23

767 126 4
                                    

Caliente











- Comment s'est passé le tournoi ? Tu as gagné ?

- Je suis arrivée deuxième, j'étais trop en colère !

Je rigole en me remémorant le dégoût sans nom qu'éprouvait ma petite sœur envers la défaite. Nous étions pareilles sur ce côté là, on détestait perdre.

- C'est bien Amina, sachant que ça faisait des années que tu n'avais pas touché à une raquette. Je suis fière de toi.

- Merci. Et toi ? Tout se passe bien pour toi ? J'espère que les riches pour qui tu travailles ne t'embêtent pas...

J'étais pensive. Si je leur racontais tout ce qui s'est passé depuis que je travaille pour les Aslaniya, elles me diraient de démissionner sans hésiter.

- Tout va bien. Ce sont des gens occupés, ils n'ont pas le temps de s'intéresser aux employés.

- Bien. Je dois y aller. Maman m'a donné pleins de corvées aujourd'hui.

- Bye !

Je raccrochai et me laissai tomber sur le lit. C'est dimanche et je n'ai absolument rien prévu de faire aujourd'hui.

Le temps se retirait à une vitesse hallucinante. Nous étions déjà à plus de la moitié de l'année scolaire. Plus que quatre mois et je pourrais profiter de mes vacances. Sur le plan étude, je faisais un carton plein. J'avais brillamment réussi tous les examens et j'en étais heureuse. Sur le plan travail, les choses étaient moins certaines. Mis à part Alisha qui fait tout son possible pour me virer, Zahra qui me traite comme une ordure, Salim qui me fusille du regard dès qu'il me voit, tout allait pour le mieux. Asad...je le vois rarement et cela me va très bien comme ça. Il passe quasiment toutes ses journées à son entreprise. J'ignore ce qu'il a voulu dire la dernière fois, dans sa chambre. Et je ne suis pas sure de vouloir le savoir. Nos deux mondes sont très différents. Je ne sais pas s'il essaie de jouer avec moi, de se servir de moi. C'est le genre d'homme qui n'a pas besoin de courir derrière une femme, la plupart d'entre elles seraient prêtes à se faire damner juste pour recevoir un simple baiser de sa part. Le plus il sera loin de moi, le mieux je me porterai.

Enfin...c'est ce que je croyais.

- Tu es prêtes ?, lança Leyla en ouvrant brusquement la porte de ma chambre.

- Prête pour quoi ?

- Me dis pas que tu as oublié ! On doit sortir avec Thérésa aujourd'hui.

- Ow...,m'exclamais-je en me redressant. J'avais complètement oublié. Je vais me préparer.

- Fais vite.

Elle referma la porte et je m'empressai de m'habiller.

Thérésa était la nièce de Marìana. C'est elle qui m'a aidé à trouver ce travail. Nous avions gardé contact vu que je faisais presque toutes mes courses dans la supérette de sa famille.

Je pris mon sac et mes clés et descendis. Leyla m'attendais déjà devant la résidence.

- On va la chercher dans leur boutique et ensuite on ira faire un tour au centre commercial.

- D'accord. Elle ne travaille pas aujourd'hui ?

- Non, c'est son frère qui la remplace.

Elle sourit discrètement en disant cette phrase.

- C'est quoi ce sourire ?

- Tu as vu son frère ?

- Non.

- Il est canon !

- Il te plaît ?

- Il ne me calcule même pas.

- Tu ne penses pas que Thérésa va mal le prendre si elle découvrait que tu aimes son frère ?

- L'amour ne se contrôle pas Maya !

- Tu l'aimes à ce point ?

Elle se contente de sourire timidement et baissa la tête. Je rigole et l'attrape par le bras durant tout le reste du trajet qui se fit à pied.

Nous étions à la supérette et Leyla entra en premier. Je la suivis et vis Thérésa, le nez penché sur son téléphone.

- Vous êtes en retard les filles !

- C'est la faute de Maya !, répliqua Leyla en me pointant du doigt.

- Traîtresse, murmurais-je assez fort pour qu'elle m'entende.

Elle ria et me donna un coup à l'épaule.

- Je te présente mon grand frère. Il s'appelle Pedro, déclara Thérésa pour moi. Pedro, je te présente Sumaya et tu connais déjà Leyla.

Je levai les yeux vers Pedro, posté derrière la caisse. Il avait une prestance très athlétique. Je comprends mieux pourquoi Leyla est tombée sous son charme. Il était très séduisant.

- Enchantée, dis-je simplement.

- Bonjour, me répondit-il en me regardant intensément.

Son fort accent hispanique était étrangement captivant.

- Allons-y, nous allons être en retard, répliquait Leyla.

J'étais sortie la dernière de la boutique. Sans trop comprendre pourquoi, je m'étais retournée vers Pedro. Il me fixait toujours. Je n'aimais pas sa façon de me regarder.

La journée avait été le temple de nombreux fous rires. Nous étions allées au centre commercial. Je n'ai pas acheté grand chose toutefois j'avais vraiment aimé y être. Nous étions ensuite parties dans une pizzeria où j'ai bien précisé que je mangeais halal. C'était une journée magnifique même si j'aurais préféré rester au lit et ne rien faire. Ce que j'aimais dans notre amitié, c'est que nous avions beau être différentes, on arrivait toujours à trouver des points communs qui nous liaient. Leyla et moi sommes rentrées un peu avant vingt heures. Thérésa aussi était rentrée chez elle.

J'ai pris une douche, ai rattrapé mes prières et me suis couchée. J'étais exténuée.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○
*Thérésa en média

A tous cœurs vaillants...Where stories live. Discover now