Chapitre 28 ➸ M.C

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      Quatre, c'est exactement le nombre de jours depuis l'épisode de la tente. Mais cela signe également depuis quand j'évite Lauren. Le lendemain de la première journée je me suis montrée assez distante avec elle. Juste un bisou de temps en temps, un câlin avant qu'elle ne rentre chez elle et un message pour lui souhaiter une bonne nuit. Après ceci je n'ai eu aucun contact avec elle. Je suis sûre qu'elle doit se poser plusieurs questions sur mon comportement qui a changé si soudainement. Mais je n'ai pas envie de lui donner des explications, elle trouverait cela trop bête et je suis déjà assez gênée au près d'elle pour en rajouter. En effet depuis le moment assez chaud samedi soir, je n'arrive pratiquement pas à la regarder droit dans les yeux. Je me sens honteuse et j'ai peur en regardant ces belles pupilles y trouver comme un éclat moqueur envers ma personne. Je me sens mal de l'avoir laissé me toucher de la sorte, d'avoir pu être en contact avec une des parties les plus intimes de ma personne et d'avoir fuit quelques secondes après. Je suis la plus vielle et pourtant je suis celle qui n'arrive toujours pas à aller plus loin avec elle. Je sais très bien que ce n'est pas totalement de ma faute mais j'ai honte de ne pas réussir à surmonter ceci pour celle que j'aime. Lauren me comprend, elle me le rappelle assez souvent mais cela n'enlève pas le fait qu'une part d'elle est déçue lorsque je coupe court à nos moments intimes. J'ai comme cette impression qu'elle ne devrait pas être avec moi, qu'elle perd juste son temps et qu'elle pourrait vivre une relation meilleure avec une fille de son âge. Je me suis déjà questionnée sur ceci, je me souviens même mots pour mots ce qu'elle m'a dit pour me rassurer. Mais malgré ses belles phrases pour arrêter de me faire penser à ce genre de choses, une partie de moi n'arrive pas à l'effacer de ma tête.

      Le bruit de la porte qui se claque me sort de mes pensées. Je lève la tête des copies que j'étais entrain de corriger et je regarde la personne qui est entrée dans la salle. C'est à la fois étonnée et surtout confuse que mes yeux marron chocolat tombent dans ceux émeraudes de leur propriétaire. Ceux-ci sont remplis de confusion avec une part de colère et je ne mets pas longtemps à comprendre pourquoi. Alors, n'osant pas affronter son regard accusateur, je retourne à mes copies et ne lui porte pas d'intérêt. Mais lorsque deux mains, portant chacune quelques bagues -C'est dingue à quel point Lauren a toujours des bagues.- se posent assez brusquement de chaque côté de la feuille que je tiens je sursaute sur place. Je ne suis pas bête, je comprends bien vite que le moment des explications est arrivée et que je ne pourrais pas l'éviter comme je le fais à chaque fois. J'enlève donc mes lunettes de repos que j'ai mise plus tôt et je m'installe confortablement au fond de mon siège alors que la jeune femme en face de moi ne bouge pas d'un poil. Son regard analyse chaque parcelle de mon corps qui lui est livré, c'est comme si elle cherchait, rien qu'avec son regard, de lire en moi pour savoir ce qui se passe.

"Pourquoi tu es comme ça? Je ne comprends pas, expliques moi, j'ai fais quelques choses de mal? Quelqu'un a découvert pour nous deux? Tu ne veux plus êtres avec moi? Tu ne m'aimes pas? Tu aimes encore Scott?" Elle demande en ne s'arrêtant pas une seule seconde de faire les cents pas devant moi en croisant plusieurs fois mon regard pour voir si je réagis à une de ses propositions.

"Non ce n'est pas ça..." Je souffle en baissant la tête.

"Alors expliques moi!" Elle réplique sur un ton autoritaire. "Il y a même pas quatre jours on s'est dit je t'aime et maintenant tu m'évites. C'est donc ça." Elle dit en marquant un temps de pause avant de reprendre. "C'était trop tôt pour se le dire?"

"Calmes toi..." Je réponds calmement voulant éloigner le plus possible le moment des explications.

"Je ne peux pas d'accord? Celle que j'aime m'ignores et m'évites et je ne sais même pas pourquoi. Comment tu veux que je sois calme?" À ses mots une étrange sensation se fait sentir dans mon ventre. Entre le bonheur de l'entendre dire indirectement qu'elle m'aime et la culpabilité de la voir dans cet état.

Mademoiselle Cabello ➸ [Camren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant