mon hijab et vais à la cuisine me faire un petit déjeuner. Je remarque que la chambre d'en face était ouverte. Je voyais des gens, des cartons à la main, y faire des va-et-vients. Je devine rapidement que c'est ma colocataire qui aménage. Une jeune femme noire, la peau plus clair que la mienne, se dresse face à moi. Elle me sourit chaleureusement et me tend sa main.

- Bonjour, je m'appelle Leyla. Je suis ta colocataire.

- Enchantée, répondis-je en lui rendant son sourire et en lui serrant la main. Moi c'est Sumaya.

- Tu étudies quoi ?

- J'ai obtenu une bourse. Je vais faire un master en droit des affaires.

- C'est vrai ? Wow ! Moi aussi j'ai obtenu une bourse. Je suis en psychologie.

Nous discutons une bonne dizaine de minutes. Elle m'explique qu'elle a toujours rêvé d'étudier au Royaume-Uni mais que ses parents n'avaient pas les moyens de l'aider. Elle a trois grands frères et ils monopolisaient parfois toute l'attention. Elle me dit également qu'elle vient des États-unis, de Caroline du Nord plus précisément.

- Ça a été un plaisir mais je dois filer.

- Attends !, lança-t-elle. Tu vas où si je peux me permettre ?

- Oh...et bien je dois aller acheter mes fournitures pour la rentrée. C'est lundi.

- Je peux venir avec toi ? Je viens d'arriver et je ne connais pas la ville. Toi, tu as l'air d'avoir pris tes marques.

- D'accord.

- C'est vrai ? Je peux venir ?

- Oui.

Elle sautille et lance un cri de joie qui me fit sourire. Elle a l'air d'être une personne très joviale et enjouée. Ça me fait un peu bizarre sachant que ce ne sont pas des qualités qu'on retrouve souvent dans ma personnalité.

Je retourne dans ma chambre et prends mon petit-déjeuner le temps qu'elle se prépare. Nous sommes samedi, la rentrée est prévue pour lundi. Je stresse un peu. Je ne sais pas à quoi m'attendre et cela me rend anxieuse. J'aime avoir le contrôle sur les moindres aspects de ma vie.

Plus de trois semaines s'étaient écoulées depuis que j'aie commencé à travailler pour les Aslaniya. J'ai eu l'occasion de rencontrer Aya, la benjamine. C'est une jeune fille gentille. Elle discute avec moi parfois. Elle se plaint de la manière dont sa mère examine ses amis à la loupe, lui laissant très peu de liberté. J'ai aussi rencontrer Salim, l'aîné de la famille et le mari de Zahra. Il est, comment dire ? Froid, je dirais même glacial en tout cas envers moi et les autres servantes. Il se permet de nous dire des mots très déplacés. La semaine dernière, Selena avait eu le malheur de renverser un peu de café sur sa chemise. Il s'était mis dans une colère noire, l'a poussé avant de la traiter d'esclave. J'étais tellement sur les nerfs. Je voulais intervenir. Marìana m'a très vite retenu en me déconseillant de bouger. J'aurais empirer les choses. Ils ont un réel problème de respect envers les autres. J'ai l'impression que Ziyad et Aya n'ont pas été éduqués par leur mère, leurs comportements sont différents de ceux des autres.

A tous cœurs vaillants...Where stories live. Discover now