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Don't let me go













La maison était plutôt calme en cette fin de journée dominicale. Le fait que je réside au manoir ne m'enlevait aucunement mon jour de repos. J'avais passé toute la matinée avec les enfants. Nous étions allés dans l'immense jardin afin de profiter du temps ensoleillé. À la tombée de la nuit, je me suis dirigée à ma chambre pour me changer. Marìana m'avait interpellé lorsque je me rendis à la cuisine.

- Le squelette vivant te demande dans sa chambre, déclare-t-elle.

Je rigolai en silence en comprenant de qui elle parlait. Marìana avait donné un surnom à Nafissa. Elle l'appelait "squelette vivant" parcequ'elle était très fine et menue. La gouvernante ne l'aimait pas véritablement, de même que la plupart des employés.

- Elle sait que je ne travaille pas aujourd'hui ?, répondis-je.

- Je lui ai dis mais tu te doutes bien qu'elle en a rien à faire.

Je soufflai d'énervement et me dirigeai au deuxième étage. Devant sa porte, je frappe trois coups et elle vint précipitamment. Elle portait un peignoir.

- Entre. J'aimerais que tu repasses ma robe, elle est un peu froissée et je n'aimerais pas qu'Asad me trouve négligée.

Je fonçai les sourcils.

- Vous sortez ?

- Oui, on va au restaurant et si tout se passe bien nous allons dormir à l'hôtel, dit-elle en mettant un rouge à lèvres rosé. Je vais me donner à lui.

Je manquai de m'étouffer avec ma salive suite à ses paroles. Asad m'avait dit ce matin qu'il ne comptait pas sortir et encore moins avec cette femme. Aurait-il menti ?

- Mais...vous n'êtes pas encore mariés ?

- Et alors ?

- C'est interdit dans la religion.

- Je ne suis pas pratiquante. J'ai besoin de ma robe, fais-vite.

Je n'avais qu'une seule envie, prendre cette foutue robe et la lui enfoncer dans la gorge.

Toutefois, je tenais à ma vie un minimum. Je fis ce qu'elle me demandait et sortis de sa chambre. Je devais parler avec Asad et connaître sa version de l'histoire. Je ne voulais pas croire qu'il m'ait menti.

J'actionnai la poignée et l'ouverture battante me permit d'entrer. Il était debout, face au gigantesque miroir collé au mur, fermant les boutons de sa chemise.

- C'est vrai alors ? Tu vas sortir avec elle ?

- Ma mère insistait, j'ai accepté pour lui faire plaisir.

- Mais je t'ai demandé ce matin et tu m'as dit que tu n'irais nulle part.

- Je ne voulais pas t'inquiéter Sumaya, tu en aurais fait toute une histoire.

A tous cœurs vaillants...Where stories live. Discover now