Chapitre 12 - 1

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Au lever du jour il pleuvait déjà une pluie de projectiles sur Spigroog. Les catapultes, les balistes, les autres trébuchets de l'armée régulière, tous les archers, tous les arbalétriers, tout l'arsenal disponible de tirs grêlait sans restriction sur le petit village. Les poteries remplies d'un mélange d'huile et d'alcool ou de résines de conifères, souffre et chaux étaient envoyées embrassées sur les habitations encore de debout.

Chaque régiment de tirs, chaque pièce de siège devait bouger tous les trois volées pour éviter de se voir atteint par un sort de zone. La puissance de destruction était à son maximum et les bataillons de l'ordre à pied en position.

Écrasée, la bourgade s'effondrait, brûlait et il n'y eut bientôt plus aucun abri viable dans la zone de tirs. La pression était énorme. On voyait parfois quelques silhouettes en flammes qui hurlaient dans la brume écarlate. En fin de matinée, les cendres fumantes des masures se révélèrent et le nuage rouge se dissipât peu à peu. La pression des tirs ne diminua que lorsque les ruines de Spigroog furent aussi nettes que les cadavres qui jonchaient le sol.

Sous le son du cor, les troupes à pied de l'ordre avancèrent. Les étendards étaient sortis, le mur de boucliers, de lances et d'épées avança. Alors qu'un triste silence émanait des ruines et que rien ne présageait que quelqu'un est pu survivre. Une boule de feu traversa un bataillon de fantassins, ceux qui furent touchés moururent sur le coup. Les boucliers se levèrent. Et on entendit le grondement du cor.

« Qu'on sorte les reliques, protégez les premières lignes à l'ouest. Ordonnez l'activation des runes ! Ils ne doivent pas passer ! » Les ordres résonnèrent.

Un arc de foudre s'abattit sur les mêmes rangs, les fantassins tentaient de résister, mais l'ordre perdait de nombreux hommes à l'ouest du village. Alors que les autres formations commençaient à se rapprocher et à encercler les décombres, une troupe disparate d'habitants sortit armée pour en découdre avec le groupe déjà durement touchée par la magie.
La paladine comprit que les reliques n'auraient pas le temps d'arriver et de se déployer sur ce flanc. Elle savait qu'il y avait un sorcier, mais y avait-il d'autres mages aux côtés de ce maudit, elle ne pouvait perdre l'initiative. Elle leva son épée.

- Capitaine, je veux trente hommes aux défenses runiques avec moi. Ils sont en train de sortir par l'ouest, ils ne doivent pas percer la ligne. Faites maintenir la pression, gardez l'encerclement, personne ne doit sortir vivant de ce village. C'est clair !

- Très clair Dame Paladine. Le capitaine ordonna aux meilleurs hommes d'accompagner la paladine. Ils se pressèrent devant l'urgence. Ils étaient là.

- Soldats suivez-moi. On contre-charge, ils veulent prendre notre flanc. Aucun recul n'est admis. Défendons nos frères et nos sœurs attaqués par les fanatiques aux ordres du mal. Abattez-les. En avant !

La petite troupe se dirigea depuis les hauteurs en formation dans une course de fond pour apporter son soutien au flanc qui maintenait sa position. La bataille avait commencé. Les villageois se faisaient massacrer par les guerriers pourtant désorganisés. La défense de la position était menée avec professionnalisme. Les soldats commencèrent à se repositionner et à opposer un mur de boucliers et perçaient de leur estoc les attaquants peu rompu au combat.

Les villageois continuaient de surgirent de Spigroog de façons éparpillées. La paladine se rapprochait, lorsque des villageois implosèrent tels des bombes humaines. Ils se rependirent en sang et en lambeaux sur les soldats. Mais tous les soldats recouverts du sang ennemi furent bientôt pris de spasmes et de hurlements. Les membres des pauvres fantassins se tordaient en des sens impossibles, ils mourraient dans l'horreur d'une magie innommable.

La paladine se rapprochait avec les choisis, mais elle était encore trop loin. Elle ne pouvait que contempler les ravages. Des volées de carreaux et de flèches tentèrent de faucher un maximum de fanatiques sortis des ruines, mais ils étaient trop dispersés. Pour chaque villageois qui arrivait au contact, la ligne de l'ordre subissait des dizaines de pertes. Tout autour les autres troupes de l'ordre maintinrent l'encerclement et positionnèrent des arbalétriers pour abattre tout mouvement offensif.

Les Terres Reculées - I - Le monolithe noir [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant