Chapitre 12 - 6

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Une semaine avait passée depuis l'évènement. Tout était revenu presque à la normale dans l'ancienne maison de chasse. Sauf que Oul évitait systématique sa sœur qu'elle avait ligoté et pausé dans une autre pièce. Les liens avait été marqués de sorts complexes pour la maintenir le plus inoffensif possible. Mais si à première vue, les séquelles étaient devenues minimes les quatorze marques de scellement prouvaient qu'elle aurait pu guérir plus vite. Cela prouvait aussi que Prism n'arrivait pas à garder sa langue dans sa poche.

Oul interdisait à Delili d'approcher la jeune femme. De fait, Klam devait se charger de presque toutes les interactions, la faire manger, la porter au petit coin, dormir non loin d'elle, lui faire des soins et la conversation quand elle daignait parler. Le citéen était devenu plus silencieux qu'à l'habitude, les révélations de leur invitée le chagrinaient. Autrefois, il n'aurait pas autant été attristé, car la confiance et le respect qu'il avait pour la sorcière était très relatif. Depuis il avait parcouru du chemin avec elle, son opinion avait changé. Cela ne remettait pas en cause leur collaboration, mais quelque part ça l'avait entaché.

Delili n'avait pas entendu toutes les discussions, mais elle avait comprit. Les échanges entre sœurs, certains mots, certaines réactions, elle avait déchiffré toute la gravité du passé. Pourtant dans ce climat lourd, elle était plutôt heureuse, Oul redoublait d'efforts pour lui faire apprendre des nouveaux sorts et tactiques de combat. Sa curiosité lui demandait d'aller vers Prism, ce n'était pas tous les jours qu'une autre femme si compétente était dans la maison.

Quant à Prism, elle faisait ce qu'elle pouvait.

- Si ça tenait qu'à moi j'irais chier dans tes bottes, grande conne !

- Je demandais à Klam !

- Ouais, j'irai voir au village. Je n'ai pas vu la masse de réfugiés annoncée, mais j'ai croisé un marchand qui m'a dit qu'il avait vu des feux et des campements au loin. On aura peut-être enfin les informations que voulait le comte.

- De toute façon, on attend aussi celles de Prism. Mais je n'attendrais pas une autre semaine, donc soit elle te les donne en douceur. Soit je les lui arrache.

La jeune femme aux yeux rouges envoya la mimique la plus méprisante qu'elle put, car crier lui faisait encore horriblement mal. Ce qui en disait long aussi sur son entêtement à hurler une phrase choisie de temps en temps. Si elle se montrait pénible avec sa sœur, elle ne l'était pas avec les autres membres de l'équipe. Car une fois la maison vide, elle se retrouvait seule avec ses douleurs, ses blessures et ses envies de pisser. Klam comme Delili l'intéressait, elle ne savait pas comment ce petit groupe s'était formé autour de sa sœur, ni comment ils avaient pu se souder. Elle savait pourtant qu'elle voulait faire les choses à sa manière, ce qui impliquerait surement la mort de l'un ou de l'autre. Donc elle tempérait sa curiosité.

Elle se retrouva seule. Klam était parti au bourg et les deux autres sortis s'entrainer. Elle ne pouvait pas bouger, et elle avait faim.

La nuit était tombée quand le grand brun rentra enfin avec des nouvelles. Oul et Delili étaient venues l'écouter et Prism tendait l'oreille.

- C'est la merde. Je viens des bureaux de l'administration du village. Les chefs ne savent pas encore s'ils vont fermer ou non la frontière. Mais ce qui est sûr c'est qu'il y a des grandes cohortes de gens qui se déplacent sur les collines alentours, ils viennent tous vers le col menant au plateau de Dargorchau. Y a des milliers de personnes. Quelque chose de grave se passe dans l'empire.

- Tous les gens croisés jusqu'ici nous rapportaient une agitation des bêtes et monstres, plus une pénurie de nourriture. C'est peut-être la famine. C'est ce que les villageois avaient peur à Tris-et-Fand, du ravage des cultures et des monstres. Réfléchissait Delili.

Les Terres Reculées - I - Le monolithe noir [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant