LVIII : Stranger.

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« Hostage » / Wolverhampton


C'était le matin maintenant. J'allongeai les jambes pour retirer de ma poche de pantalon mon portable ; je débloquai l'écran pour voir l'heure. Les chiffres s'illuminèrent sous mes yeux et je me concentrai pour lire, assez difficilement, dix heures.

Je posai le téléphone sur le béton à côté de moi et appuyai la tête contre le mur derrière moi, prenant une grande bouffée d'air. Je pouvais parfaitement entendre le bruit des voitures passer sur l'autoroute tout près.

J'attrapai la bouteille de vodka à côté de moi et la portai à mes lèvres ; je continuai de fixer un point au dessus de moi tandis que les rayons du soleil matinal se percutaient contre mes yeux et m'aveuglaient.

« _ Donne m'en un peu à moi aussi. »

La voix pâteuse de Liam ne réussit même pas à me faire détacher les yeux du ciel ; j'allongeai le bras tremblant et lui tendis la bouteille de verre. Je serrai mes genoux contre mon torse et les encerclai de mes bras ; c'était le mois d'août, maintenant en partie écoulé, et l'humidité me pénétrait les os et me gelait le torse.

« _ Je ne pensais pas que tu deviendrais comme moi Zayn. » Sa phrase fut suivie d'un rire et je ne pus  faire autrement que souffler un coup afin d'éviter de parler.

Je n'étais pas l'un des leurs. Malgré que mon cerveau soit incapable de capter ce qui se trouvait à l'extérieur et de réfléchir soigneusement sur ce qu'il était en train de dire je n'en étais pas certain : je n'étais pas un de ces gars fades qui se défonçaient tous les soirs.

'Ça me dégoute cette merde' j'avais envie de dire. Ça me faisant vraiment chier de boire de l'alcool qui me brûlait l'estomac et fumer cette merde qui avait mauvais goût et qui faisait perdre la tête. Mais j'avais découvert que le faire dans certains moments, ça me faisait me sentir bien.

Et ça me dégoutait aussi ce qu'il était devenu, si seulement je n'avais pas eu besoin de cette cochonnerie ce matin, je lui aurais jeté à la figure sans problème. Mais moi-même j'étais en train de l'imiter ; je buvais son alcool et je fumais son herbe et puis je risquais également qu'il me jette cette bouteille à la figure.

Je restai silencieux, les lèvres gercées et la bouche sèche à observer les multiples nuages qui, à cause de ce que j'avais dans mon organisme, étaient démultipliés. Je passai plusieurs fois ma langue sur mes lèvres et quand elle glissa sur l'une des coupures qui fendaient ma peau je sentis le goût du sang.

« _ Tu n'en veux pas d'autre ? » demanda-t-il.

Je tournai la tête et, bien que mes yeux ne me permettent pas de bien voir, je réussis à apercevoir un mégot entrain de brûler. J'allongeai la main pour l'attraper et alors seulement là je me rendis compte des nombreuses tâches de sangs qui recouvraient mes mains. Je le saisis du bout de l'index et du pouce et le reportai de nouveau à mes lèvres, aspirant ce parfum plutôt dégoutant. Lorsque je reportai les yeux vers le ciel mes lèvres laissèrent s'échapper la fumée en petites doses, disparaissant au grès du vent.


« Hostage » / Doncaster


[Bee Tomlinson]


Ce matin je me levai du mauvais pied et pas seulement par ce que je me levais nerveuse. Quelle personne à la recherche d'un travail voudrait recevoir un appel à dix heures du matin pour être informée qu'elle n'aurait pas de postes ? Certainement pas moi.

Hostage / Zayn Malik - VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant