-  En gros, il m'a menacé pour que je reste loin de toi, je continue.

            Gabriel explose de rire mais il s'arrête vite en voyant mon air sérieux.

-  Ce n'était pas une blague ? me demande-t-il.

Non.

-  J'hallucine, il se prend pour qui ?

            Il se lève furieux de sa chaise et fait plusieurs pas dans ma cuisine. Il est énervé, je ne l'ai jamais vu comme ça. Ses joues sont rouges, ses lèvres pincées, il passe une main dans ses cheveux et je suis presque sûr qu'il est en train d'en arracher.

-  Gabriel ? je l'appelle le plus doucement possible.

             Il se tourne vers moi et ses yeux pourraient tuer. Je dois bien avouer qu'il me ferait presque peur. Gabriel ne se met jamais en colère, il sourit tout le temps.

-  Le sale enfoiré, il se prend pour qui ? s'écrit-il.

J'ai eu cette même pensée, je lui dis en souriant.

             Parce que même s'il est carrément sexy quand il s'énerve, je préfère le Gabriel joyeux. J'ai presque l'impression que nous venons d'échanger nos rôles. Il finit par se calmer et retourner s'assoir sur sa chaise.

-  Je suis désolé, commence-t-il.

Tu n'as pas à être désolé, je l'interrompt.

C'est pour cette raison qu'il a dit ça tout à l'heure, pour te blesser, sa voix est un murmure mais j'ai très bien entendu.

Je ne supporte pas que l'on parle de cette façon des personnes handicapés. Ils n'ont pas choisis ce qu'ils leurs arrivent, Lucy est née comme ça.

            Il hoche la tête et j'ai la sensation qu'il mange mes paroles, il m'écoute attentivement. Nous continuons de parler et je me sens bien, apaisé. J'en apprends plus sur lui, comme le fait qu'il prend des cours de dessin et qu'il adore l'art. La façon dont il en parle, je sens que c'est une vrai passion pour lui. Il me confie qu'à l'université il penche pour un cursus l'art. Je lui parle également de mes projets pour l'année prochaine.

-  Promets-moi de ne pas te moquer, me demande-t-il.

Promis, je lève la main droite.

Je fais de la gym depuis que j'ai six ans, avoue-t-il.

Pourquoi je me moquerais ?

-  La peu de gens qui le savent me font des réflexions du style « c'est vraiment un sport de gay » ou « je comprends mieux pourquoi tu es gay »

-  Stéréotype à la con. Je fais bien de la boxe et c'est un sport considéré comme « masculin ».

            Il s'étrangle avec sa boisson et me regarde incrédule. Il m'a confié des choses personnelles, je devais faire de même. Je ne vais pas me mentir, j'ai toujours cette pointe d'espoir que je sois le garçon dont il me parlait plus tôt.

-  Tu es... heu...

-  Gay ? Oui, je lâche.

Oh putain de merde ! s'exclame-t-il. Enfin je veux dire, je ne m'y attendais pas, souffle-t-il choqué.

Ce n'est pas écrit sur mon front. C'est pour ça que je n'aime pas les stéréotypes.

              Ses lèvres s'étirent en un sourire rayonnant, je ne pensais pas que cette révélation lui ferait autant plaisir. Je suis ravi de mon effet de surprise, maintenant les choses sont dîtes.

It's time for us  {BxB} En CorrectionWhere stories live. Discover now