Les Terres Reculées - I - Le monolithe noir [Terminé]

Chapitre 11 - 6

La proposition était anodine, mais elle était tout l'enjeu de la discussion, ni Klam, ni le comte n'étaient dupes sur les contours décisifs de ce qu'il allait advenir.

- Nous avons agi pour sauver l'enfant et non en opposition à la religion. Nous avons choisi de répondre d'elle et seulement d'elle. Elle n'est en rien un problème. Toutefois, sa vie est en danger, par sa nature et son histoire. Si nous n'avons pas choisi ce qui est arrivé par la suite, nous nous sommes sentis obligés de mettre nos talents à profit pour sortir votre fille de ce qui l'attendait.
- C'est donc par volonté de me soutirer un pardon que vous êtes intervenus.

- Oui, mais pas seulement. Ils nous étaient importants de sauver autant de vies que possible, celle de Delili, celle de Mayline et celle de votre fille.

- L'esclavage n'est pas une mort, vous pesez vite le poids de la vie de votre démon. Argumenta le comte.

- Si vous pensez qu'être l'esclave sexuelle d'un inconnu, n'est pas une mort, c'est néanmoins une longue agonie. Contra le grand brun. Et je suis désolé de vous le dire monsieur le comte, mais c'est ce qui attendait une fillette et votre enfant. Si je ne suis pas homme a demandé l'aumône et à chanter mes louanges, mais reconnaissez que nous avons tenté de résoudre une situation où des vies étaient en jeu.

- Si ce démon vous en répondez, vous répondez aussi de vos actes.

- Et c'est pour cela que nous sommes ici, nous ne nous cachons pas et nous ne demandons aucun paiement. Nous souhaitons que nos actions mauvaises ou bonnes soient effacées. Car si les travailleurs d'Arkovir que nous sommes, n'avaient que peu de chance d'être reconnu et chassé, il n'en va pas de même pour Delili.

- Pourquoi diable alors la placez-vous sous votre protection ?

- Je vous l'ai dit monsieur le comte, nous voulions sauver des vies. Nous avons fait de cette jeune fille un membre de notre équipe et nous ne pouvons accepter la peine qui plane au-dessus d'elle.

- Medara, veux-tu prendre congé ?

- Non père, je tiens à être ici. Je suis leur témoin autant que leur soutien. De plus, je pense que Williams n'en a pas fini.

Le noble eut un sursaut de sourcil, mais fit signe à son interlocuteur de s'exprimer.

- Si votre volonté est de châtier cette enfant pour ce qu'elle représente, plus que pour ses véritables actes, alors nous serons en désaccord. Si la vie de votre fille vous paraît acquise, et que vous ne vous sentez plus redevable de quoique ce soit, alors vous penserez que nous sommes l'ennemi. Mais vous vous trompez d'ennemi alors. Car si nous l'avons retrouvé et si nous pouvons dire qu'un futur d'esclave charnelle l'attendait, je peux vous certifié que l'acheteur savait qui était votre fille et qu'il ne l'a pas acheté sans savoir. Le comte tiqua. Vous savez comme moi ce que ça veut dire, l'acheteur vous connaissait et connaissait Medara et il a payé cher pour se l'offrir. Cette personne tiendra à nous retrouver pour taire son crime. Ce qui me dérange c'est qu'il est sûrement assez puissant pour ne pas craindre votre courroux.

- Je suis un régent de l'An Der Merkt !

- Et c'est une personne puissante de l'Empire, sauf preuves accablantes, vous allez au-devant d'un grand risque diplomatique.

- Comment pouvez-vous l'affirmer ?

- Nous avons pu faire une copie du nom des personnes à bord d'un bateau de commerce de Resig, et qui devait descendre sur le lieu de l'échange de votre fille. Seule une poignée de personnes devaient descendre et remonter à ce point de passage. Tous des gens de l'Empire, armés et provenant de régions différentes qui ne sont pas les vassales des mêmes aristocrates. Donc l'ordre vient de la haute aristocratie, et si je n'ai pas identifié qui, ce ne sera pas un petit seigneur dont vous pourrez demander la punition de ses crimes. Et j'ai promis à votre fille de lui fournir le nom du véritable criminel. Lui va vouloir nous trouver, car s'investir autant et oublier cet échec n'est pas vraisemblable. Il ne peut s'en prendre à Medara directement, mais il pourrait retenter cette action.